THE
NEON DEMON
de
Nicolas Winding Refn
j'ai
toujours eu envie de regarder The Neon Demon. J'ai été fascinée
par sa bande annonce et par son esthétisme. Mais on n'a pas été le
voir au cinéma et il est entré dans ma longue liste des films que
je devais voir. Je remercie suzy bishop d'avoir réveillé mon
intérêt.
Jesse
est une jeune fille qui arrive à los angeles et dont la beauté la
fait sortir du lot. Elle devient la jeune femme qui a le vent en
poupe et réveille les convoitises. Si ces quelques phrases
contextualisent l'histoire, elles
ne la résument pas, ni ne la pitchent. ce film est tellement
visuel qu'il est difficile ne serait-ce que de raconter son premier
quart d'heure.
La
force de ce long métrage est dans son image, sa photographie, son
esthétisme. Les couleurs qui l'habillent sont absolument splendides
et peu utilisées de cette manière à l'écran. Des filtres, aux
scènes éclairées dans des teintes froides, installent un climat
papier glacé.
C'est
vraiment ce sentiment là que l'on a, l'impression d'un film sur
papier glacé. Ça se retrouve jusque dans la composition de l'image.
Les perspectives ou leurs absences, les reflets dans les miroirs qui
offrent de la profondeur dans cet univers plat, on retrouve aussi les
jeux avec les angles de vues présents dans les photos de mode. La
réalisation joue beaucoup avec la géométrie pour accentuer cette
sensation de construction
Le
maquillage a une importance énorme. Je ne suis pas une spécialiste
dans ce domaine mais on perçoit combien il a été pensé. Je me
souviens de la maquilleuse du Dallas Buyers Club qui expliquait son
utilisation du contouring et de poudres. Là on voit le travail avec
les highlighters créant des
points de lumières et un coté glowie qui aide à installer cette
impression «papier glacé». Le maquillage «beauté» est aussi
exploité les paillettes, l'or, les strass dont on pare Jess la
rendent différente des autres et du commun des mortels. Les costumes
et les coiffures sont en adéquation avec la recherche
sur les couleurs.
Mais
y a t-il un sens au milieu de toute cette beauté froide. Il y en a,
c'est un espèce de manifeste contre le monde de la mode. Et ce
milieu apparaît comme un croque mitaine pour les jeunes femmes. Tout
en étant une dénonciation de la société et des critères
esthétiques auxquelles les femmes se plient. Et la ligne
«éditoriale» du film devient moins clair les femmes deviennent
des prédatrices, elles font pleinement parties de ce paradigme, à
la fois victimes et bourreaux. Dans ce cercle culpabilisant elles
sont sublimées quand elles s'assument comme fauve. Dans le film
elles deviennent sensuelles, sauvages, avec un esthétisme utilisé
qu'à ce moment.
Les
actrices sont belles et charismatiques et on n'a aucun mal à se dire
qu'elles ce sont pliées sous les fourches caudines que dénoncent le
scénario.
Elle
Fanning est magnétique, elle est belle mais est aussi pétrie de
talent . Elle est lumineuse et son évolution dans le film se fait
avec douceur alors que se révèle une force terrible.
Le
personnage de Ruby interprétée par Jena Malone est inquiétant est
plein de secrets, mais il explose en route lors d'une scène de
nécrophilie aussi inutile que ridicule. Et pour moi c'est
symptomatique des ratés du film. Les personnages ne m'ont jamais
intéressée , je ne m'y suis jamais attachée et je les ai même
trouvées vides.
En conséquence quand les déviances apparaissent,
je suis étonnée mais ça ne m'enveloppe pas d'effroi. Puis il faut
dire ce qui est, à la fin du film on en a croisé un certain nombres
et que plus aucune action dans
cette surenchère me fait d'effet
Le
seul personnage qui m'a intéressée c'est Hank le propriétaire du
motel, interprété par Keanu Reeves. D'abord car il fait exploser le
coté papier glacé (et ça fait du bien)et il semble être le
personnage sur lequel on pouvait raconter des choses. Mais pour mon
grand malheur, il est assez peu exploité.
Je
ne dirai pas que j'ai aimé ce film, mais j'ai aimé le voir ne
serait-ce que pour le travail sur l'image.
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