On ne peut pas dire que payer la redevance nous fasse plaisir a chacun, car franchement le service public ne nous propose pas grands choses, des émissions qui sentent la naphtaline, des débats politiques, de la télé-réalité et de temps en temps une bonne série, voir un bon film et c'est souvent le cas une fois dans la semaine. J'ai découvert un dimanche soir sur France 2 « American Gangster » en lieu et place de Inception que je connaissais déjà, le seul hic et de taille, la qualité médiocre de l'image, totalement assombri qui m'a gâché le plaisir que j'ai eu a le voir.

Bumpy Johnson fait partie des familles de la pègre new-yorkaise, mais la sienne est différente car ces un parrain plutôt bienveillant avec les gens de son quartier, loyers peu onéreux, distributions de vivres … Quand Bumby Johnson meurt, il n'y a pas trop de discussions sur sa succession, car ces Frank Lucas, ami et chauffeur de Johnson qui reprend les affaires. Lucas a quand a lui une stratégie assez simple pour écrasé la concurrence, il vas profiter de la guerre au Vietnam pour importer directement de la drogue, la coupé 1 fois et la vendre au prix de celle qui est coupé 4 fois !!! Vendu sous le nom de Blue Magic, Frank Lucas éclipse a vitesse grand V toute la concurrence et s'installe comme le gros bonnet de la ville de New-York. Ce succès si soudain ne fait pas que des heureux, la police corrompu veut sa part du gâteau, mais la plus grosse menace vient de Richie Roberts qui ne vas pas lâcher une seule seconde Frank Lucas.

A l'origine du scénario de ce film, on trouve l'article du journaliste Mark Jacobson publié en 2000 qui s'intitule « The Return of Superfly ». C'est un compte rendu des échanges qu'il a eu avec Frank Lucas (Le coscénariste Nicholas Pileggi des Affranchis et de Casino servis d'intermédiaire). Universal acquis les droits de l'article des l'année de sa publication, puis fut mis en Stand-by jusqu'à ce que Ridley Scott soit désigné comme réalisateur. C'est donc avec l'article de Jacobson, que Steve Zaillan (Gangs of New York, La Liste de Schindler) étoffe et affine un scénario ambitieux, réaliste et qui fait la part belle a Frank Lucas et Richie Roberts, deux hommes qui auront marqué leur époque, Lucas pour son trafic audacieux et Roberts pour sa lutte contre la drogue.

Mais si il n'y avait que sa, le film de Ridley Scott serait bien emmerdant car ce film est un sacré film de gangster, entre l'ascension de Lucas, ses batailles, ses emmerdes avec les flics corrompus ainsi qu'avec les autres familles mafieuses puis en face Roberts, l'irréductible, l’incorruptible a la tête d'une brigade qui sera le précurseur de la DEA ; autant d’événement riche en rebondissement (La fin m'a laisser sur le cul) que Ridley Scott restitue au plus près de la réalité, le trafic dans les années 60, le style de vie de Lucas entre terreur et bienveillance, la corruption a tous les niveaux de la police. Le style est aérien, élégant ou Scott reconstitue le Harlem des années 60 avec brio, tant dans les décors, que les accessoires, costumes, voitures … Seul bémol a mon humble avis, la fin, la descente aux enfers de Lucas est bien trop rapide, trop succincte et ces bien dommage.

Ce projet avait attiré pas mal de monde a Hollywood, De Palma ou Fuqua pour la réalisation. Bénicio Del Toro ou Joaquin Phoenix pour le rôle de Roberts voir Don Cheadle pour le rôle de Lucas ; mais au final et j'en suis heureux d'avoir en tête d'affiche Denzel Washington et Russell Crowe. Si son frère Tony nous l'a servie a presque toute les sauces, c'est en revanche la première fois que Denzel Washington joue chez Ridley et vue le résultat on en redemande, Frank Lucas habite littéralement Denzel Washington, charismatique, charmeur mais aussi un vrai bandit, froid, calculateur et qui n'hésite pas a user de violence quand il faut. Le gentil petit Russell Crowe est quand a lui un habitué de la maison et il est vraiment crédible dans le rôle de Richie Roberts, vrai flic, opiniâtre, il développera une certaine amitié envers Lucas quand celui ci l'aidera a coincer tout les ripoux de la ville de New-york. Dans un rôle moindre mais qui catalyse les problème de la police, le personnage de flic corrompu joué par Josh Brolin est parfait, vicieux, arrogant, l'archétype parfait du ripoux ; ensuite on trouve aux castings Chiwetel Ejiofor, Ted Levine, John Hawkes ….

Ridley Scott réalisé son film de gangster, prenant, intriguant, puissant et terriblement passionnant grace a une histoire presque maitrisé de bout en bout