I-Robot

by - mars 09, 2016


En 2035, les robots sont devenus de parfaits assistants pour les êtres humains. Le détective Del Spooner enquête sur le meurtre du docteur Alfred Lanning, un chercheur en robotique. Le principal suspect semble être un androïde nommé Sonny. Or, si l'on s'en réfère aux lois de la robotique, les robots ne sont pas dotés de la faculté de tuer...

I-Robot – 28 Juillet 2004 – Réalisé par Alex Proyas

Alors que le dernier film d'Alex Proyas « Gods of Egypt » navigue dans une eau très agitée, entre polémique (Whitewashing), pétage de plomb et four cataclysmique (20 millions de dollars de recettes aux USA pour un budget de 140 millions de dollars en approximativement 10 jours), il est bien de rappeler qu'il n'a pas toujours été le crétin qu'il nous montre depuis quelques mois ! En effet avant de signer « Gods of Egypt » il est l'heureux papa de deux films a l'excellente réputations, l'un ce nomme « The Crow » et l'autre est un bijoux de science-fiction, le sublime « Dark City ». Il s'en suit alors un film plus confidentiel « Garage Days » et enfin celui qui nous intéresse « I-Robot » avec un Will Smith en pleine forme dans l'univers de Isaac Asimov.

La société U.S.R fournit en 2035 tout les robots qui sont en circulation, assurant ainsi une prestation de haute qualité que les habitants de Chicago apprécient ! Une plue value dans la vie de la population que rien ne semble pouvoir ternir, mais un jour l'un des chercheurs les plus réputés d'U.S.R, le docteur Alfred Lanning décède ! Son testament ? Un hologramme qui s'adresse à Del Spooner, un detective de la police de Chicago. Une fois sur place et les premières constatations faites, les autorités, ainsi que U.S.R en déduisent que c'est un suicide, mais Del Spooner n'est pas de cet avis et continue ses investigations surtout quand le principal suspect est un robot ! Sauf que son chef ne comprend pas, car selon les trois lois de la robotique, un robot ne peut tuer un humain. Malgré cette défiance Spooner ne va rien lâcher et tel Hansel et Gretel, il va suivre les miettes de pain …

Au final le film d'Alex Proyas est assez sympathique ! Un bon compromis entre les œuvres radicales précédentes de son auteur et le blockbuster estival qu'est le film au final, sauf qu'il lui manque un semblant de personnalité !

Pour faire simple la toute première mouture du scénario était signé Jeff Vintar et s’appelait « Hardwired », l'intrigue classique voyait une enquête policière dans l'esprit de l'univers d'Asimov. Le projet atterrit d'abord chez Disney avec Bryan Singer pour le réaliser avant de finir chez la Fox qui venait de récupérer les droits des œuvres de Isaac Asimov. A partir de là, on trouve Alex Proyas à la réalisation et Jeff Vintar au scénario. Ce dernier travaille alors pendant près de deux ans pour adapter son scénario au désir du studio, en insérant les trois lois ainsi que diverses influences directes de l’œuvre d'Asimov ( Le Robot qui rêvait, Les Cavernes d'acier, du recueil « Les Robots »), avant que Akiva Goldsman ne le réécrive pour l'adapter aux épaules de Will Smith.

Et cela donne un scénario à l'équilibre précaire ! D'un coté on trouve Del Spooner et son enquête et de l'autre un univers de science-fiction qui est à mon goût a peine exploité ! Cependant une étrange alchimie opère et tel un conte on est amené a se laisser guider au gré des péripéties de l'intrigue. Indice après indice, l'histoire s'étoffe et les personnages prennent un peu plus d'ampleur, notamment Del Spooner et Sonny (L'androide). Avec c'est deux personnages Alex Proyas livre des scènes très impressionnantes dont le climax de fin qui est assez ébouriffants de part sa gestion de l'espace, du nombre de protagonistes présents et de part l'enjeu qu'elle représente ! On peut ainsi saluer les équipes de Weta Digital pour leurs travaux sur le film, tout comme le bon boulot de Patrick Tatopoulos sur le design de Sonny.

