2010 - 20192018Beanie FeldsteinCritiqueGreta GerwigLaurie MetcalfLucas HedgesSaoirse RonanTimothee Chalamet
Lady Bird
LADY BIRD
de Greta Gerwing
Pour
remplir convenablement mon bingo des oscars, il nous restait quelques
films à découvrir. Lady Bird était celui que j'aurai voulu voir
quelque soit les circonstances. Vendu comme un film sur les relations
mère-fille, une bande annonce un peu rigolote sur youtube et l'envie
était là. puis il y eut le déluge d'éloges en tout genre.
Christine
va rentrer dans sa dernière année de lycée à Sacramento, elle
rêve de grandes écoles. Mais son niveau scolaire et la ruine de son
père semble écorner son souhait. Elle peut cependant aller dans un
lycée privé de filles géré par des sœurs. Oups j'oubliais
Christine a décidé de choisir elle même son nom elle se nome lady
bird. En face d'elle, elle a une mère surmenée, et pas délicate
pour deux sous.
Avant
tout il n'y a rien d'universelle dans cette histoire. Tout le monde
ne s'y retrouvera pas. En tout cas, moi, en tant que femme et fille,
je ne m'y suis pas du tout retrouvée.
Pour
plusieurs raisons. Lady bird est un personnage très singulier. Déjà
car interprétée par Saorise Ronan, qui n'a plus du tout l'air
d'une adolescente. Et qui semble avoir l'age de son grand frère qui
lui a fini la fac dans ce film. Ça n'enlève rien au talent de
l'actrice, mais ça ne colle pas à l'histoire.
Ensuite
c'est un personnage détestable. Et on n'a beaucoup de mal à s'y
attacher. Et encore plus à s'y
identifier Elle est la diva de sa propre vie. Elle est
toujours entre deux caprices que ce soit les mecs, les facs, les
maisons... elle se jette de la voiture lorsqu'elle n'est pas
contente.
Elle
est complètement hermétique à ce qui se passe autour d'elle. Elle
semble aux yeux de sa mère être «a daddy's girl». Mais elle ne
s'aperçoit pas que son père supporte difficilement sa ruine, qu'il
prend des antidépresseurs. Mais elle arrive assez bien à le mettre
en porte à faux face à sa femme. Elle est odieuse avec son frère
et son amoureuse. Allant jusqu'à dévaluer son admission à Yale.
Ses
amis sont utilitaires, elle switche de l'un à l'autre, en fonction
de ses besoins et des mecs qu'elle veut. Bien évidemment elle leur
ment sur la situation de son père. Même à la fin, lorsqu'elle peut
sembler presque humaine en accord avec qui elle est. On a
l'impression qu'elle est intéressée et manipulartrice. Cependant
dans toutes les situations, lady bird est au centre de l'attention.
La
mère est cassante, blessante, et merveilleusement interprétée par
Laurie Metcalf. Ce personnage est complexe mais pas très bien
développée. Certaine choses sont suggérées, mais rien n'est
vraiment approfondie. Et pourtant elle est le second rôle le plus
développé...
Chaque
relation mère fille est
originale, soit. Mais celle ci est très spécifique. On n'a
pas de mal à voir qu'elle appartient au moins en partie à la
réalisatrice. Ceci posant la question de la manière dont elle se
perçoit, vu comment elle décrit son héroïne. Mais ce n'est pas le
sujet
Le
discours a un goût rance et rétrograde, qui griffe aux entournures.
Le
discours sur la religion est solide. Je n'avais pas vu depuis
longtemps un film autant emprunt de prosélytisme que celui-
ci. A
part un violent coup de pied dans la fourmilière des positions du
clergé sur l'avortement (coup de pied tellement peu élégant, mais
assez drôle). La scène finale du film dans une église étant
l'apogée de se positionnement sans nuance.
Ce
film est un film très blanc, d'ailleurs il est uniquement blanc.
Il
y a bien un acteur hispanique qui est stigmatisé tout le long
du film. Mais qui n'a qu'un petit
rôle dans l'histoire. Ce qui me fait violemment penser aux
films de Noah Baumbach dont Greta Gerwing est la muse. Il y a
une vraie filiation entre leurs oeuvres.
La
réalisation est dépouillée. C'est majoritairement des plans fixes,
avec une caméra bien posée, ce qui donne une identité très
proprette voire ennuyeuse sur ce film qui parle de rébellion. Les
transitions sont inexistantes, on passe d'une scène à une autre,
de manière brutale. Il y a cependant de jolis plans, je pense à
ceux qui se passent lors d'un coucher de soleil entre Lady Bird et
Danny. Mais c'est assez isolé.
Le
scénario pause aussi des problèmes. Les personnages autres que lady
bird n'ont pas vraiment de consistance. Et
Greta Gerwing , qui a écrit le-dit scénario, s'engage sur
des pistes qui n'aboutissent jamais. Par exemple le seul prêtre de
l'histoire semble développé une problématique , en marge. Mais
c'est jeté comme ça n'a jamais été développé.
Les
acteurs sont bons, mais prime à Lucas Hedge, la seule personne qui
paraît être un être humain dans ce film. Il est touchant
dans ses failles et ses doutes. On n'a juste envie de le prendre dans
ses bras. Cet acteur est vraiment extraordinaire, même dans les
films qui ne me séduisent pas il me touche et sauve sa partie.
Ce
film est un teen movie, mais pas sure. Dans lequel une fille
insupportable vous donne des leçons de vie. Alors on aime où pas ce
genre de film. Moi, ce film m'a vraiment laissé dubitative, et j'ai
rarement un avis aussi tranché . Et je crois qu'il m'a enfin
décidé à ne jamais voir moi Frances Ha !
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