The Witch

by - décembre 19, 2016


1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, s’établit à la limite de la civilisation, menant une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivant leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres…
The Witch – 15 Juin 2016 – Réalisé par Robert Eggers

Le cinéma d'horreur ce n'est clairement pas mon truc ! Cependant il m'arrive d'apprécier certains sous-genres comme le film de zombies, ou de fantômes, mais c'est assez rare. Surtout que les films qui sortent du lot et qui proposent autre choses que du classique, cela ne court pas les salles de cinémas. C'est donc assez intrigué par « The Witch » qui semble sortir du tout venant tout en séduisant la critique, une donnée rare dans le cinéma d'horreur contemporain qui mérite d’être souligner. De plus c'est aussi le premier film de Robert Eggers …

Soixante ans avant le procès des sorcières de Salem en 1692, des communautés de colons protestants vivaient dans la même région. Un jour la famille de William et Katherine est bannie simplement du village ou ils vivaient car leurs pratiques religieuses n'étaient pas conformes au diktat du village. C'est ainsi que l'ensemble de la famille part avec ceux qu'elle peut pour s'installer en lisière de la foret. Isoler du reste de la communauté, ils vivent une vie pieuse et conformes à leurs croyances. Un jour tout bascule, Thomasin qui surveillait le dernier né de la famille perd un instant de l’œil le bébé et il disparaît. La famille très croyante croit être victime d'esprit malin, mais le père ne s'en laisse pas compter et par chercher l'enfant, qu'il ne trouvera pas. Le début d'une succession d’événements ou se succèdent superstition, paranoïa et drame familial.

Au final, c'est vraiment un bon film et une grande réussite pour Robert Eggers, qui ne se trompe à aucun moment ! Inspiré en partie par la première chasse aux sorcières située 60 ans avant les événements de 1692 à Salem, il tisse une histoire au frontière de la fiction et du documentaire. Car c'est bien là, le point fort de « The Witch », c'est l'ambiance que tient à créer Eggers en privilégiant l'immersion massive des acteurs et des spectateurs dans quelques choses d'anti-spectaculaires au possible. Le tournage c'est tenu loin de toute civilisation, pas de téléphone, ni de wifi sur le plateau; les décors ont été reconstitués en dur et tout le film a été filmé en lumière naturelle. Une belle performance que l'on doit a Jarin Blaschke qui donne un cachet à l'ensemble d'une beauté lugubre à couper le souffle et malgré le ton monochrome des scènes, cela ne manque jamais de contraste, ni de lisibilité.

Le réalisateur quant à lui fédère toutes ses forces autour de lui, pour mettre en scène avec assurance un film qui prend le temps. Le temps de poser son cadre, ses personnages et de laisser la foret étendre son inquiétude sur nous. Ça parle de religion, de féminisme, d'intégrisme ou encore d'une société patriarcale qui ostracise les femmes. Le film ne nous épargne pas avec la symbolique, efficace bien qu''un peu lourde pour ensuite utiliser le hors-champ avec intelligence et stimuler le meilleur allié du spectateur l'imagination. Est ce qu'il y a une sorcière dans la foret ? Est ce que l'enfant à vraiment disparu ? Ou encore est ce que le bouc noir « Black Philippe » est l'incarnation du diable ? Un cinéma de détail qui interroge sans cesse ou Eggers nous laisse face au doute qui nous étreint au fur et a mesure que l'intrigue avance, jusqu'au final en totale rupture de rythme avec le reste du film, à la fois empreint de folie, de drame et d'un mysticisme terrifiant d'effroi …

Quant au casting, il est impeccable ! Anya Taylor-Joy qui était il y a encore peu une inconnue se révèle ici aux yeux du monde. Cette jeune actrice irradie de sa présence tout le film et l'innocence qu'elle dégage contraste avec l'ambiance du film qui attire les personnages dans les ténèbres. Une performance de grande qualité qui électrise l'écran et qui porte littéralement le film sur ses épaules. On a ensuite « la gueule » Ralph Ineson, que l'on a pu voir dans Game of Thrones (Encore un!) qui joue le rôle du père avec conviction et sincérité. Un investissement qui se ressent et qui crédibilise son personnage. La mère vient aussi de Game of thrones et se nomme Kate Dickie. L'actrice se glisse dans les pas de cette mère croyante et discrète qui glisse vers la folie. On trouve aussi Harvey Scrimshaw, Ellie Grainger, Lucas Dawson, un lièvre et plusieurs boucs … 

Brillant exercice de funambule qu'Eggers réussi à merveille.

"The Witch by Vance Kelly" 

You May Also Like

4 commentaires

  1. Je n'avais pas pu le voir à Gérardmer mais rattrapé lorsqu'il est sorti en salle. Un trop de musique à mon sens, mais un film d'horreur qui ne joue pas sur le jump scare c'est tellement rare de nos jours que s'en est un véritable plaisir. Puis grande révélation avec Anya Taylor Joy qui se confirme dans le Split de Shyamalan.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour un premier film c'est un sacrée coup de maitre.

      Supprimer
    2. Et pour le coup, une vraie prise de risque. Faire un film d'horreur en costumes à notre époque, cela tient de la rareté la plus totale. C'est aussi cela qui rend ce film un peu plus inédit.

      Supprimer
    3. Les prochains films du bonhomme seront à suivre !!

      Supprimer

Rechercher dans ce blog