LE CRIMINEL de Orson Welles
Nous avons du voir trois ou quatre films d'Orson Welles d'affilés. Ils m'ont tous touchés de manières différentes. Lorsque Fred a décidé que j’écrirai sur The Stranger, son titre original, ça me convenait très bien. Alors que je récupérais les informations fonctionnelles sur le film, j'ai été surprise par la manière dont il était perçu,entre maillon faible de la filmographie du réalisateur et un film sur commande pas bien aboutit. Je n'ai pas eu ce sentiment et c'est de ça dont je vais vous parler. Avant tout je suis pleinement consciente de ne pas avoir les connaissances que d'autres ont, et que sûrement que les personnes qui ont une culture cinématographique plus étoffés que la mienne auront une autre vision de ce film. Mais pour moi il est une référence. L'histoire commence à la fin de la guerre. L'inspecteur Wilson, homme rondouillard qui fume la pipe est à la recherche de Frantz Kindler, un nazi de première importance.
Il est suspecté d'avoir théorisé et organisé la solution finale. Mais ce criminel de guerre a préparé son départ. Il est impossible de trouver son dossier militaire, une photo de lui, ou ses empruntes. La seule solution est de laisser filer un criminel moins important que lui, de le suivre, et il les amèneront à lui. C'est comme cela que le commissaire et l'ancien prisonnier se retrouvent dans un petit village américain. Le jour du mariage de Charles Rankin et de la fille du juge Mary Longstreet. Ce film a été tourné alors que s'ouvrait le procès de Nuremberg. Il aborde à chaud la fuite des criminels allemands, les camps de concentrations... je suis assez admirative de la rapidité avec laquelle ce film a été écrit, et réalisé et cependant le propos et mature et réfléchi, ça sonne juste, et l 'histoire reste efficace. L'une des autres richesses du scénario sont les ressorts psychologiques qui sont développés.
Même si dans tous les films que j'ai pu voir de ce réalisateur, elle a une grande place, ici elle est expliquée et développée « in vivo », ça met le spectateur dans une position d'observateur, voire de sentinelle, très agréable. A l'image , moi qui aime les films en noir et blanc avec de forts contrastes, j'ai été ravie. ils sont poussés à leurs maximums, en particulier à la fin du film. Ils viennent enrichir la construction de l'image, toujours si riche dans les fils d'Orson Welles. Elles se découpent en plusieurs plans avec une richesse géométrique et de profondeur que je n'avais jamais vu ailleurs. J'ai un vrai plaisir visuel devant ces films. Si celui ci n'est pas aussi bouleversant que ce que j'ai ressenti devant Citizen Kane,j'avoue que ça a été une magnifique expérience.
Ceci est majoré par tous les partis pris sur les éléments symboliques qu'il met en scène. Il est difficile d'en parler sans dévoiler le fil narratif de l'histoire. Mais la manière dont il exploite les symboliques autour de l'horlogerie, du temps, et de la vengeance m'a captivé, sa mise en image est tout aussi fascinante.
L’autre choix très courageux de la réalisation est très engagé. Orson Welles intègre à son film le visionnage d'une pellicule tournée au moment de la libération des camps de concentration. Ces images nous font encore détourner les yeux quand on les voit. On les connaît. On est conscient de l'horreur de ce qui s'est passé. Mais ici le film devient un témoignage historique. Et je me demande comment le spectateur de 1946 a vécu cela. Il est remarquable de voir comment ce passage est amené, comment le visionnage est encadré et expliqué,
presque de manière pédagogique. En tant que spectateur on n'est jamais laissé seul face à ces images. Je ne me souviens pas avoir vu cette manière de faire ailleurs. Et tout ceci est exécuté dans un cadre tout a fait classique. Une leçon de savoir faire. Le casting est mythique et je ne sais ce que je pourrai dire si ce n'est que, Orson Welles est à la fois inquiétant et charismatique. On comprend ce qui fascine sa nouvelle femme. Cette épouse est interprétée par Loretta Young. Elle excelle dans ce rôle de femme forte en plein déni. Puis Edward G Robinson est un policier psychologue assez anachronique mais fascinant.
Le Criminel ou The Stranger a été une découverte pour moi. Une leçon sur comment faire un film engagé en l'enrobant d'une forme pour le moins classique d'un polard. Pour moi le visionnage de ce film a été un moment privilégié.
Même si dans tous les films que j'ai pu voir de ce réalisateur, elle a une grande place, ici elle est expliquée et développée « in vivo », ça met le spectateur dans une position d'observateur, voire de sentinelle, très agréable. A l'image , moi qui aime les films en noir et blanc avec de forts contrastes, j'ai été ravie. ils sont poussés à leurs maximums, en particulier à la fin du film. Ils viennent enrichir la construction de l'image, toujours si riche dans les fils d'Orson Welles. Elles se découpent en plusieurs plans avec une richesse géométrique et de profondeur que je n'avais jamais vu ailleurs. J'ai un vrai plaisir visuel devant ces films. Si celui ci n'est pas aussi bouleversant que ce que j'ai ressenti devant Citizen Kane,j'avoue que ça a été une magnifique expérience.
L’autre choix très courageux de la réalisation est très engagé. Orson Welles intègre à son film le visionnage d'une pellicule tournée au moment de la libération des camps de concentration. Ces images nous font encore détourner les yeux quand on les voit. On les connaît. On est conscient de l'horreur de ce qui s'est passé. Mais ici le film devient un témoignage historique. Et je me demande comment le spectateur de 1946 a vécu cela. Il est remarquable de voir comment ce passage est amené, comment le visionnage est encadré et expliqué,
presque de manière pédagogique. En tant que spectateur on n'est jamais laissé seul face à ces images. Je ne me souviens pas avoir vu cette manière de faire ailleurs. Et tout ceci est exécuté dans un cadre tout a fait classique. Une leçon de savoir faire. Le casting est mythique et je ne sais ce que je pourrai dire si ce n'est que, Orson Welles est à la fois inquiétant et charismatique. On comprend ce qui fascine sa nouvelle femme. Cette épouse est interprétée par Loretta Young. Elle excelle dans ce rôle de femme forte en plein déni. Puis Edward G Robinson est un policier psychologue assez anachronique mais fascinant.
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