The Death and Live of John F.Donovan

by - mai 12, 2019


Avant la sortie de « The Death and Live of John F.Donovan » je n'avais jamais vu film de Xavier Dolan et je n'avais comme image de ce cinéaste, un jeune surdoué, capable de polariser un public comme jamais. Sur les réseaux sociaux, c'était soit tu l'aimes, soit tu le hais, mais dans le fond ne dit-on pas que la frontière entre l'amour et la haine est mince ? Moi à chaque fois, cela ne m'intéressait pas, car trop souvent, l'accueil béat d'une œuvre me rebute profondément, mais je dois admettre qu'il m'a malgré tout toujours intrigué. Parce que réalisé sa première œuvre à 20 ans, se retrouver au festival de cannes ensuite, puis renouvelles cela à chaque film et devenir l'un des réalisateurs les plus en vogue de notre époque avant ces trente ans, c'est très fort. Et c'est donc sans appréhension que j'ai découvert son premier film en langue anglaise ...

"Dix ans après la mort d’une vedette de la télévision américaine, un jeune acteur se remémore la correspondance jadis entretenue avec cet homme, de même que l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives." 



Bon je ne vais pas tout de suite me précipiter sur les précédents films de Xavier Dolan, mais je dois dire que j'ai passé un moment sympathique avec « The Death and Live of John F.Donovan ». Pendant deux heures j'ai pu apprécier l'énergie de ce cinéaste si singulier, qui malgré ce que je juge être des maladresses, a su me captiver grâce à son histoire . Ce fut parfois crispant, agaçant, mais aussi touchant et pleins d'émotions, notamment grâce à ses acteurs …



Le scénario du film, je le trouve à la fois simple est incroyablement original ! Imaginez vous jeune, fan d'un chanteur, d'une actrice ou d'un sportif et correspondre avec lui, vous y arrivez ? Bref c'est le pitch de base de l'histoire écrite par Jacob Tierney et Xavier Dolan, une relation épistolaire unique, ou quand l'un s'éveille, l'autre s'éteint peu à peu. C'est la description de deux vies marquées par leurs passions, avec ce que cela implique comme sacrifices. Pour être honnête cependant, ce n'est pas cela qu'il y a de plus intéressant, ce sont plutôt les réflexions que le scénario pose et qu'il tente de développer correctement. On parle de starification à outrance, de la précocité de certaines stars, ce qui est plutôt sensés au vu des interprètes (Jacob Tremblay, Natalie Portman) et du réalisateur (Xavier Dolan), de la liberté de se  sentir soi-même sans avoir a pensé si cela sera bien ou non pour sa carrière (coming-out), de reconnaissance, de rêves, mais aussi de la place des fans (du fan) et sur ce que leurs idoles représentent

Et en articulant cela autour d'une interview, le film est autant une critique de l'industrie du cinéma et de ses travers qu'une introspection du cinéaste Xavier Dolan. Tantôt John F. Donovan, tantôt Rupert, il navigue dans ce milieu depuis l'âge de 20 ans, avec ce que cela signifie, en terme de joie, d'espérance, de doute, de peine et de reconnaissance.




Quant au film en lui-même il est plutôt bien fait ! Comme l'histoire s'articule autour d'une interview, le montage apporte naturellement du rythme, même si les coupes que le réalisateur a effectué rendent certains passages plus lents, voir surprenants. Ceci dit dans l'ensemble, c'est assez agréable à suivre et Xavier Dolan sait amener de l'émotion quand on ne l'attend pas, que cela soit au détour d'une chanson ou d'un monologue bien écrit. Ensuite, j'ai apprécié la direction artistique globalement, qui entre la photographie et l'aspect suranné des décors et des costumes, donnent au film un aspect totalement anachronique par rapport à l'époque à laquelle se déroule le film. Et à cela on peut souligner la musique de Gabriel Yared, tout comme l'emploi de certaines chansons qui bien employées donnent des instants d'émotions particulièrement réussis (le passage avec Stand By Me).

Mais voilà si le fond m'a interpellé, que l'histoire m'a captivé, que Jacob Tremblay m'a ému et que j'ai découvert le talent de Kit Harrington, la trop grande prévisibilité de l'ensemble, le trop plein de clins d'œil, la similarité des deux personnages principaux comme le surjeu constant de certains des interprètes (Natalie Portman, Susan Sarandon … ) font que « The Death and Live of John F. Donovan » ne dépasse pas malheureusement le simple stade de film « sympathique » !

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