A coté de cela on trouve évidemment les différents questionnements que pose l'intelligence artificielle, la robotique et ses applications, notamment auprès de l'homme, mais aussi a celle qui agite toute œuvre de SF « Est ce qu'un robot peut avoir une âme ? ». Des questions que concentrent le seul personnage de Sonny, un robot doté d'émotion, de raison et de rêve, toutefois ce ne sont que des préoccupations purement fonctionnelle que l'intrigue survole. Au profit d'un tacle contre la mondialisation et le capitalisme, car comment ne pas voir «Apple » derrière « USR », comment ne pas voir « Steve Jobs » derrière le personnage d'Alfred Lanning et surtout comment ne pas y voir le même discours de rêveur et d'homme ambitieux que feu le créateur d'Apple. Le réalisateur tire ainsi la sonnette d'alarme sur l'état dans lequel se porte le monde, sur la nécessite de prendre du recul et de garder son libre arbitre sur ce qui nous entoure.

Malgré ça « I-Robot » d'un flagrant manque de personnalité, de chaleur et d'émotion ! Par exemple on ne ressent pas l'influence des précédents films de Proyas, ce ton sombre, cette atmosphère désabusée des passionnants The Crow et Dark City qui a ici disparu au profit d'une cité aseptisée, ou les courbes et les lignes droites dominent ! Un sentiment que l'on retrouve dans les interactions entre les personnages, car à part Del Spooner, la plupart d'entre eux ne sont que comme faire valoir, voir des sidekick comiques et franchement ce n'est pas ce que j'ai envie de voir, de plus quand cela anéantis presque à chaque fois toutes émotions à l'écran ! Et enfin je passe sur l'immense spot de publicité que se sont payés différentes marques comme Audi, Converse, Fed Ex, JVC ou encore Tecate (Bière mexicaine) pour apparaître dans ce film.

Pour finir sur une bonne note le casting du film est assez séduisant. Will Smith qui sort du dantesque « Bad Boys 2 » retrouve un rôle de flic a sa mesure, la tchatche en moins mais avec un surplus d'humanité qui montre un court instant que Will Smith sait aussi jouer autre chose ; Bridget Moynahan est l'antithèse de Smith, rigide et pragmatique, elle ne laisse aucune place à l'émotion, ceux qu'elle réussie très bien et avec ce qu'il faut de nuance pour faire évoluer son personnage ; l'autre moitié de Will Smith c'est Alan Tudyk qui par la magie de la motion capture se cache derrière le visage de Sonny, une performance intense par laquelle il nous transmet beaucoup d'émotion ! On trouve aussi l'imposant Chi McBride qui est parfait dans le rôle du chef de Spooner; Bruce Greenwood joue a merveille le patron de multinationale avec tout ce qu'il y a de plus vil et détestable ; James Cromwell quant à lui est un parfait « Steve Jobs » de la robotique et Shia LaBeouf l'idiot utile qui ne sert à rien. 


Ce n'est pas une grande oeuvre de sf, mais un blockbuster estival solide !


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8 commentaires

  1. Un film qui aurait pu aller très loin s'il n'y avait pas eu Will Smith et la Fox. Ils ont sali ce film qui avait tant de potentiel et pouvait aller si loin. Un film massacré de l'intérieur, qui se regarde encore bien et a de bons effets spéciaux.

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    1. Avec Avika Goldsman pour le réecrire aussi, cela ne pouvait que mal tourner ...

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    2. C'est le pote de Smith, tu ne peux pas faire confiance à un mec pareil qui sert les trois quarts du temps de script doctor ou scénariste principal sur ses films. Preuve en est aussi Je suis une légende pour ne citer que lui. Heureusement on l'a évité sur Suicide Squad, parce que si pour se retaper Batman et Robin.; )

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    3. Encore heureux car j'ai l'impression que sur le DCU ils ne veulent pas faire n'importe quoi ...

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    4. Ils veulent rattraper le temps qu'ils ont perdu bêtement. Justice League aurait dû être fait depuis 2008 si Warner n'avait pas arrêter les frais du projet de George Miller. Résultats: Marvel est passé devant et on dit qu'ils sont passés à côté, alors qu'Avengers ne se serait pas fait à l'époque sans l'annonce de Justice League. Paradoxal mais vrai. Bien hâte de voir les deux nouveaux projets DC; même si j'ai quelques craintes sur BvS.

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    5. C'est sur qu'ils ont merdé question timing !
      Moi j'ai un peu peur de la pression qu'ils se misent pour crée un DCU, j'espère sincèrement que cela se concrétisera !

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  2. Je partage grosso modo ton avis : un bon petit divertissement, certes éloigné des textes d'Asimov, mais efficace mais c'est vrai qu'il aurait pu être mieux.

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    1. C'est vrai qu'un peu plus d'Asimov et moins de Smith aurait certainement rendu le film meilleur ! Mais en l'état c'est assez bien

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