Avengers: Infinity War

by - juin 05, 2018



Je pourrais compiler des chiffres et des noms pour vous dire au combien « L'univers cinématographique Marvel » est une réussite majeure (dans le domaine de l'univers partages au cinéma), qu'il écrase la concurrence qui elle même se casse les dents à vouloir l'imiter en vain, mais cela ne serait que répéter des choses dites maintes fois. Car on pourra tourner cela dans tous les sens, cette entreprise menée de main de maître et initiée par le producteur « Kevin Feige » est une véritable prouesse. Si les films qui le composent ne resteront pas forcément dans les annales, le « MCU » lui restera. Il vient même de fêter ces dix ans, dix longues années ponctuées de 19 films, qui sont autant d'exemple que l'aspect sériel des comics était bel et bien transposable sur le grand écran d'une manière durable !

Et j'en suis le premier surpris, car même si je connaissais un certain nombre de super-héros grâce a des dessins animés vus dans ma jeunesse, je ne me voyais pas suivre sur 1/3/10 films les histoires de ces différents personnages. Mais je suis forcé de constater, que je me suis pris au jeu, parce qu'il faut l’être un peu pris dans cet univers, sinon je n'aurais pas attendu 6 ans que « Thanos » soit enfin le méchant du film.

« Despote craint dans tout l'univers, père adoptif de Gamora et Nébula, Thanos a commencé à recueillir les six Pierres d'Infinité. Son objectif est de réunir ces six artefacts sur le Gant de l'Infini, forgé jadis par le nain Eitri sur Nidavellir, afin d'utiliser leur immense puissance pour détruire la moitié de la population de l'Univers et rétablir ainsi un certain équilibre. Dans sa quête le menant sur diverses planètes, la Terre, Knowhere et Vormir, Thanos est aidé par ses enfants adoptifs : Cull Obsidian, Ebony Maw, Proxima Midnight et Corvus Glaive3. Face à cette nouvelle menace qui concerne l'Univers entier, le groupe de super-héros des Avengers, divisé depuis 2 ans, doit se reformer ... »

Pour ses dix ans, il fallait un bon gros gâteau, avec plusieurs étages, des explosions, près de 25 super-héros et surtout un méchant tout violet au sommet ! Et c'est ce que les frères Russo nous ont offert avec cet « Avengers : Infinity War » riche en actions et prometteur sur ce qu'il met en place, à savoir « Avengers 4 » !

Car nous sommes arrivés a un point ou l'aspect sériel du « MCU » est devenu prédominant et totalement ancré dans le développement du film. Nous ne sommes plus à l’ère de « Avengers » (2012) ou de « Avengers : Age of Ultron » (2015) où c'était globalement la même mécanique, ces deux films suivaient un ensemble de films qui portaient sur les mêmes super-héros pour enfin les voir tous ensembles dans une grande réunion de famille. Sauf que maintenant, la famille a drôlement bien grandi et il faut faire de la place aux nouveaux, tout en étant en mesure d'utiliser les plus anciens et faire en sorte que tous cela s’imbrique de la meilleure des manières.

C'est ainsi qu'avant «Infinity War» on laisse Captain America de coté avec son équipe (Black Widow, Le Faucon), Iron Man n'est plus qu'un tuteur de luxe pour Spiderman et Hulk avant Thor Ragnarok, est en exil « forcé » sur Sakaar depuis Avengers 2, Entre temps Ant-Man est arrivé, Doctor Strange, Spiderman ou encore Black Panther ! Et les Gardiens de la Galaxie sont enfin invités à la table de cet « Avengers ». A partir de là, les deux scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely recollent les morceaux depuis 2012, tout en tenant compte du passif de chacun et de l'apport de chaque nouveau, quitte à ce qu'ils ne se connaissent pas à l'écran ! Et le plus fort dans tous ça ? C'est que ça marche ! L'intrigue va à l'essentiel, elle rappelle juste le principe des pierres de l'infinité et puis c'est tout, on se concentre juste sur deux choses. Comment Thanos va récupérer les dernières pierres et comment les Avengers vont faire pour l'en empêcher.

