1990 - 19991996Agnes JaouiCatherine FrotCedric KlapischCritiqueFranceJean-Pierre BacriJean-Pierre DarroussinWladimir Yordanoff
Un Air de Famille
de
Cédric Klapisch
Un
air de famille, est classé dans mon panthéon personnel. J'en garde
un souvenir fort et aussi une validation de certains choix de vie. Le
partager avec le plus cinéphile de notre couple fut une expérience
particulière.
Pitcher
ce film, c'est déjà le trahir un peu. Mais au cas ou vous seriez
passé à coté.... Tous les vendredis, une famille se regroupe dans
un grand restaurant. Autour de la matriarche on retrouve le fils aîné
qui a repris le bar de son père, le second qui est l'un des
dirigeants d'une grosse boite, et sa femme ainsi que la fille de le
famille. Ce jour là, c'est l'anniversaire de Yolande, et ils se
donnent rendez-vous comme tous les vendredi dans le troquet
d'Henri...
Ce
film scénarisé par les deux acteurs principaux (le tandem
Bacri-Jaoui, est à l'origine une pièce de théâtre, qu'ils avaient
joué; et qui continue à être joué aujourd'hui.
Klapisch
qui réalise ce film, arrive à intégrer une touche de mise en scène
théâtrale, dans cet œuvre pourtant très cinématographique. Il
garde et c'est ce que l'on perçoit le plus les discours bien ciselés
et percutants. On y retrouve aussi les entrées et les sorties
spectaculaires comme lorsque Henri descend et remonte de la cave.
Donnant une image atypique au cinéma, ce qui est le cas de la
photographie ici (les décors old school aux couleurs seventies, le
«gilet du dimanche», le radiateur grille mouche...). Ce bar, même
si on ne s'en sert pas est aussi pourvu d'une sortie court et d'une
jardin. Et le réalisateur conserve le découpage en acte, en
introduisant entre chaque moment du récit une respiration, habillée
par une musique réconfortante. Il s'en sert pour éclairer avec une
relative douceur le passé de cette fratrie en nous les montrant
enfants. C'est là qu’apparaît le poids de la famille sur ce
qu'ils sont devenus et ou s'ancre la manière dont ils interagissent
aujourd'hui.
Celle qui les prononce c'est Yolande, femme du cadet, femme négligée par son mari. Épouse avec enfants, déguisée avec une panoplie «bourgeoise et collier en perles» qui semble tellement décalée avec la personnalité que l'on découvre d'elle. Yolande est attachante, même lorsqu'elle est infantilisée ou réifier par son homme d'affaire d’époux. Elle prend les traits de Catherine Frot qui incarne avec délicatesse cette femme. Et elle l'habille de sa douceur et de la candeur qui va souvent avec ses personnages.
Jean-Pierre Bacri est le grand frère grognon. Il est celui qui porte
l'héritage de la famille. C'est lui qui a repris ce bar qui n'a que
peu changé. C'est lui qui adapte son comportement envers sa femme en
fonction de l'histoire de ses parents. Il est le bouc émissaire.
Le
second frère est interprété par Wladimir Yordanoff. Il est celui
qui a réussi. Il est condescendant avec tout son clan. Et est le
chouchou de sa maman.
Agnes
Jaoui est la fille «pas notée pareil» que ses frères. Ce rôle
m'avait beaucoup parlé lorsque adolescente, j'avais vu ce film.
Betty ne pense pas qu'elle doit se laisser faire, elle est forte et
en adéquation avec son époque. Même si mon amour pour ce
personnage aujourd'hui cohabite avec un plaisir coupable à regarder
les tutos beauté. je la trouve inspirante, forte et à la fois en
prise avec la réalité. Ce n'est pas si courant que ça. Elle évolue
beaucoup au fil du film. Et le jeu pur de l'actrice rajoute à sa
profondeur.
A
mi-chemin entre monsieur Loyal, et un révélateur le rôle de Rémi
est tenu par Jean-Pierre Darroussin. Cet homme transpire la bienveillance.
Il est bon de s'attacher à ce personnage.
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