Je n'avais pas spécialement d'attente lorsque l'équipe du festival a dévoilé les films sélectionnés cette année, même si certains avaient attirés mon attention, avec notamment ce fameux extrait, ou l'on découvrait deux hommes chantant à tue-tête une rengaine profondément entêtante, rendant hilare l'assemblée. Il s'agit de "Technoboss" le troisième film du réalisateur portugais Joao Nicolau. On découvre ainsi un Portugal loin du tumulte des grandes villes, un Portugal où sillonne Luis Rovisco, un commercial proche de la retraite. C'est un homme solitaire, affable, parfois légèrement revêche, qui sent monter la lassitude à l'approche de sa vie professionnelle, qui a toujours été faites de rencontres, mais aussi de chansons qu'il invente au gré des jours pour surmonter les tracas du quotidien. Une chose lui redonnera du baume au cœur, ainsi qu'une seconde jeunesse, la rencontre fortuite avec un amour de jeunesse. Dit ainsi, ce film fait envie, sauf qu'il ne faut pas vous méprendre, car "Technoboss" m'a déçu, mais pire encore que ça il m'a profondément ennuyé. La faute selon moi à un scénario qui sait très certainement ou il veut aller, mais qui s'oublie en chemin en étirant une intrigue qui ne tient pas sur presque deux heures que durent le film. Et c'est ainsi qu'une fois pris dans le tourbillon de l'ennui, toutes les petites choses que crée le réalisateur, toutes ces petites scènes improbables qu'on vit, ne marche pas ! Alors qu'il y a un vrai investissement, dans les décors, dans cette manière d'user de décors peints, ou encore dans les chansons toutes plus improbables les unes que les autres. Cependant, je n'ai rien à reprocher à l'acteur principal. Miguel Lobo Antunes qui n'est pas un acteur professionnel, impressionne par sa nonchalance et son détachement, qui font mouche pour ce rôle atypique. Indéniablement le point fort de ce troisième film.

"Technoboss" n'est peut-être pas ce que j'espérais, mais il est toute autre chose, un objet bien étrange et particulier, trop long et extravagant, qui vous amènera sur des territoires inconnu, ou Las Ketchup à encore droit de cité.