Dans une fastueuse résidence de Long Island, la délicieuse fille du chauffeur, Sabrina, est amoureuse de David, le fils de famille insouciant, qui ne la remarque même pas. La jeune femme part étudier à Paris. Deux ans plus tard, elle revient, transformée, et ne tarde pas à séduire David. Mais les parents de ce dernier ne l’entendent pas de cette oreille...
Sabrina – 4 Février 1955 – Réalisé par Billy Wilder
Toute fraîchement auréolée d'un Oscar pour « Vacances Romaines », la talentueuse Audrey Hepburn s'engage l'année qui suit auprès de Billy Wilder pour « Sabrina ». Une nouvelle romance pour l’icône en devenir d'Hollywood, qui se voit donner ici la chance d'incarner l'autre coté du miroir, après son interprétation de la princesse Ann. Dans cette habile adaptation de la pièce de théâtre « Sabrina Fair », on trouve aussi Humphrey Bogart ainsi que William Holden pour ce qui constitue un trio de grand talent !
« Once upon a time, on the north shore of Long Island, some thirty miles from New York »
C'est l'histoire d'une jeune fille avec des rêves plein la tête et qui à le romantisme chevillé au corps. Hélas, elle ne vit pas la vie qu'elle souhaiterait, coincée par son statut social, un garage, son père et surtout par l'amour impossible qu'elle voue au plus jeune de la famille Larrabee ! Car oui « Sabrina » est la fille du chauffeur de la famille Larrabee. Eux ce sont des riches industriels qui ne porte que peu d'attention aux domestiques de la maison. Linus le fils aîné gère les affaires, pendant que le cadet David, frivole et volage ne pense qu'a lui. Une situation que Sabrina vit mal ! Son père le voit et décide de l'envoyer à Paris pour qu'elle suive pendant deux ans, des cours de cuisine dans une école, mais aussi pour oublier David. Lors de son retour, soit deux ans après, Sabrina a bien changé, elle est devenue une jeune femme sure d'elle, sophistiquée et qui profite de la vie ! Un vent de fraîcheur que la Maison Larrabee n'avait pas vu venir …
Au final c'est un grand oui pour cette romance signée Wilder. Bon le contexte, les mœurs en vigueur ou encore les rapports de classes sont clairement dépassés, sauf que « Sabrina » n'en reste pas moins une romance d'une élégance folle portée par des interprètes impeccables! Le scénario écrit entre autre par Wilder serre son intrigue sur un triangle amoureux extrêmement bien pensé, ou l'évolution des personnages nourrissent les différentes situations dépeintes par un Wilder très inspirés ! Car si romance il y a, on en oublie pas de rire, de sourire, d'avoir peur et tout cela en jouant sur les différences entre les classes sociales, les mœurs, ou encore sur le personnage de « Sabrina ». Et c'est toujours très justes, si peu que l'on apprécie les comédies romantiques des années 50.
Une intrigue habilement ficelée que le réalisateur magnifie par une mise en scène de qualité. Wilder articule cela autour de plusieurs décors uniques, le bureau, la demeure des Larrabee, le garage. on passe d'un lieu à l'autre par de courtes scènes, des intermèdes à la manière d'une pièce de théâtre ! C'est bien rythmé, monté avec goût tout en ménageant ses effets, entre du comique de situations pur et des instants de pure grâce avec Audrey Hepburn chantant en français « La Vie de Rose » devant les yeux médusés d'un Humphrey Bogart à contre emploi, on est constamment charmé par le film de Billy Wilder. Pour ça, il peut compter sur le travail de son directeur de la photographie Charles Lang Jr qui livre là un noir et blanc soigné au contraste travaillé et aux nuances nombreuses ; sur une direction artistique sans faille signée Hal Pereira et Walter H. Tyler ainsi que les nombreux costumes somptueux signés Edith Head et Hubert de Givenchy, qui collabore pour la première fois avec Audrey Hepburn.
Quant au casting, on ne pouvait clairement faire mieux. On commence par la pétillante Audrey Hepburn qui enchaîne avec la même énergie deux films aux personnages similaires. Elle est l'incarnation dans la jeune femme qui s'émancipe, qui apprend à vivre, a connaître le monde et a jouer avec ces codes pour notre plus grand plaisir, laissant échapper par moment une grande sensibilité et un sens de la nuance particulièrement travaillée. Une composition remarquable de bout en bout pour un personnage sincère et attachant. A ces cotés la légende Humphrey Bogart, sérieux, carré, le visage buriné dans un rôle à contre emploi qu'il s'approprie avec bonheur ; au coté d'un William Holden survolté en jeune don juan qui contraste avec le sérieux de son collège Bogart ! ce trio de choix porte le film avec une énergie et une élégance digne des années cinquante …
Une romance de premier ordre !
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