1960 - 19691967Alain DelonCaty RosierCritiqueFranceFrançois PerierJean-Pierre MelvilleNathalie Delon
Le Samourai
Jeff Costello, dit le Samouraï est un tueur à gages. Alors qu'il sort du bureau où git le cadavre de Martey, sa dernière cible, il croise la pianiste du club, Valérie. En dépit d'un bon alibi, il est suspecté du meurtre par le commissaire chargé de l'enquête. Lorsqu'elle est interrogée par celui-ci, la pianiste feint ne pas le reconnaître. Relâché, Jeff cherche à comprendre la raison pour laquelle la jeune femme a agi de la sorte.
Le Samourai – Jean-Pierre Melville – 25 Octobre 1967
En découvrant « Le Samourai » et le cinéma de Melville, j'ai eu l'impression de faire connaissance avec le personnage en lui même, pas le Samourai Costello mais le réalisateur, lui l'homme, indépendant, fier et fort en gueule qui manie le minimalisme avec la même précision qu'un Samourai sur un champ de bataille. Un champ, celui de la caméra, qui lui appartient totalement, de plus si je dois sa découverte a John Woo et a son Killer personnel, l'original du remake signé Melville marque une telle différence avec ses successeurs que sa découverte en ai plus qu'inoubliable …
« Le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre, à mourir quand il est juste de mourir » (Hagakure, Yamamoto Jôchô)
Sous ses airs d'ange et son attitude taciturne, Jeff Costello est un guerrier silencieux, un tueur a gages aussi discret que mortel, qui honore toujours ses contrats. Un jour hélas, la malchance va s'en mêler, alors qu'il avait tout préparer, timing, mobile et arme, la police l'a dans le collimateur après son dernier assassinat malgré tout ça, car il y a eu des témoins manifestes de l'acte de Jeff. Pourtant personne ne le reconnaît, de près ou de loin, les gens présents hésitent, se trompent ou se rétractent et c'est loin d’être une aubaine pour lui car la police ne le lâche pas, mais surtout les commanditaires du meurtre veulent le tuer ! C'est ainsi qu'a la manière de ses illustres aînés, Jeff « Le Samourai » va suivre la voie du Guerrier pour retrouver son honneur bafoué …
« Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï » … C'est sur cette phrase que le film démarre en délivrant sa première information, fausse de surcroît, car c'est une invention de Jean-Pierre Melville en personne, une liberté prise avec le Bushido qui n'est pas scandaleuse car elle synthétise les 7 principes de ce code et qu'elle permet par la même occasion de caractériser son personnage principal ! Une solitude désarmante incarnée a merveille par le minimalisme et l'épure dont fait preuve Melville, son œil garde la distance avec son sujet, il ne filme que l'essentiel et il laisse la part belle au silence, aux regards, a sa mise en scène brillante ainsi qu'a une partition musicale juste parfaite qui montre a merveille le caractère illustratif d'une bande originale réussit ! C'est un tout admirablement bon qui fait de ce film ce qu'il est, la musique de François de Roubaix, la photographie de Henri Decaé, l'habileté de Melville a raconter son histoire avec une simplicité diabolique, alors que son personnage lui même plongé dans les ténèbres arrive a nous paraître sympathique, le Samourai a une éthique et il ne dévie pas de sa ligne de conduite ; prouvant encore une fois que le méchant n'est pas la personne que l'on imaginait …..
Et pour incarner ce personnage fascinant, on trouve le ténébreux Alain Delon qui je dois l'avouer m'a énormément plu, ce qui m'a surpris car j’exècre le personnage qu'il est devenu mais bon passons, ici Melville le dirige admirablement bien, il fait ressortir cette prétention naturelle pour l'assortir d'une sensibilité qui donne tout ce piquant au personnage, une présence menaçante mais tranquille, dont seul ses yeux bleus trahissent un soupçon d'émotion. Il y a aussi l'excellent François Périer, un commissaire a l'ancienne, droit, juste mais qui ne reculera pas devant une petite manip ou deux, un rôle qui agit en parfait contrepoids face a un Jeff placide. Pour finir on trouve deux actrices douées avec Nathalie Delon et Caty Rosier, deux femmes de caractères qui sont loin d’être des objets.
Précis, violent et doté d'une belle sensibilité, le Samourai est une merveille de polar ....
6 commentaires
Un excellent Melville où Delon explose de classe. Un sommet.
RépondreSupprimerUne merveille qui me fait presque aimer Alain Delon
SupprimerLe Delon avant les 80's indéniablement quoique intellectuellement il en tenait déjà une bonne couche.
SupprimerJe préfère ne rien savoir, il me dégoûte déja assez ....
SupprimerGenre Le passage où il fait un pacte avec la mort pour sauver son fils sous du Francis Lalanne! :D
SupprimerJe ne connais pas :)
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