Call Me By Your Name
CALL ME BY YOUR NAME
de Luca Guadagnino
Alors
qu'il est en vacances avec ses parents dans leur domaine familiale en
Lombardie, Elio voit arrivé l'un des élèves de son père. Comme
chaque année il reçoit l'un de ses étudiants dans le cadre de sa
thèse. Et il devient son assistant. Elio lui cède sa chambre, et
s'installe dans celle contiguë. Ils ont en commun une salle de bain.
Ce
film a passablement divisé les gens qui le voient. Certains qui
aiment passionnément cette œuvre voient dans ce film une histoire
universelle, d'autres qui l'aiment beaucoup moins parlent d'un cas
particulier. Pour moi il y a des deux, et c'est là preuve que le
scénario oscarisé d'Ivory et le roman original et éponyme d'Andre
Aciman, font un travail intelligent.
Il
prennent un cas particulier, presque singulier. Elio est un jeune
homme tout ce qu'il y a de plus original. Il ne ressemble à
personne. Il parle au moins trois langues couramment. Il est à la
fois solitaire et introverti. Tourné essentiellement vers la
musique, qu'il retranscrit, qu'il joue, qu'il écoute sous toutes ses
formes. Il ne se balade que très rarement sans un livre. Cependant
il est le centre d'attraction de toutes les filles de son age qui
gravitent dans cette commune, lors de cet été. Ce qui est un
portrait atypique pour un adolescent de dix sept ans.
Sa
famille est éduquée et cosmopolite. Il est même difficile de
savoir où ils vivent . On sait qu'ils passent toutes leurs vacances
en Lombardie, mais son père peut être un professeur et un chercheur
dans les plus prestigieuses universités. Le fait qu'Oliver viennent
à lui, épuisé de son voyage, m'a fait croire qu'il enseignait dans
une université aux Etats Unis. Mais leur famille est tellement
extraordinaire qu'elle semble pouvoir s'adapter et être à sa place
partout. Et toutes les familles ne le sont pas. De même, le père
d'Elio, est une personne tant reconnue dans son domaine, qu'on
l'appelle lorsqu'une découverte archéologique est faite. C'est une
famille rare voire idéalisée.
Les
années 80, sont un emblème de liberté dans l'imaginaire collectif.
Un moment où tout semblait possible, ce qui s'accorde parfaitement
bien avec l'adolescence. La vision de la sexualité, le rapport au
corps, et à la nudité étaient différents aussi. C'est une
bulle de liberté, qui s'adapte à cette recherche d'identité
et à la découverte de la
sexualité. Seule la religion semble être une balise que certains
veulent porter plus visiblement que d'autres.
Mais
c'est cependant vrai que le réalisateur distille une dose
d'universalité autant dans sa réalisation, que dans son récit.
Voire un jeune homme tomber amoureux, n'est pas
quelque chose
originale, ce n'est pas quelque chose d'inédit au cinéma à
proprement dit. Mais là Luca Guardagnino le met en image
différemment. D'abord en faisant évoluer le physique d'Elio.
Lorsqu'on le voit pour la première fois Elio à un aspect très
jeune. Il a un coté boudeur qui fait très enfant gâte. Mais au fil
du film, son aspect physique se transforme progressivement en celui
d'une statue grecque. Cette transformation est appuyée lors d'un
diaporama que partage le père avec Oliver. Une facilité de réalisation
qui est tout sauf subtile. C'est d'ailleurs un de mes bémols dans
ce film. Il y a des moment de légèretés et de pure intelligences.
Mais aussi des moments pas fins du tout, je place dans cette
catégorie tout ce qui touche aux métaphores avec des fruits. Mais
ça ne gâche pas l'écho de cette histoire.
Les
mots que prononce le père d'Elio(Michael Stuhlbarg), donnent une
ampleur autre au film. D'abord il s'affirme, comme le père qu'on
voudrait tous avoir. Puis il cite Montaigne dans ses Essais
«parce que c'était lui, parce que c'était moi». Mots, qu'il
utilise pour parler de son ami particulier La Boetie. Et par ces
seuls mots il met son fils et Oliver, sur un pied d'égalité avec un
écrivain du XVIeme siècle qui a traversé les temps. Leurs
sentiments s’inscrivent dans la continuité de ce qu'ils ont
ressenti. Par ce discours tout en délicatesse sur l'amour est les
sentiments qui l’entourent, le père donne à son fils le droit
d’être qui il veut être.
Pour
donner une forme cette histoire la réalisation met en œuvre
plusieurs choses. C'est un travail qui séduit ou pas.
La manière dont Guadagnino organise l'image à son importance. Par exemple la manière dont l'image semble dés-saturée, rappelant à certains comme au «key maker»de ce blog l'été la chaleur et ses couleurs, et à d'autres comme moi les vieux téléfilms des années 80. quelque soit les raisons pour lesquels il a pris cette décision ça marche avec le récit. Mais ça divise, si ça fonctionne avec certains, d'autres comme moi, avons beau intellectualisé le choix, on trouve que c'est juste pas très beau. Cette colorisation évolue, et n'est plus là à la fin du film ce moment où les sentiments sont clairs.