A partir de là, c'est de l'action presque non-stop et les frères Russo gèrent cela vraiment bien ! Que cela soit en terme de rythme, on commence très fort en plein centre de New-York, avant de laisser retomber cela, pour mieux repartir ensuite, avec Captain América. Les pauses si elles ont plus le rôle d’intermèdes explicatifs, permettent aussi de souffler pour mieux apprécier la suite des festivités. Car l'action est aussi spectaculaire que variée que cela soit au début, entre le dr Strange, Iron Man et Spiderman, où chacun use de ses pouvoirs, rendant les choses assez inventives; ou lorsqu'on retrouve Captain America pour une petite bagarre de rue bien sentie, jusqu'au final au Wakanda, explosif, percutant et épique, avec en point d'orgue l'arrivée de « The Mighty Thor » plus badass que jamais, ou la musique de Alan Silvestri apporte un petit plus non négligeable. Quant à la direction artistique, elle est égale à elle-même, c'est à dire inégale selon là ou on se trouve, sur terre c'est assez banal, alors qu'au Wakanda l'esthétique futuriste fait toujours des merveilles et les morceaux dans l'espace ne manquent pas de couleurs, ni d'imagination: que Trent Opaloch le directeur de la photographie éclaire avec sérieux, dans la droite lignée de ses collaborations avec les Russo.

Mais ce nouvel opus, n'est pas exempt de défauts! Et c'est là, dans le scénario, que le film révèle ses plus grosses carences ! Car aussi sympa soit il, « Avengers Infinity War » est un film ambivalent qui peut autant vous plaire que vous laissez indifférent. L'intrigue par exemple, elle va à l'essentiel et c'est un détail que j'apprécie; mais c'est aussi au dépend de sa narration, complètement mécanique et dénuée de toute surprise. De plus on n'échappe pas à quelques clichés (Thor, La rencontre Iron Man/ Dr Strange Spiderman vs GOTG) et a des incohérences (Thor) qui parsèment le récit.

Cependant si ce n'était que ça, cela serait relativement simple, sauf qu'il y a un autre domaine dans lequel le film se risque à perdre des points, c'est tout simplement dans l'aspect sériel du film. Si d'un coté on atteint vraiment le but que s'étaient fixés les pontes de chez Marvel, à savoir un univers partagé unique au cinéma; il va d'une manière inhérente, laisser des gens sur le coté, qui eux voudront juste voir un film et qui se sentiront un peu exclus car ils n'auront pas vu tous les films. Moi même il m'est arrivé de ne pas me rappeler de tout.

Ce qui m'amène a ma dernière remarque. Il est impossible d'aimer tous les personnages à l'écran ! Car nous sommes tous différents et qu'à force de films, on s'attache plus ou moins à certains d'entre eux, voire pas du tout dans les pires des cas ! Moi par exemple je n'aime pas les Gardiens de la Galaxie, surtout le personnage de Star Lord, donc quand il comprend que Gamora est morte, sa détresse ne me touche absolument pas, tout comme la peine que ressent soit disant « Thanos » après avoir tué sa fille adoptive « Gamora ». Ce qui fait que je suis sorti plus d'une fois du récit, car là où dans un comics on tourne la page, au cinéma on ne peut pas, on subit cela !

Est ce que ces derniers points sont vraiment des bémols ? Je ne sais pas ! Par contre ce que je crois , c'est que cela peut jouer sur notre perception, sur notre façon de le recevoir et que parfois c'est ce qui fait la différence entre « c’était bof » et « c'était pas mal ». Prendre du recul, quelque soit le film, ne lui fait pas de mal, il permet de temporiser un enthousiasme trop fort, comme une déception trop amère et de mieux comprendre ce que l'on apprécie et pourquoi. Une manière comme une autre, de dépasser ses propres attentes, pour savoir profiter au mieux de l'instant présent et c'est ce que j'ai fait avec cet « Avengers » …
Avengers: Infinity War - 25 Avril 2018 - Réalisés par Joe et Anthony Russo
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