Le Fantôme de l'Opéra (1945)
La prometteuse soprano Christine Dubois est une jeune femme très courtisée, à la fois par le chanteur lyrique Anatole Garron et l'inspecteur Raoul D'Aubert. Mais elle a également un prétendant secret, ancien violoniste de l'Opéra de Paris défiguré par une projection d'acide, qui hante les catacombes de l'édifice...
Le Fantôme de l'Opéra – 14 Juin 1945 – Réalisé par Arthur Lubin
Avant d’être cet auteur reconnu, Gaston Leroux fut avocat pendant trois ans et pour mieux finir les mois, il écrivait les comptes rendus de procès pour un journal local avant d’être embauché dans le quotidien « Le Matin ». C'est ici qu'il livrera son premier feuilleton « Le Chercheur de Trésors » édité l'année suivant sous le nom de « La Double Vie de Théophraste Longuet ». Le début d'une carrière prolifique , avec notamment « Le Mystère de la Chambre Jaune » et la création du personnage Rouletabille, « Le Parfum de la Dame en Noir » et bien sur « Le Fantôme de l'Opéra », qui connu bien des adaptations, que ça soit en comédie musicale, qu'au cinéma !
C'est la seconde adaptation du roman de Leroux, elle est signé Arthur Lubin et elle fait partie des « Universal Monsters », un label mythique dans lequel figure de nombreux monstres, comme la créature du lac noir, l'homme invisible, Dracula, la Momie ou encore la créature de Frankenstein …
Erique Claudin est premier violon dans l'orchestre de l'Opéra de Paris. C'est un talentueux musicien, mais depuis peu sa main lui joue des tours et l’empêche de faire correctement son travail. Un handicap que repère très vite le responsable, embarrassé Claudin n'a d'autre choix que d'avouer, mais bien mal lui en a pris, car il se fait limoger de son poste. Un coup de massue pour lui, mais surtout pour ses envies, celles de continuer a payer en, secret les cours de chant de Christine, la doublure de la diva à l'Opéra dont il est secrètement amoureux. Pour espérer continuer et payer son loyer, il décide d'écrire un concerto et de le vendre. Hélas le sort s'acharne, car en plus de ne pas lui répondre, on lui vole son œuvre, sans aucune honte. Erique Claudin perd son sang froid et tue celui qui l'a lésé, avant d’être défiguré par de l'acide et de s'enfuir dans les sous sols de la ville de Paris. Quelques mois plus tard, des incidents étranges se multiplie à l'Opéra de Paris .
Moi qui avais toujours entendu parler du « Fantôme de l'Opéra » qu'a travers le prisme d'œuvres tierces, je fus considérablement déçu a la vue de celle-ci ! Non pas que certaines choses soient dénués d’intérêt, comme notamment les vingt premières minutes par exemple, hélas le film d'Arthur Lubin se cherche constamment. Loin de provoquer l'effroi. C'est même plutôt l'inverse tant les genres se mélangent à vue et sans cohérence au gré d'une intrigue prévisible.
Le scénario est écrit par Eric Taylor et Samuel Hoffenstein, qui livre une intrigue qui fait la part belle aux numéros musicaux, autour desquels se greffe plusieurs intrigues. On trouve d'abord celle de Claudin dans un premier temps, celle du meurtre ensuite, puis celle entre Christine et ses deux prétendants et enfin celle du fantôme de l'Opéra. Si vous les prenez séparément, c'est intéressant et c'est bien ça le problème, car il n'y a aucun liant entre chacune des intrigues, que ça soit en termes de narration ou de tons. L'humour de répétition désamorce sans discontinue tous les enjeux dramatiques. Et hormis le personnage de Claudin, les personnages ne sont jamais attachants et semblent plus prompt à remplir une case qu'à incarner un personnage bien écrit !
Et c'est bien dommage, parce que le film fait illusion un temps, quand Arthur Lubin n'a qu'une histoire à traiter, celle de Claudin. Pendant trente minutes, c'est d'une grande qualité, tout en subtilité, les cadres sont soignés, les costumes sont magnifiques et pour Claudin (Excellent Claude Rains) ils retranscrivent à merveille son état psychologique. Mais c'est dans la narration, intelligente et progressive, ou l'on apprend peu à peu ce qu'il anime et qui seront les enjeux du film, avant de plonger progressivement dans la folie. La musique accompagne a merveille cela, devenant plus lourde et triste, une mélancolie se dégage alors, nous faisant entrer en empathie avec ce personnage, jusqu'au drame faisant de lui un fantôme ! Mais après ça c'est une heure de gaudriole, ponctuée par les menaces du « Fantôme de l'Opéra », la tension retombe, l'ambiance est balancée dans les égouts et les acteurs sont en roue libre.
Décevant !
0 commentaires