Baby Driver

by - juin 29, 2017


Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby ne compte que sur lui-même pour être le meilleur dans sa partie. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, il cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu…

Baby Driver – 19 Juillet 2017 – Réalisé par Edgar Wright

Le monde nous a donné et nous donne encore des immenses réalisateurs et réalisatrices, qui ne cessent de nous étonner !!! Alors comme beaucoup je pourrais faire une liste et vous dire ceux que je trouve éminemment brillants, mais cela serait une perte de temps parce que pour moi, il y en a deux qui me sont essentiel et qui représentent ce que j'aime au cinéma. Le premier n'étonnera personne, il s'agit de Guillermo Del Toro et le second c'est monsieur, sir Edgar Wright ! Un réalisateur dont on avait rien vu depuis 2013 et son excellent film « The World's End », donc lorsque j'ai pu aller voir plus d'un mois avant sa sortie, son dernier film, je n'ai pas hésité et j'ai accouru au cinéma pour une séance de « Baby Driver ».

Baby, B.A.B.Y, c'est un jeune garçon assez timide, accroc à ses nombreux Ipods et qui a un talent très particulier, celui d’être un chauffeur hors du commun. Une particularité qu'il utilise depuis assez longtemps pour s’être fait remarquer par les mauvaises personnes. C'est ainsi qu'il sert de chauffeur lors de braquage à main armée. Une bénédiction pour Doc car chaque attaque est une réussite. Mais voilà c'est une situation qui pèse de plus en plus sur les épaules de Baby, qui sait bien que ce qu'il fait est mal, surtout quand il tombe sous le charme d'une serveuse du nom de Deborah. Un déclic pour lui qui voit le spectre de la liberté à porté de main, car il ne devra bientôt plus rien à Doc et qu'il pourra ensuite menée la vie qu'il rêve. Hélas on n’arrête pas les braquages comme ça et Baby va devoir allez le chercher son statut d'affranchis.

En 2015 c'est la mort dans l’âme que l'on a du dire au revoir au « Ant-Man » de Edgar Wright, poussé vers la sortie a cause de « différents artistiques », alors que c'était un projet de longue date pour lui. La mort dans l’âme, il rebondit cependant avec un vieux projet qu'il développait depuis 1995, son nom « Baby Driver » ! Une évidence, une fois le film fini, c'est ce qui revient, Edgar Wright enfile ses écouteurs sur les oreilles et laisse parler le talent, avec dans le rétroviseur l'écurie Marvel, pour prouver une bonne fois pour toutes qu'on ne laisse pas bébé dans un coin …

Le scénario est écrit par Edgar Wright en personne et concentre son récit sur la quête de sens que Baby cherche à insérer dans sa vie, lui le chauffeur surdoué. Un récit qui a du sens, qui prend ses racines dans son addiction vitale à la musique (Transmission de la mère). Une constante qui l'enferme dans son monde, mais qui va peu à peu l'ouvrir, jusqu'à prendre son envol. C'est aussi pour moi, une façon qu'Edgar Wright à de solder ses comptes avec son travail interrompu chez Marvel. Wright le prodige se plie au diktat d'une entreprise dominante, qui l’oppresse de plus en plus, jusqu'au moment ou il n'a plus le choix, il doit reprendre sa liberté, quitte à connaître quelques années sans films. Un sacrifice utile pour se retrouver et être en accord avec soi-même.

Sauf que d'un autre coté, on retrouve le film de braquage et que pour moi c'est clairement le point faible du film, car on est en terrain connu et qu'il n'y a absolument rien qui vous surprendra, que cela soit sur l'intrigue, les personnages ou leurs rôles qui ne sortent pas du carcans dans lequel ils sont cantonnés. Les différents personnages ne sont alors pas tous logés à la même enseigne, si Baby, Deborah ou encore le beau-père sont écrit assez finement, le reste du casting n'a pas droit a ce soin si particulier dans la caractérisation dont nous avait habitués Edgar Wright. De ce fait on ne s'attache pas à eux (hormis ceux cités plus haut) et déjà qui n'y a pas trop d'enjeu, cela rend toutes dramaturgie difficile. Ajoutons à cela une narration qui manque étonnamment de peps, voir de rythme, qui aurait gagné pour moi a être plus court d'une bonne vingtaine de minutes …

