1980 - 19891989CritiqueGlenn CloseJohn MalkovitchKeanu ReevesMichelle PfeifferPeter CapaldiStephen FrearsUma Thurman
Les Liaisons dangereuses
LES LIAISONS
DANGEREUSES
de Stephen Frears
Au
siècle dernier, je me suis délectée du roman épistolaire et
pervers de Choderlos De Laclos, je me souviens parfaitement que
c'était l'affiche du film qui en était la couverture. Je n'avais
jamais voulu le voir, et j'ai été presque étonnée en regardant
le casting.
Vous
raconter un film qui en a inspiré tant d'autres, n'est pas chose
aisée. Mais pour faire simple, la jolie Cécile de Volanges est
sortie du couvent par sa mère qui compte la marier avec un homme
riche et bien plus âgé qu'elle. Cette homme est l'ex amant de la
Marquise de Merteuil, tante de Cécile, qui décide de se venger.
Cette femme qui aime jouer de sa sexualité pour avoir quelques
privilèges ou pour manipuler son monde décide que lancer le compte
de Valmont sur cette ingénue, dans le seul but qu'elle se marie non
vierge et que l'homme qui l'a quittée devienne immanquablement la
risée de tout Paris. Mais Valmont est occupé, il tente de séduire
Me de Tourvel, femme sage et dévote, et d'une beauté
extraordinaire. Au milieu de tout ce fatras apparaît le chevalier de
Danecy, jeune homme sensible et délicat qui tombe amoureux de Cécile
des le premier regard échangé.
Note
pour moi même, n'imagine jamais aimer un film dont tu as aimé le
roman qui l'inspire.
Ce
film est visuellement très beau. Il est à l'image de la scène
d'ouverture ou l'on voit de la Marquise de Merteuil et le compte de
Valmont se préparer. C'est d'abord les décors naturels, ce film a
été tourné intégralement dans des châteaux français et dans ou
dans des lieux d'exceptions. les jardins, les bâtiments, même le
couvent à la fin sont beaux. Et donnent envie de les visiter.
Dans
la scène que je vous citait précédemment les costumes aussi nous
kidnappent, par leurs couleurs, leurs manière de tomber sur les
acteurs. Ce luxe et la richesse des étoffes installent immédiatement
les personnages. Ça rajoute aux charismes des acteurs et les
installent dans le récit. Puis ça fourmillent de figurants tout
comme de petites mains avec eux aussi des costumes, et si les
uniformes ne sont pas luxueux ils sentent bon la qualité.
Et
comme cette introduction grandiloquente le film manque du coup
d'éclat, du petit supplément d’âme qui le rendrait captivant.
D'abord
car son scénario sans être aseptisé est tourné de manière
édulcorée. Laissant la porte ouverte pour un happy end, alors que
dans le livre ce n'est pas le cas et ça participe à l'ambiance et
à l'écho du récit. Ne pas se prononcer sur le devenir de certains
personnage c'est laissé penser que dans ce jeu d'échecs humains
quelqu'un peut s'en sortir relativement bien.
Ensuite,peut
on s’arrêter sur le traitement du viol de Cécile. Je ne me
souviens plus de ce passage dans le livre. Mais à quel moment on va
s’arrêter dans les films de jouer avec ça. A quel époque , une
femme qui veut rester vierge jusqu'à son mariage, qui se fait violer
par quelqu'un en qui elle a toute confiance va après une
conversation avec une amie, se dire bien continuons à coucher avec
lui, s'est pour mon « éducation » ? Puis si on
parle d'un film,ou deux personnes jouent de la sexualité pour
manipuler des gens et se divertir, pourquoi ce sont toujours les
femmes qui sont nues à l'écran. Et spécialement la splendide Uma
Thurman.
C'est
le jeu de manipulation et son manque d'épaisseur qui
pénalisent le récit. Je pense que c'est surtout dut au choix de
narration. Le coté épistolaire est très peu présent au final dans
l'histoire,et le plus souvent il
est utilisé comme un ressort comique. On perd l'intensité
des échanges des lettres, on ne voit mal les stratégies, les
réflexions, les manigances des uns et des autres. Elles se noient
dans les choix individuels lorsque le récit reprend paisiblement
avec un choix de narration linéaire.
le
casting est grandiose. Uma thurman, est Cécile,elle est lumineuse et
amène un vent de fraîcheur à ce long métrage. Cependant elle
peine à incarner la candeur et quasi naïveté qui va de paire avec
ce personnage. On ressent moins de sympathie pour elle qu'on le
devrait.
Tout
le contraire de Keanu Reeves qui joue le chevalier. Alors qu'il est
très rare à l'écran il devient rapidement l'un des personnages les
plus attachants. Il incarne la candeur dans un monde de
manipulateurs. Ce personnage est lumineux quant à son jeu,il est
pure et délicat dans ce film.
Michelle
pfieiffer est madame de Tourvel. Son apparence physique est en
adéquation avec son rôle. Les pièces maîtresses de ce jeu de
dupes sont Glenn Close qui interprète la marquise de Merteuil. Elle
est sublime et dégage une force qui n'a d'égale que son extrême
beauté.
Jonhn
Malkovich est Valmont. Il est manipulateur à souhait et arrive à
exprimer tous les sentiments en un seul rictus ou regard.
Ce
film ne va pas jusqu'au bout de ce qu'implique cette histoire et du
coup je trouve qu'il manque d'éclat. Mais je pense que si vous
n'avez pas lu le livre, vous passerez un bon moment.
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