A Walk in the Clouds
A WALK IN THE CLOUDS
d'Alfonso
Arau
Dans notre rétrospective
Keanu Reeves, nous avions savamment évité les vendanges de feu, car
oui malheureusement tel est son titre français. Comme d'habitude le
titre en VO est bien plus proche de ce qu'est le film que le titre en
VF qui fait ressembler ce long métrage, à un énième roman de la
collection arlequin de ma mamie. Mais netflix me proposant à chaque
fois ce titre, et vu qu'il est l'un des rares de cet acteur que l'on
avait pas encore découvert... on s'est laissé tenter.
Paul est un GI
fraîchement revenu de la seconde guerre mondiale. Il a eu la
surprise de ne pas trouver son épouse, qu'il connaît à peine, sur
le quai lorsqu'il a débarqué. Mais une fois arrivé dans leur petit
appartement de San Fransico, elle sait le convaincre de reprendre ses
valises et son job de représentant en chocolat... c'est lors de son
trajet pour aller prospecter qu'il rencontre ou pour être précise
qu'il tombe sur Victoria. Jeune étudiante qui rentre dans sa famille
pour les vendanges.
Nous sommes tous
conscients que les films romantiques ont mauvaise presse dans notre
petit monde de blogueurs. Je ne sais pas pourquoi, nous aimons
bavasser dessus. On gère très bien nos petits plaisirs coupables,
par exemple moi je cite régulièrement les catch phrases des
expendebales. C'est drôle, limite vous me trouvez fun. Mais si on
avoue un faible pour un film romantique (comédie ou pas) on sent
poindre un procès au mieux pour mièvrerie et au pire pour
niaiserie. Je m'aperçois, surtout grâce à l'exploration de la
filmographie insensée de Keanu reeves que je me suis privée de tout
un pan du cinéma, et que c'est idiot.
Sans être le film du
siècle, ce film à quelques atouts.
Une histoire prévisible
mais bien ficelée. Ce film est l'adaptation d'un long métrage
italien. On y retrouve, la chronologie habituelle du genre , mais
c'est bien fait. La trame si elle ne brille pas par son originalité,
abrite un nombre de moments touchants et plein de valeurs aux charmes
surannés qui réconfortent dans ces moments d'incertitudes.
Les personnages sont
justes assez étoffés pour leur donner du corps et une existence à
l'écran. Le réalisateur arrive à les rendre tous attachants.
Presque autant pour leurs défauts que leurs qualités. Le père de
victoria interprété par Giancarlo Giannini en est le parfait exemple.
Cassant, vindicatif, désagréable à souhait; il ne perd pour autant
jamais son humanité. En partie à cause de ses yeux d'un bleu
généreux. Mais aussi grâce à une réalisation maline qui ne le
laisse pas s'installer dans cette position.
Les décors me laissent perplexe. A la fois grandiose dans ces vignes de la
vallée Napa ce qui les rend quasiment irréel . Rajoutés à cette
carte postale les dégradés du ciel qui sont trop roses, voire
parfois trop rouges. C 'est un peu trop surréaliste pour moi. Mais
c'est peut être nécessaire. Ce lieu est tellement incroyable qu'il
ressemble à un rêve, alors pourquoi pas?
De même, heureusement
que les effets spéciaux sont peu nombreux car le point pyrotechnique
du film est un peu excessif.
Il est toujours difficile
pour une fille de se dire absolument convaincu par une histoire où
une femme se fait sauver. C'est une particularité de ce film.
Victoria tend vers plus de liberté; et à sortir d'un carcans,
surtout familial. Je suis une grande fille, je n'ai jamais eu besoin
qu'un chevalier servant vienne me sauver. Mais si je suis franche
avec moi même, le maître des clefs de ce blog, m'a sauvée. Car
c'est ça l'amour. C'est être là pour l'autre , pour l'aider sans
l'aliéner.
Et c'est ce que raconte
ce film. Une rencontre va permettre à Victoria de prendre pleinement
le pouvoir sur sa vie, de s'assumer, d'aimer. Puis si votre chevalier
servant est Keanu Reeves avec une boite de chocolats, c'est un bon
début.
Au royaume des choses
délectables de ce film il y a les scènes entre lui et Anthony
Quinn. Mon dieu que ces moments sont délicieux et plein d'humour. Je
ne sais pas si c'est l'alchimie entre les acteurs ou le scénario qui
se prête à ça; et je vous avoue être tant dans le ressenti que je
n'ai pas trop envie de le disséquer de peur de perdre de la magie.
Ces deux là fond
grandement le travail. Keanu Reeves porte le film et est présent
dans quasiment chaque plan. Il interprète un homme plein de valeurs,
ce qui lui va à ravir. Il est le prototype du «mec bien», et c'est
assez naturel à l'écran.
Anthony Quinn, cabotine
et joue les vieux sages pas très sage pendant tout le film, et c'est
bon à voir.
Les actrices et
spécialement Aitana Sanchez-Gijon ont un peu de mal à exister quand
il faut donner la réplique à un des acteurs que j'ai précédemment
cité. Mais le déséquilibre s'il ne sert pas le film,ne le dessert
pas non plus.
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