Blade Runner [Director's Cut]

by - juin 15, 2017


BLADE RUNNER
director's cut 1992
de Ridley Scott

Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques? Est à la fois une question que je ne m'étais jamais posée et le titre d'une nouvelle de Philip K Dick d’où est tirée le film Blade Runner. Blade runner c'est huit versions de ce film différentes et celle ci est la première que je découvre. Bien conseillée par Nicolas et Guillaume, c'est grâce à eux que j'ai pu m'initier à ce monde (merci messieurs de votre aide est plus que précieuse).


Dans un Los Angeles pluvieux de l'année 2019, Rick Deckard est un blade runner. Il est chargé de retrouver les réplicants.
Je ne m'attacherai pas à vous parler d'eux, je vous laisse le loisir de les découvrir en suivant le réalisateur, et je vous laisse aussi le plaisir de vous faire votre avis sur eux. Deckard au début de l'histoire s'est mis en retrait de cette fonction qui semble être toute sa vie, mais le chef de la police vient le chercher et le lance à la poursuite de quatre réplicants dangereux qui ce sont échappés. l'un d'eux vient d'envoyer l'un des meilleurs blade runner à l’hôpital.
Ce film est avant tout un univers d'une beauté sans nom. Les scènes se passent majoritairement de nuit dans un univers hyper urbanisé. Les lumières de la ville, sont filmées de manière très organiques, lui donnant un coté très animal, et une vraie personnalité. Filmée de haut elle semble s’étaler par moment alors qu'à d'autres la concentration de ses immeubles et sa circulation aérienne donne l'impression qu'elle s'opacifie et se rétracte.
On la regarde vivre comme on admire les méduses nager avec légèreté et grâce mais non sans une petite appréhension. Elle est hypnotique autant vu dans haut que lorsqu'on s'y immerge, il y a des tonnes de détails, les façades de buildings transformées en écran pour spots publicitaires, la circulation des voitures, les perspectives infinies des décors, le spectateur en prend plein les yeux.
Il y a aussi toute une faune qui est créée artificiellement la chouette réplicante m'a séduite, j'avoue que malgré son coté un peu flippante (je ne saurai déterminer pourquoi elle a été fabriquée) je l'aurai bien adoptée.
Il y en a d'autres comme les serpents qui ressemblent plus à des animaux clonés qu'à autre chose; eux ne semblent pas être nés pour accomplir une mission. Puis ils sont aussi présents sous forme d'origamis. Et ces petits animaux en papiers sont les présages les plus néfastes. Ils sont finalement les plus dangereux pour les hommes.
L'univers que le réalisateur construit est d'une complexité qui n'a d'égal que sa beauté. L'équipement des blades runners à un petit coté cyberpunk qui m'a séduite. Le scanner à photo, la machine qui permet de tester les réplicants en se fixant sur leurs pupilles toutes m'ont fascinée. J'aurais voulu les voir fonctionner plus encore. Mais dans le même mouvement on aperçoit les photos de famille de notre enquêteur, et cela réveille en nous un flot de questions qui n'auront pas de réponses, et qui éclairent différemment le personnage. Ce film mériterait d’être décortiqué avec ce scanner à photo, image par image.
Il a aussi un petit goût de film noir. Rick Deckard et Rachel on d'abord un look et interagissent comme les protagonistes de ces films. L’enquêteur désabusé et la femme mystérieuse peut être fatale, en tout cas une femme qui va impacter sa routine et l'amener à prendre des décisions qui vont changer sa vie. Dès qu'on les voit l'un face à l'autre, au moment de leur première rencontre, on sait que leurs destins vont s'unir. Harrison Ford et Sean Young sont impeccables. Sean Young est sublime et délicate, elle alterne les séquences ou elle est une femme forte et une femme fragile avec aisance, et plus facilement qu'elle détache ses cheveux.

Mais les personnages les plus troublants et les plus beaux sont les réplicants. Au fur et à mesure qu'on les découvre leurs styles s'affirment et leurs personnalités aussi. Leon Kowalski interprété par Brion James est le premier que l'on voit. Comme chaque réplicant il ressemble à monsieur tout le monde. Mais lui il incarne vraiment,avec sa calvitie naissante et son air pas aimable «the man next door».
Zhora (Joanna Cassidy) est peu présente mais le temps qu'elle est là, elle dévore l'écran. Elle se situe entre poison ivy est une sirène. Elle est superbe et pue le danger.
Pris (Daryl Hannah) qui au début est une femme sublime se grime en un personnage de théâtre avec une peinture de guerre d'inspiration indienne sur les yeux. Un personnage plus qu'un être qui traverse une pièce en faisant la roue. Elle n'est plus nous. Roy Batty (Rutger Hauer)est le chef du groupe. Il ne varie pas pendant le film. Sa blondeur extrême, sa musculature sculpturale le fond passer pour peu humain au premier coup d’œil, et pourtant à la fin c'est lui le plus humain de tous.

Ce film est merveilleux mais il n'est pas sans réveiller chez nous un flot de réflexions et de questions.
Les réplicants nous parlent de l'esclavage. Ces êtres conçus de toutes pièces, conçus pour faire ce que les humains ne veulent pas faire, avec une date de mort programmée qu'ils ignorent. Ils sont les esclaves de cette époque.
Ils sont des esclaves sexuels, des soldats esclaves, des pionniers de la vie spatiale, ils n'ont aucun contrôle sur ce qu'ils vivent et on ne considère ni leurs libres arbitres, ni ce qu'ils ressentent. Ou est l'humanité dans le fait de décider la date leurs morts avant même qu'ils soient créés? Du coup le spectateur se questionne sur qui sont les plus humain des personnages?
Ou est l’éthique dans le fait de créer une population pour l’asservir et ne jamais se questionner sur ses actes ?.
Mais d'autres interrogations se formulent sur l’identité de Deckard,sur la nature des réplicants. Et on se met à se demander à qui on s'identifie et à qui on préfère ressembler.
Tout prend un autre sens et les animaux deviennent des totem de ces personnages. 

La chouette de compagnie allant de paire avec la réplicante de compagnie. Le serpent cloné n'est-il que le binôme de cet
être qui est présentée comme étant "autant la belle que la bête"? n'est-il pas beaucoup plus? le symbole de quelque chose? tout comme le hurlement à la mort de loup que pousse l'un des protagonistes lorsqu'il combat. Ces animaux qui semblaient anecdotiques, présents pour le décorum comme la colombe, prennent un sens différents au fil se l'histoire. Voir Blade Runner c'est entré dans un univers, un univers fait une myriade de versions dont deux principales. Un univers qui a inspiré de nombreux artistes comme vous pouvez en avoir un aperçu dans cet article qu'a publié fred sur certains fan art.

Pour moi c'est avant tout un film qui m'a fait rêver d’androïdes qui rêvent de moutons électriques et il me tarde de voir celui de 1982 et j'appréhende autant que je suis impatiente de découvrir celui qui arrivera en fin d'année.




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