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Barry Seal: American Traffic
L'histoire vraie de Barry Seal, un pilote arnaqueur recruté de manière inattendue par la CIA afin de mener à bien l'une des plus grosses opérations secrètes de l'histoire des Etats-Unis.
Barry Seal : American Traffic – 13 Septembre 2017 – Réalisé par Doug Liman
Si il y a bien un pays ou tout est possible, c'est bien les États-Unis d'Amérique ! Un geek qui ne finit pas ses études devient le patron du réseau social numéro 1 au monde, un enfant d'immigré créé la marque à la Pomme et rend fou la planète entière et une femme noire née dans un état du sud devient la femme la plus puissante des USA. Je parle bien sur de Mark Zuckerberg, de Steve Jobs et d'Oprah Winfrey qui ont réussi à se hisser au sommet et à influencer des millions de gens dans le monde. Des destins extraordinaires et qui sont pourtant bien réels. Toutefois il arrive qu'on se demande le contraire, est ce bien réel ? Et c'est le cas de Barry Seal, ancien pilote de ligne, reconverti dans le trafic de drogues, d'armes, de contrebandes et dans le blanchiment d'argent, le tout sous l’œil avenant et complice de la CIA ! Une vie qui semble tout droit sortie de l'esprit d'un scénariste et pourtant c'est bel et bien la vérité, celle d'un homme fabriqué par l'Amérique …
Barry Seal a tout pour être un homme heureux, une femme, des enfants et un bon travail. C'est un pilote de ligne très talentueux, qui malgré tout s'ennuie dans son métier pourtant grassement payé. Il met donc un peu de piment, en faisant un peu de contrebande tout d'abord, mais il se fait vite repérer par la CIA qui l'engage pour qu'il serve de coursiers dans différents états d'Amérique du Sud. Il fait ainsi le lien plusieurs fois entre un général du Panama et l'agence, mais un jour le Cartel de Medellin met la main sur lui et lui demande de convoyer de la drogue aux USA, chose qu'il accepte ! Un nouveau trafic qui lui met la DEA à dos, mais pas de problème la CIA le déplace à la campagne, loin de tout mais surtout toujours plus équipé. La CIA lui ordonne ensuite de livrer des armes à des guérilleros au Nicaragua, mais celle ci serviront au Cartel de Medellin, pendant que la CIA créera un boot camp à Mena la ville de Seal, pour entraîner les guérilleros. Un business plus que florissant pour Barry Seal, qui voit sa flotte augmenter, ses profits augmenter, mais aussi les problèmes, qui arrivent en escadrille eux aussi !
Cette année qui vient de s'écouler a vu quelques films dont Barry Seal que je ne suis pas allé voir au cinéma, alors qu'ils avaient potentiellement tout pour me plaire. Tout simplement parce qu'ils ont étaient très mal vendus à mon goût et que rien de ce que j'en ai vu avant ne m'a suffisamment convaincu pour aller le voir. Et c'est là que je suis déçu, car « Barry Seal » c'est loin d'etre un mauvais moment, c'est même plutôt le contraire, cette nouvelle collaboration de Doug Liman avec Tom Cruise accouche d'un film jubilatoire, sur Barry Seal, sur la CIA et sur les États-Unis d'Amérique !
Le scénario est écrit par Gary Spinelli et se concentre sur une période d'approximativement dix ans, entre 1976 et 1986, de son arrêt comme pilote a la TWA jusqu'à son statut d'informateur fédéral sous la direction de la DEA ( Drug Enforcement Administration) . C'est ce qu'on peut en déduire, car la forme sera bien plus romancée et se placera du point de vue de Barry, qui part l'intermédiaire de cassettes enregistrées nous fait vivre son histoire. Il se succède donc une suite de flashbacks, qui nous plonge dans la vie exceptionnelle de cet homme. Le procédé est intriguant, car chaque interlude entre les flashbacks Barry fait le point et s'adresse directement à sa femme, mais aussi à nous et c'est là que ça devient particulièrement intéressant. Ainsi raconté, le scénario brise plus d'une fois le quatrième mur et livre à la fois les réflexions d'un homme qui vit des choses qui le dépasse, mais aussi le témoignage d'un homme, d'un américain, façonnée par son pays, utilisé par ses institutions les plus puissantes, puis lâchement abandonné. L'une des innombrables faces cachées de ce pays au combien adepte des belles histoires, du moins en apparences ...
J'ai adoré la collaboration Tom Cruise/Doug Liman lors de “Edge of Tomorrow” et je ne m'attendais à les revoir ensemble avant la suite qui devrait arriver d'ici quelques années. Une bonne surprise ou l'on peut constater que l'alchimie entre le réalisateur et son acteur est intacte et que ça se ressent tout au long de ce film. Littéralement c'est aussi énergique que ce que semble dégager Tom Cruise, malgré une mécanique narrative redondante, on ne s'ennuit jamais et le rythme qu'insuffle Doug Liman à chaque scène nous plonge dans le meme état de transe et de folie douce que Barry Seal. Le visuel du film est aussi extrêmement soigné, qui se permet moult spilt screens et autres transitions animées, parfois déconcertantes mais qui nous mettent au meme niveau que le personnage central tant elles semblent enfantines et surréalistes vis à vis de ce que l'on nous conte ! On retrouve aussi une lumière et un grain qui nous transporte dans les années 70/80, avec un travail minutieux de César Charlone selon le lieu ou l'on se trouve est vraiment juste, de la fraicheur de “Mena” aux chaudes contrés d'Amérique du Sud, les couleurs sont belles, meme si parfois il force le contraste entre elles. A cela on peut rajouter une belle bande originale, que l'on doit à Christopher Beck qui après Edge of Tomorrow livre ici de bon moments.
J'aime bien le casting de ce film, qui est bien homogène malgré Tom Cruise ! J'insiste sur lui parce qu'en plus d’être la tete d'affiche, il attire aisément la lumière, donc j'avais peur comme pour bien d'autres films, de juste voir le show de la star, ce qui n'est pas forcément toujours agréable. A mon grand soulagement ce n'est pas le cas ici, car on retrouve le meme équilibre que l'on a dans “Edge of Tomorrow”, les seconds rôles ont de la consistance et de la tenu. Par exemple les acteurs qui incarnent les personnages sud-américains en imposent instantanément, Alejandro Edda est excellent dans le rôle de Jorge Ochoa, tout comme Mauricio Mejia dans celui du grand Pablo Escobar ou encore Alberto Ospino dans le rôle du général panaméens Manuel Noriega. Ensuite on trouve Sarah Wright qui joue la femme de Barry Seal, une femme aux abois qui se demande ce que peut bien faire son homme et qui fait preuve d'un grand caractère des qu'il faut le recadrer un tant soi peu. Domhnall Gleeson est à son aise dans le costume de Monty Schafer, où il oscille entre arrogance, mystère et suffisance, une belle performance pour un acteur talentueux. Et Caleb Landry Jones joue le role du frère profiteur et borderline, une belle prestation dans son ensemble ou on ressent toute la subtilité de cet acteur.
American Mad, American Broke !!!
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