Bill & Ted's Excellent Adventure

by - octobre 11, 2017


BILL AND TED'S EXCELLENT ADVENTURE
de Stephen Herek

Quand est arrivé le moment d'écrire sur ce film, j'ai dit à Fred qui écrira sur le second opus «j'adore ce film, mais je ne sais pas quoi dire». Il m'a regardée avec ses grands yeux et m'a répondu «party on Dudes».
So, party on Dudes!!!

Deux élèves d'un lycée de San Dimos passent leurs temps à essayer de concurrencer Van Hallen, dans le garage de leurs parents, leur nom de scène les wyld Stallyns. Mais aux vues de leurs résultats scolaire lamentables, leur professeur d'histoire leur donne un ultimatum. Soit ils réussissent, un exposé très particulier le lendemain, soit ils redoublent. Le père de Ted relance en lui promettant d'intégrer un lycée militaire en Alaska s'il échoue.
C'est cette soirée là que Rufus débarquera dans leurs vies avec une cabine téléphonique qui leur permettra de voyager dans le temps.
Pour avoir survolé différentes critiques sur ce film, le seul point qu'elles ont en commun est de vouloir le rapprocher d'autres existants. Oubliez!
Il n'a rien en commun avec retour vers le futur, si ce n'est les voyages dans le temps. Voyages qui ici sont abordés sous un angle totalement différent. Le choix de l'humour et de l'ambiance qui s'en dégage singularise vraiment ce film.
Et il a encore moins en commun avec Wayne's world. Effectivement vous allez trouver un duo et du rock dans les deux. Mais lorsque je convoque mes lointains et mauvais souvenirs de ce film (désolée je ne suis pas sensible à l'humour de Mike Myers), il est évident que les choix artistiques sont différents. L'humour n'est pas le même, tout comme la finesse de l'écriture.
Ce film est une plongée dans l'univers visuel de la fin des années 80. Les costumes sont improbables comme à l'époque. Mais ne rigolons pas les crop tops et les leggings sont déjà de retour. Le fluo et le clinquant sont au rendez-vous et les décors intérieurs raccords d'époque vus aujourd'hui sont délectables.
La réalisation est léchée et fluide. Tout s’enchaîne avec simplicité et elle arrive a rendre cohérente cette histoire.
Mais le point fort de ce film est son scénario.
Avant tout le choix des personnages. Alors soit, ce sont deux adolescents assez peu futés et naïfs. Ils sont crédules, mais surtout ils sont de bonnes constitutions. On s’aperçoit que leurs vies familiales ne sont pas et n'ont jamais dut être faciles et pourtant c'est des gars biens, gentils, et plein de bonnes volontés.
Ils sont à ce moment fugace de la vie, où l'on a le droit de croire que tout est possible. Dans leurs têtes. Ça se traduit par faire un exposé incroyable alors que l'on n'a pas étudié depuis des mois. Mais c'est aussi, faire un clip, jouer comme Van Hallen, devenir célèbre et apprendre à jouer de la musique et ça peut importe l'ordre. Du coup voyager dans le temps dans une cabine téléphonique pour voir les personnes que l'on est sensé étudier, pourquoi pas!

Les personnages que rencontrent nos héros, sont aussi choisis avec soin. Si pour une partie d'entre eux, il ne sont là que pour des ressorts comics à différents moment du film. Prime à Napoléon qui va passer le film immergé dans le XXeme siècle. Et un petit être caractériel et tyrannique comme cela, de nos jours ça provoque des situations assez peu banales. Ou à l'idée de laisser ces hôtes dans un centre commercial, ceci provoquant les scènes drolatiques comme Jeanne d'arc coachant un court de fitness, et Gengis khan dans un magasin de sport ou jouant au Hokey. Ça vaut le coup d’œil.
Mais ils ne se résument pas à ça, ils apportent des choses au récit. Je ne sais pas à quel moment le scénariste s'est dit si Socrate avait pu rencontrer Billy The Kid, ils seraient devenus les meilleurs potes du monde et auraient été dragué ensemble, mais bien vu! Ce duo est un contre point visuel à bill and Ted tout en étant toujours dévoués à eux. Ou encore la présentation des «the princess» qui seront plus présentes dans le prochain opus. Bien évidemment, au moment de produire l'exposer ils auront chacun quelque chose à leur apporter, ils éclaireront bien des choses, parfois sur nos personnages, parfois sur notre société. Je ne peux m’empêcher de voir derrière ça, de la pédagogie à la petite semaine, certes. Mais celle qui est continuellement raillée, alors que l'on s'en est tous servi un jour ou l'autre.
L'humour est toujours bienveillant. Celui qui provient du décalage entre les personnages et les périodes qu'ils visitent. Je vous ai parlé de la confrontation avec les années 80 pour les invités de Bill and Ted, mais c'est aussi le cas quand c'est eux qui visitent notre histoire. Ces moment sont toujours rapides et deviennent des petites bulles de légèretés qui éclatent en nous embarquant dans un éclat de rire. Car ces personnages qui sont adaptés à minima à leurs quotidiens, mais qui le vivent très bien avec une bonne humeur, une absence d'égo, et une gentillesse qui sont leurs marques de fabriques sont égal à eux même pendant ses voyages la scène ou ils rencontrent Billy The Kid en est le parfait exemple. Car ils n'ont jamais pu entrer dans un bar, arrivés aux far west, ils commandent une bière. Leurs tempéraments sont tels que c'est les premiers à accepter de faire un poker, et leurs comportements expansifs les font passer pour des tricheurs.
Pour le reste, je vous laisse le découvrir. Mais une choses est sure, c'est réalisé avec finesse et une touche de burlesque dans certains passages, enlève toute velléité d'interpréter ces moments autrement, que comme simples et efficaces. A l'image des personnages.

Car c'est un duo qui est créé, et pensé comme tel. Ils sont toujours ensemble à l'image, parfois dans des postures symétriques . Ce tandem à une philosophie et un humour particulier qui est assez éloigné des humoristes qui lui sont contemporains. Quand l'un est dans le burlesque l'autre a un jeu plus sobre. Et s'il doivent avoir une situation impliquant un gag ensemble, c'est synchronisé et ou leurs gestes se répondent (comme les moments de «air guitar» vous verrez vous les imiterez vous aussi).
Mais tout ça est permis par le choix de casting Alex S Winter joue "Bill S Preston" et Keanu Reeves "Théodore Ted Logan". Leur complicité transperce l'écran et à aucun moment l'un semble vouloir prendre le leadership sur l'autre. Et on a vraiment l'impression qu'ils ce sont autant amusés à le faire que nous à le voir.

Vous dire combien j'aime ce film et celui qui suivra serait en deçà de la vérité. Je n'aurai jamais pensé l'aimer autant. Il est une bouffée d'air frais et pepsi dans notre quotidien, il est drôle, bienveillant et optimiste. Alors que l'on sait que le troisième est déjà pensé, et qu'il a un pitch qui me provoque un frisson le long de la colonne vertébrale. je me vois en train de croiser les doigts pour qu'il se fasse alors qu'il n'y a rien de programmer, et je n'ai «même pas peur»d’être déçue, tant ma confiance dans les acteurs qui portent le projet et en la fidélité qu'ils ont envers leur personnage, est grande.
Je vais donc chérir ces deux petits films en espérant le troisième.

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