Atomic Falafel

by - avril 13, 2018


ATOMIC FALAFEL
de Dror Shaul

J'avoue que j'ai beaucoup de mal à me retrouver dans les listes de Netflix. Heureusement un bon génie est venu me conseiller et c'est comme cela que j'ai découvert ce petit bonbon improbable.

Quelque part au milieu du désert Israélien, un food truck rouge pétant, trace sa route. A bord Mimi et sa fille Nofar, elles ont repris le camion de leur père et mari décédé depuis quelques années. Elles vont aux abords des camps militaires et vendent leurs falafels et leurs sandwichs. Parallèlement les militaires d'Iran et Israel rentrent dans une escalade et commencent un compte à rebours qui débouchera sur un tir de missiles nucléaires. Et au milieu de tout ce barda une délégation internationale, vient inspecter les installations à la recherche d'armes nucléaires.

Ce film est un film unique. Déjà par son mode de narration, le scénario décide d'utiliser les clichés. 
Il s'en sert pour faire naître le rire. Le plus souvent c'est autour des militaires, il les exploite et les pousse jusqu'à leurs paroxysmes. Un paroxysme qui est rarement celui que l'on croit. Par exemple, le barbouze suprême qui était de tous les combats, se retrouve avec assez de vis et de clous dans son corps, de plaques dans son crane pour faire une antenne, et entendre les radios par moment. Ou son supérieur qui n'a plus qu'un œil, a une magnifique incrustation sur son cache œil. Ils sont ridicules et drôles.
De l'autre coté, au niveau de la population civile, les clichés servent à nous prendre à contre pied. Le film amorce une situation. On perçoit ce qui va se passer, et non pas du tout. On n'est jamais là où l'on croyait être. Je ne veux rien vous gâcher. Je ne donnerai pas d'exemple de ces situations. Mais c'est fait avec finesse.
Tous ces éléments donnent un aspect léger à ce scénario. Alors que ce film n'est jamais facile. Il en revêt juste les habits dans un contexte très lourd et c'est une prouesse.


L'écriture des personnages y est pour beaucoup. Ils ne sont pas très nombreux. Comme je le disais plus haut, les militaires sont stéréotypés et sont peu creusés. De toute manière ils doivent passer pour monolithique. Quant aux autres, ils sont bien plus travaillés, et chacun s'y retrouvera un peu.
Mimi, la mère, est jeune, belle, avec un tempérament de feu. Toutes ses actions sont logiques. De plus Mali Levi qui l’interprète, a un jeu très physique. Tout son corps est dynamique, et en action. Elle incarne la vie, et la résistance.
Sa fille, Nofar, est l'adolescente de mauvais poil dans toute sa splendeur. Mais aussi une fille avec un grand cœur, qui veut faire l'amour pour la première fois, colle des posters de Lady Gaga à ses murs, et écoute du rap. Michelle Trêves qui l'interprète, est
formidable, elle incarne à la perfection cette jeune fille attachante qui lance des ponts. C'est la recherche de ses racines qui va ouvrir son horizon vers un pays sur lequel elle n'a que des idées préconçues. Ce qui est lourd de sens.
Tara Melter est l'adolescente de l'autre coté de la frontière en Iran. Elle rappe avec talent. Elle est charmante, talentueuse, on l'aime instantanément.
Puis il y a oli, l'amoureux de Mimi. Observateur allemand, allergique aux radiation. Il est l'homme qui veut changer les choses...mais il va tomber fou amoureux, et va changer autre chose.
Il n'y a pas un personnage qui ne réveille pas la sympathie chez celui qui regarde le long métrage.
Ce qui est facilité par la mise en image. Malgré tout elle inspire une sensation de bien être. Elle nourrit un aspect de facilité. Le film est très clair. Les couleurs sont contrastées, et vives. Le sable clair, le ciel bleu azur, les couleurs des habits, même la couleur de la sauce des falafels, tout est «pepsi». Ça donne une sensation de vacances et de légèreté alors que le sujet est le bombardement atomique.


Oui car au final, c'est ça le fil conducteur du film. Cette course à l’échalote atomique. Où des gens qui se ressemblent et partagent des choses veulent se bombarder. Mais à coté de ça le film, montre une évolution des mentalités. Les adolescents sont les mêmes, ils sont plus ouverts, leurs désaccords ne sont pas des fossés; ils s'écoutent, se parlent, se comprennent.
La génération de leurs parents, est encore un peu fermée. Mais s'ils parlent un peu ensemble,ils peuvent facilement trouver un terrain d'accord, voire tomber amoureux.
Puis il y a les autres, les militaires, les gens plus vieux.......

Ce film, ne favorise jamais plus un pays que l'autre. Oui, le film se passe en Israel, mais les iraniens sont traités exactement à la même enseigne. C'est une de ses principales qualités. Et cependant les critiques françaises de ce film telles celle du figaro décident parfois de «choisir leur camps». C'est mentir sur ce qu'est ce film. Et c'est vraiment dommage et c'est presque un contre sens.

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