6 Days
En avril 1980, un commando de 6 soldats iraniens du Khouzistan opposés à la République islamique fait irruption à l'Ambassade d'Iran de Londres et prend les personnes présentes en otage. Ils réclament la libération de 91 prisonniers, mais le Président refuse. 6 jours plus tard, alors que la situation s'enlise, les SAS donnent l'assaut...
6 Days – Réalisé par Toa Fraser - 7 Novembre 2017
Toa Fraser est un réalisateur néo-zélandais que j'ai découvert avec son film « The Dead Lands ». Un survival âpre qui met en valeur le patrimoine et la culture maori. J'étais donc impatient de pouvoir me plonger dans sa prochaine réalisation, une réalisation que j'ai découvert chez l'antéchrist des professionnels du cinéma français « NETFLIX » !!!
Entre la révolution iranienne et les tensions avec l'Irak qui suivront, l'Iran est en proies à de grandes luttes internes ou des groupes indépendantistes souhaitent la création d'état autonome, comme le Front Démocratique Révolutionnaire pour la Libération de l'Arabistan qui souhaitait la création d'un état dans la province du Khouzistan. C'est ainsi que pour se faire entendre, 6 soldats iraniens appartenant à ce groupe, prennent en otage les personnes présentes dans l'ambassade d'Iran le 30 avril 1980. Ils réclament la libération de 91 prisonniers, mais que ce soit en Iran ou en Angleterre, il n'est pas question de céder devant des terroristes et ça quelques soient leurs revendications. Il s'engage alors un intense et long bras de fer qui durera 6 jours, ou preneurs d'otages comme les autorités iront aux bouts de leurs convictions les plus profondes.
En regardant ce film, j'avais peur d'une chose, c'est d'avoir un traitement pro-occidental et sans aucune nuance, ce qui aurait été malheureusement dans l'air du temps … Heureusement Toa Fraser et son scénariste évite cet écueil là et sans tienne aux faits!
L'histoire raconte les 6 jours de cette prise d'otage, tout en contextualisant au mieux la période à l'écran ! On se concentre sur trois groupes de personnage, les SAS, les négociateurs et les preneurs d'otages où le scénario alterne habilement les différents points de vues, décrivant avec soin l'attente et la pression qui assaille chaque personnage. De plus, l'unité de lieu et le temps qui passe accentue l'angoisse que l'on peut ressentir, une angoisse telle que tous la partage et indirectement chacun a du respect pour l'autre, preneurs d'otages comme négociateurs car ils sont sur le même pied d'égalité, tous sont aux ordres de quelqu'un de plus puissant. Et au final, c'est toujours Margaret Thatcher qui gagne, montrant que la politique à le dessus sur tout, ainsi que sur des vies humaines.
Si par instant Glenn Stranding s’empêtre dans le didactisme des faits qu'il écrit dans son scénario, Toa Fraser emballe ça avec efficacité ! Distillant le suspense avec intelligence et gérant les six jours comme il se doit. C'est propre, bien cadré, monté et des qu'il y a de l'action s'est mis en scène avec clairvoyance. Une maîtrise qu'il démontre lors de la séquence finale de l'assaut qui surprend par sa rapidité et la froideur qu'il s'en dégage. Le casting est quant à lui assez séduisant, avec des valeurs sures, comme Mark Strong dans le rôle du négociateur, Tim Pigott-Smith dans le rôle du politique William Whitelaw, Abbie Cornish dans le rôle de la célèbre journaliste de la BBC Kate Adie ou encore la présence de Jamie Bell, très convaincant dans le rôle du SAS Rusty Firmin …
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