Lady Bird

by - mars 06, 2018



LADY BIRD
de Greta Gerwing

Pour remplir convenablement mon bingo des oscars, il nous restait quelques films à découvrir. Lady Bird était celui que j'aurai voulu voir quelque soit les circonstances. Vendu comme un film sur les relations mère-fille, une bande annonce un peu rigolote sur youtube et l'envie était là. puis il y eut le déluge d'éloges en tout genre.

Christine va rentrer dans sa dernière année de lycée à Sacramento, elle rêve de grandes écoles. Mais son niveau scolaire et la ruine de son père semble écorner son souhait. Elle peut cependant aller dans un lycée privé de filles géré par des sœurs. Oups j'oubliais Christine a décidé de choisir elle même son nom elle se nome lady bird. En face d'elle, elle a une mère surmenée, et pas délicate pour deux sous.
Avant tout il n'y a rien d'universelle dans cette histoire. Tout le monde ne s'y retrouvera pas. En tout cas, moi, en tant que femme et fille, je ne m'y suis pas du tout retrouvée.
Pour plusieurs raisons. Lady bird est un personnage très singulier. Déjà car interprétée par Saorise Ronan, qui n'a plus du tout l'air d'une adolescente. Et qui semble avoir l'age de son grand frère qui lui a fini la fac dans ce film. Ça n'enlève rien au talent de l'actrice, mais ça ne colle pas à l'histoire.
Ensuite c'est un personnage détestable. Et on n'a beaucoup de mal à s'y attacher. Et encore plus à s'y identifier Elle est la diva de sa propre vie. Elle est toujours entre deux caprices que ce soit les mecs, les facs, les maisons... elle se jette de la voiture lorsqu'elle n'est pas contente.
Elle est complètement hermétique à ce qui se passe autour d'elle. Elle semble aux yeux de sa mère être «a daddy's girl». Mais elle ne s'aperçoit pas que son père supporte difficilement sa ruine, qu'il prend des antidépresseurs. Mais elle arrive assez bien à le mettre en porte à faux face à sa femme. Elle est odieuse avec son frère et son amoureuse. Allant jusqu'à dévaluer son admission à Yale.
Ses amis sont utilitaires, elle switche de l'un à l'autre, en fonction de ses besoins et des mecs qu'elle veut. Bien évidemment elle leur ment sur la situation de son père. Même à la fin, lorsqu'elle peut sembler presque humaine en accord avec qui elle est. On a l'impression qu'elle est intéressée et manipulartrice. Cependant dans toutes les situations, lady bird est au centre de l'attention.
La mère est cassante, blessante, et merveilleusement interprétée par Laurie Metcalf. Ce personnage est complexe mais pas très bien développée. Certaine choses sont suggérées, mais rien n'est vraiment approfondie. Et pourtant elle est le second rôle le plus développé...
Chaque relation mère fille est originale, soit. Mais celle ci est très spécifique. On n'a pas de mal à voir qu'elle appartient au moins en partie à la réalisatrice. Ceci posant la question de la manière dont elle se perçoit, vu comment elle décrit son héroïne. Mais ce n'est pas le sujet
Le discours a un goût rance et rétrograde, qui griffe aux entournures.
Le discours sur la religion est solide. Je n'avais pas vu depuis longtemps un film autant emprunt de prosélytisme que celui-
ci. A part un violent coup de pied dans la fourmilière des positions du clergé sur l'avortement (coup de pied tellement peu élégant, mais assez drôle). La scène finale du film dans une église étant l'apogée de se positionnement sans nuance.
Ce film est un film très blanc, d'ailleurs il est uniquement blanc.
Il y a bien un acteur hispanique qui est stigmatisé tout le long du film. Mais qui n'a qu'un petit rôle dans l'histoire. Ce qui me fait violemment penser aux films de Noah Baumbach dont Greta Gerwing est la muse. Il y a une vraie filiation entre leurs oeuvres.
La réalisation est dépouillée. C'est majoritairement des plans fixes, avec une caméra bien posée, ce qui donne une identité très proprette voire ennuyeuse sur ce film qui parle de rébellion. Les transitions sont inexistantes, on passe d'une scène à une autre, de manière brutale. Il y a cependant de jolis plans, je pense à ceux qui se passent lors d'un coucher de soleil entre Lady Bird et Danny. Mais c'est assez isolé.
Le scénario pause aussi des problèmes. Les personnages autres que lady bird n'ont pas vraiment de consistance. Et Greta Gerwing , qui a écrit le-dit scénario, s'engage sur des pistes qui n'aboutissent jamais. Par exemple le seul prêtre de l'histoire semble développé une problématique , en marge. Mais c'est jeté comme ça n'a jamais été développé.
Les acteurs sont bons, mais prime à Lucas Hedge, la seule personne qui paraît être un être humain dans ce film. Il est touchant dans ses failles et ses doutes. On n'a juste envie de le prendre dans ses bras. Cet acteur est vraiment extraordinaire, même dans les films qui ne me séduisent pas il me touche et sauve sa partie.

Ce film est un teen movie, mais pas sure. Dans lequel une fille insupportable vous donne des leçons de vie. Alors on aime où pas ce genre de film. Moi, ce film m'a vraiment laissé dubitative, et j'ai rarement un avis aussi tranché . Et je crois qu'il m'a enfin décidé à ne jamais voir moi Frances Ha !

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