Disappearance (Napadid Shodan)
DISAPPEARANCE
(NAPADID SHODAN)
d'Ali Asgari
Une
nuit à Téhéran, un jeune couple fait le tour des hôpitaux. Elle a
des saignements
Ce
film avait tout pour me séduire. Il apparaît comme un discours
engagé sur la condition de la femme. On y démontre qu'une femme
peut mourir car le système médical refuse de la soigner. Pourquoi?
Parce qu'il n'y a pas un homme référent, son père, son frère, ou
son mari pour signer un papier. Car en Iran ce sont les hommes qui
contrôlent les soins gynécologiques des femmes. Ce qui est
inconcevable pour moi et logique dans ce film.
Je
suis entrée tout de suite en écho avec l'histoire. Jusqu'à ce
qu'elle laisse apparaître petit à petit une vision de la vie
extrêmement particulière qui m'a dérangée. Car si notre héroïne
fait le tour des hôpitaux c'est que lors de son premier rapport
sexuel (hors mariage), elle s'est blessée,
a une hémorragie et doit être opérée.
Au
cinéma tous les préalables sont possibles, il y en a certains dans
certaines circonstances qui sonnent bizarrement. En tant que femme
je sais que c'est extrêmement rare qu'une femme est ce genre de
blessure. Encore plus après un rapport sexuel consenti, alors que
son compagnon est décrit comme à son écoute. Ceci interroge sur la
manière dont ce long métrage veut parler de la perte de virginité
hors mariage. Et je n'aime pas la réponse.
Lorsque d'autres femmes
interviennent autour de cette jeune femme affaiblie, elles sont
éduquées, rayonnantes, sublimée par leurs voiles. Lorsqu'ils sont
noirs ils mettent en valeur la pâleur exquise de leurs peaux, s'ils
sont bordeaux , ils sont raffinés et amènent classe et distinctions
à leurs tenues de soirées. Notre héroïne, elle en a un gris,
comme son teint de jeune femme anémiée par son hémorragie. Ces
femmes ont des amoureux, sont doctoresses, étudiantes, infirmières.
Elles sont éduquées, elles conduisent, ont la main mise sur leurs
familles. Mais elles ont respecté la sacro-sainte règle de la
virginité. Elles ne lui jettent pas la pierre. Car elles sont
vierges et quasi parfaites. je grince un peu. tout jusqu'à
l'épilogue va dans ce sens, comme si au final cet acte sexuel la
sortait de la société à laquelle elle appartient. Le scénario est
tourné de telle manière que c'est le père de notre héroïne et
son argent qui ont le dernier mot.
Les
hommes sont toujours bien présentés, même le plus moche de tous,
évolue dans un cabinet médical luxueux et immaculé. Le compagnon
de notre héroïne est concerné, super touchant. Ils apparaissent
sous leurs bons jours.
Le
message de ce film semble être: les femmes devraient avoir le droit
de faire ce qu'elles veulent de leur vagin, dans la limite ou elles
n'ont des relations sexuelles que quand elles sont mariées …
la
manière de filmer est usante pour la rétine. Probablement tourné
caméra à l'épaule, l'image saute tout le temps. Le pompon étant
lorsque le réalisateur cadre nos personnages principaux entrant dans
les hôpitaux; de dos (cou et tète). Cette technique veut créer une
empathie avec les personnages, et nous faire marcher dans leurs pas.
Mais l'image qui sautille, et la répétition de cette figure m'a
donné envie de casser la caméra, lors des dernières fois où il
l'utilisait.
Il y
a cependant de belles choses comme la ville filmée de nuit. Le
travail qui est fait autour de la voiture. Le positionnement des
personnes dedans, le nombre qu'il sont. S'ils sont à coté, si ils
sont installés qui est embarqué et qui ne l'est pas. C'est vraiment
le bon coté des choses.
Ce
film est très inégale et prône une manière de penser qui est
totalement a l'opposé de la mienne
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