La manière dont Guadagnino organise l'image à son importance. Par exemple la manière dont l'image semble dés-saturée, rappelant à certains comme au «key maker»de ce blog l'été la chaleur et ses couleurs, et à d'autres comme moi les vieux téléfilms des années 80. quelque soit les raisons pour lesquels il a pris cette décision ça marche avec le récit. Mais ça divise, si ça fonctionne avec certains, d'autres comme moi, avons beau intellectualisé le choix, on trouve que c'est juste pas très beau. Cette colorisation évolue, et n'est plus là à la fin du film ce moment où les sentiments sont clairs.
Ensuite
il est temps de parler des couleurs et de leurs accords. Alors ce
n'est pas beau d'assortir les couleurs des
décors avec les tenus des garçons. Les scènes proches du
lac ou tout est vert d'eau les rayures des chemises, la foret sur
l'autre rive, même leurs yeux bleus virent au vert d'eau. Ce n'est
pas beau. Et
cette manière de tout assortir, pour faire passer un message, c'est récurent. J'ai forcément loupé des choses car l'imagerie sur les vêtements et ses métaphores, est aussi importante que celle des fruits dans ce long métrage. Et j'ai la même remarque à faire à son propos, par moment c'est si lourd que ça m'a fait sourire plus que ça a fait naître une quelconque émotion.
cette manière de tout assortir, pour faire passer un message, c'est récurent. J'ai forcément loupé des choses car l'imagerie sur les vêtements et ses métaphores, est aussi importante que celle des fruits dans ce long métrage. Et j'ai la même remarque à faire à son propos, par moment c'est si lourd que ça m'a fait sourire plus que ça a fait naître une quelconque émotion.
Et
c'est à ce moment que l'on parle du rythme du film et de la
sensualité qu'il fait naître...
ou pas. Soyons franc pour moi ça a été plutôt pas.
Commençons par ce que je trouve être filmé avec délicatesse et maestria, les scènes de sexe. Très souvent, je trouve que ce sont des scènes mal fichues et mal amenées, mais là elles son pleines de délicatesses, filmées avec intelligences, elles sont belles.
Commençons par ce que je trouve être filmé avec délicatesse et maestria, les scènes de sexe. Très souvent, je trouve que ce sont des scènes mal fichues et mal amenées, mais là elles son pleines de délicatesses, filmées avec intelligences, elles sont belles.
Mais
toutes les scènes qui sont là pour illustrer un désir naissant et
grandissant n'ont eu aucun impact sur mois, elles finissent justes
par m'ennuyer profondément. La manière de filmer les corps par
exemple cassent le rythme du film.Je trouve que c'est appuyé pour
que l'on comprenne bien ce qu'y est en train de se passer. Mais le
spectateur comprend bien. Et pour les gens qui ont ce sentiment, le
film devient long, très long, trop long.
Cependant
malgré tout ça, j'ai eu un vrai plaisir à regarder la dernière
demi heure qui est pour moi l'un des points forts du film. Elle et
ses acteurs.
Le nommé aux oscars pour son rôle, Timothee Chalamet, m'a impressionnée. Il n'y a rien à lui reprocher. Il a un jeu pure et sans fioriture qui semble aller à l'essentiel ce qui donne une dimension particulière à son personnage. J'avoue avoir été séduite par son jeu, et je peux aisément comprendre qu'une génération se reconnaisse en lui.
Le nommé aux oscars pour son rôle, Timothee Chalamet, m'a impressionnée. Il n'y a rien à lui reprocher. Il a un jeu pure et sans fioriture qui semble aller à l'essentiel ce qui donne une dimension particulière à son personnage. J'avoue avoir été séduite par son jeu, et je peux aisément comprendre qu'une génération se reconnaisse en lui.
Armie
Hammer qui interprète Oliver, aurait eu sa place comme «best
supporting actor». Si la progression D'Elio et linéaire, c'est
l'histoire d'un garçon qui se découvre. Celle d'oliver est plus
complexe, plus intérieure, moi ce personnage m'a prise à contre
pied à plusieurs moments dans l'histoire. C'est un très beau
personnage, plus riche que le personnage principal, et il est porté
divinement par le jeu impeccable de Hammer . J'avoue avoir été
touchée par sa prestation et ce qu'elle disait de ce personnage.
Puis il y a Michael Stuhlbarg, second rôle dans trois des films phares de la cérémonie des oscars de cette année. Il m'a fait pleurer sur un monologue. Il est l'incarnation de la bienveillance. Son jeu plein de douceur à fait de lui, le personnage qui met des noms sur les choses et les sentiments.
Puis il y a Michael Stuhlbarg, second rôle dans trois des films phares de la cérémonie des oscars de cette année. Il m'a fait pleurer sur un monologue. Il est l'incarnation de la bienveillance. Son jeu plein de douceur à fait de lui, le personnage qui met des noms sur les choses et les sentiments.
Ce
film est pour moi, une source de questionnement. Entre autre, comment
un film qui m'a perdue et laissée dubitative pendant au moins une
heure, me laisse au final sur une bonne et belle impression. Le
talent de ses acteurs, la force du monologue dit par Stuhlbard, un
objet cinématographique inégal mais intéressant viennent expliquer
ce ressenti. Je ne suis pas, certes, aussi emballée que
d'autres, je ne suis pas fascinée, et je ne suis pas sure de le
revoir; mais je donnerai sa chance à la suite qui est annoncée. Car
il a des atouts auxquels je suis sensible
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