Dunkerque

by - février 08, 2018


Au début de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1940, environ 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvent encerclés par les troupes allemandes dans la poche de Dunkerque. L'histoire s'intéresse aux destins croisés des soldats, pilotes, marins et civils anglais mobilisés pour leurs bateaux durant l'opération Dynamo mise en place pour évacuer le Corps expéditionnaire britannique vers l'Angleterre.

Dunkerque – 19 Juillet 2017 – Réalisé par Christopher Nolan


Dunkerque ou « Dunkirk » comme le disent si bien les anglais, est une ville du Nord de la France d'approximativement 88 000 habitants. Aussi bien connu pour son port de commerce que son célèbre Carnaval, il fut aussi le théâtre de maintes batailles, comme celle qui nous intéresse, la fameuse « Bataille de Dunkerque » que l'on nomme plus communément « Opération Dynamo » (26 mai 1940/ 4 Juin 1940) !

Considérée à la fois comme une cuisante défaite et une victoire, ce sauvetage des armées britanniques, belges et françaises sur les plages de Dunkerque est la conséquence de la débâcle des alliés après la percée de Sedan (13 Mai 1940). Les britanniques se désengagent et font marche sur Dunkerque sans en informer leurs alliés ou ils préparent le retour au pays. Mis devant le fait accompli, un partie des forces françaises et belges se replient sur la ville aussi et ils doivent la défendre le temps que les Anglais et eux-mêmes puissent évacuer! 14 jours pendant laquelle Dunkerque a été assiégée, ou le rapport de force était en grande faveur des Allemands (On parle parfois de 1 soldat alliés pour 30 allemands ), ou près de 400 000 soldats attendaient sur les plages d’être évacués et où la RAF couvrait le ciel. Une période sous haute tension, ou tout fut fait pour sauver le maximum de personnes, quitte à faire participer des civils britanniques auprès duquel on réquisitionna divers bateaux de plaisance.

La dernière rotation eu lieu le 4 Juin, avant que l'armée Allemande investisse la ville. En 9 jours cette évacuation a permis de sauver 338 226 soldats (dont 123 095 soldats français). La Wehrmacht capturera quant à elle près de 35 000 soldats de l'arrière garde, français pour la majorité. Mais aussi héroïque soit cette opération, elle ne fait que pointer les dissensions chez les alliés, les français ont de la rancœur envers les britanniques après ça, alors qu'eux voit cela comme une victoire, même si Churchill tempère l'enthousiasme de son peuple, tandis que pour les Allemands c'est une victoire écrasante …

Christopher Nolan
se désintéresse de la grande « histoire » pour laisser la place au plus intime, a cet instinct de survie qui sommeille en chacun de nous. Car c'est une proposition de cinéma fort peu commune que ce film, nous en savons très peu, les personnages ne sont pas présentés et il nous plonge directement au coté des soldats. Une radicalité qui échappe à tous les carcans habituels du film de guerre et qui à pu déranger, moi le premier au départ, car c'est aussi ce qu'il y a derrière la bataille qui m’intéresse, d’où cette re-contextualisation de l'opération lors du paragraphe précédant. D'une part pour mieux saisir l’intérêt de cette bataille dans le conflit que représente la 2nd guerre mondiale et d'autre part le symbole que cela à put devenir …

Après une telle débâcle, l'espoir pour les alliés aurait pu s'éteindre et la guerre ne jamais continué, mais ce fut une défaite salvatrice, une victoire porteuse d'une flamme, d'un espoir qui s'embrase dans l'adversité ! Un miracle au vue de la frilosité des gouvernements à l'époque, alors que le spectre de la 1er guerre mondiale est toujours omniprésente. Malgré ça, les personnes se battent et survivent pour mieux se battre demain, pour leurs pays, le monde et la liberté. Une jeunesse debout pour vivre l'espoir d'un monde meilleur. Et c'est exactement à cette place que Christopher Nolan nous envoie, au cœur de la mêlée, avec ces gens qui donnent une part d'eux pour l'autre. La parole devient futile voir inutile, car chacun sait ce qui l'attend si il n'arrive pas à évacuer, l'emprisonnement ou tout simplement la mort.

C'est un parti pris très radical parce que l'ennemi nous le voyons peu, quelques tirs au début ou quelques raids aériens et c'est tout ! Christopher Nolan nous laisse aucun répit et des le début il nous maintiens sous pression, car on sait bien évidemment que le temps compte. C'est ainsi que le récit va s'articuler entre différents points de vue, monté d'une façon bien particulière, notamment pour accentuer le stress des diverses opérations qui se déroulent simultanément. Il faut aussi ajouter ce travail extraordinaire sur le son, sur les bruits des balles qui sifflent, sur celui des bottes des soldats qui courent pour échapper à la mort, ou encore tout simplement le bruit des moteurs des Spitfire britanniques, des détails qui renforcent l'immersion et cette oppression constante. Mais aussi la bande originale de Hans Zimmer, pesante, lourde et diablement efficace; une musique qui colle à l'action et qui viendra vous taper sur les tempes aussi sûrement que le bruit des bombardements de la Luftwaffe !

Enfin visuellement, c'est très propre, le boulot de Hoyte van Hoytema est très intéressant, dans le genre « fin du monde », avec un spectre de couleur qui tend vers le gris, bleu, jaune, vert, le tout de manière dé-saturée, qui s'adapte à merveille aux décors locaux (malgré quelques anachronismes pour certains) ainsi qu'a la flopée de costumes qui habillent les acteurs et les nombreux figurants que l'on peut voir à l'écran. Le casting quant à lui est aussi hétéroclite qu'étonnant, avec l'apparition de Harry Stiles qui se débrouille bien et des acteurs plus confirmés, comme Mark Rylance toujours aussi touchant quoi qu'il arrive ou encore un Tom Hardy « masqué » qui fait passer énormément de choses par le regard … 

Un joli coup de la part de Nolan, un très joli coup !

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