Une déception que cette histoire, ce qui est une première pour moi avec Edgar Wright. Cependant ce n'est qu'une partie de cet intriguant objet qu'est « Baby Driver » ! Car malgré ça, le film est formellement une brillante réussite, ou il retrouve l'un de ses premiers amours, le clip vidéo. Parce que l'idée de ce film il avait déjà expérimenté lors d'un clip, celui de Mint Royale avec la chanson Blue Song qui est le brouillon de l'introduction du film. Sauf qu'ici il passe la seconde, car ce n'est plus la mise en scène qui dicte la musique à choisir, mais bien la musique qui dicte la mise en scène ! Une évidence pour rendre à l'écran la façon dont Baby entend la vie au travers de ses écouteurs. Et chaque séquence musicale est un vrai plaisir pour les yeux comme pour les oreilles, car même si c'est assez déstabilisant au début, on est forcé de reconnaître que c'est brillamment exécuter ! Un ballet tout autant visuel que musical ou les deux sont en symbioses, et remplace sans forcer le langage classique. 

Une générosité qui marque les esprits jusqu'au climax final, une poursuite dantesque, folle et furieuse, ou Baby ne sera plus celui qu'il est ! Et pour réussir cela, il s'entoure de fidèles, des collaborateurs réguliers, comme le chef opérateur Bill Pope, le chef décorateur Marcus Rowland, le compositeur Steven Price et bien sur les monteurs Jonathan Amos et Paul Machliss qui ont fait ici des merveilles !

Le casting est quant à lui très surprenant ! Bon on trouve monsieur Kevin Spacey en commanditaire omnipotent, un bon choix mais une composition un peu trop faiblarde à mon goût, même si le plaisir semble là. Ensuite il y a Jamie Foxx dans le rôle de Bats qui livre une composition peu engageante voir un poil agaçante, tout comme le duo Jon Hamm/Eiza Gonzalez qui manque de substance, à défaut ils ne manquent pas d'une certaine élégance. Jon Bernthal joue propre et semble plus concernés en 10 minutes que Foxx pendant tout le film. CJ Jones c'est le beau père sourd et muet de Baby, un personnage secondaire éminemment attachant qui nous donne l'émotion que l'on à besoin et de plus on sent qu'il y a une vrai complicité avec Ansel Elgort. Pour finir il y a Lily James dans le rôle de Deborah, un rôle classique qu'elle a le mérite de bonifier, avec finesse, douceur et empathie; un minimum pour percer l'armure de Ansel Elgort. Cet acteur que je ne voyais que dans des BA de rom-com ne m'inspirait pas du tout et je suis bien content que ce film m'est donner tort, car il assure du début à la fin, que cela soit dans le registre monolithique du chauffeur impassible que de l'amoureux qu'il devient plus tard. Une découverte que je ne regrette pas …

Une belle déception !

Poster par Adam Stothard

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3 commentaires

  1. J'attends un petit peu pour écrire dessus (d'autant qu'il ne sort que le 20 juillet en France), mais je peux comprendre la déception. La structure narrative du film est assez classique et le film tout comme Drive cite ouvertement The driver de Walter Hill, au point d'en reprendre parfois des éléments clés. Certes le néophyte n'y prêtera pas plus attention, mais même en regardant bien, il remarquera qu'il n'y a rien de nouveau dans le récit ou qu'il l'a déjà vu ailleurs. C'est à mon sens le point faible du film. En revanche, il contrebalance le tout par la réalisation, la rythmique, sa bande originale et ses acteurs. On voit qu'Edgar Wright a évolué, qu'il est plus posé dans sa réalisation et qu'il gère bien mieux le rythme de ses scènes depuis Scott Pilgrim. Puis le film est particulièrement divertissant.

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    1. Entièrement d'accord avec toi, meme si j'émet des réserves sur l'aspect "divertissant" !

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    2. Par divertissant, je veux surtout dire que le film est assez entraînant pour rester jusqu'au bout sans encombre. :)

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