Porco Rosso

by - janvier 20, 2016



Dans l'entre-deux-guerres quelque part en Italie, le pilote Marco, aventurier solitaire, vit dans le repaire qu'il a etabli sur une ile deserte de l'Adriatique. A bord de son splendide hydravion rouge, il vient en aide aux personnes en difficulté.

Porco Rosso – 21 Juin 1995 – Réalisé par Hayao Miyazaki


Critique par Cécile ! 
Un soir Fred, m'a offert une page de poésie féministe, illustrée par un magicien. Il m'a fait découvrir Porco Rosso des studios Ghibli.

Hayao Myiazaki, magicien de l'animation, nous amène sur les côtes de l'Adriatique. la lumière y miroite sur l'eau et rebondit sur la pierre blanche des îles et sur les murs immaculés de l'hôtel de Gina.
Gina est le symbole de la femme forte et élégante des années 30, période où se situe l'histoire. Elle est longiligne, et à la pointe de son époque, elle vit dans ce lieu, elle y règne , parfois elle y chante et enchante ses convives.
Si L'adriano, cet hôtel, reçoit des gens en villégiature, il est surtout le lieu où se rencontrent les pilotes d'hydravions, des bandits, des mercenaires, des pirates des océans.

Le pilote passe pour être les Chevaliers de cette époque, avec un destrier volant et flottant, et un rigoureux code de l'honneur. C'est le cas de Porco-rosso un pilote à la face de Cochon, ce chasseur de primes traque les pirates des océans avec son hydravion rouge vif aux formes douces. Ce solitaire quitte parfois l'île déserte ou il vit pour aller écouter chanter la douce Gina. Son amie depuis leur adolescence qui a connu Marco avant qu'un sort ne le transforme en Porco. C'est à l'occasion de l'une de ces visites qu'il rencontrera Donald Curtis, pilote américain payé par les pirates pour s'occuper de lui...


Mais malgré ce contrat il part a Milan voire son ami Paolo Piccolo pour entretenir son avion. il y rencontre Fio. Petite fille de son vieux camarade, de 17 ans, rentrée en Italie pour travailler avec son grand-père.

Difficile de parler de ce film sans spolier, mais la suite n'est que poésie. Mais une poésie très engagée, qui parle de l'ascension du fascisme et le met en parallèle avec l'extrême récession que subissait l'Italie. Il y fait le portrait d'une armée de métier que l'on ne peut pas abandonner sans être pourchassé pour désertion, mais qui résiste à sa manière.
Dans ce récit les femmes sont fortes Pas de princesses alanguies à sauver. De la classe de petites filles prisent en otages, aux aïeule de Paolo, elles travaillent, se battent, font tourner les entreprises, sauvent les hommes et n'ont pas peur d'assumer leurs sentiments.

Le personnage de Fio est symbolique, forte, attachante, ne s'en laissant pas conter. Laissant dans son sillage des dizaines d'hommes amoureux.

Bizarrement ce film nous parle de l'influence américaine sur cette Europe un peu perdue. Si les américains sont incarnés en première lecture par Donald Curtis qui est une caricature pénible. il amène au récit un souffle de nouveauté que ce soit par son hydravion hyper performant, son ambition... Fio aussi arrive des usa, sa tenue vestimentaire, son état d'esprit, sa confiance en elle est novatrice et très différentes des autres femmes du film d'animation.

Au final, il y a un magnifique discours sur l'amour, qui est filé sur l'ensemble du film, sur la manière de tomber amoureux, sur l'acceptation de cet amour que l'on vous offre.
Ce film est un petit bijou dont il faut se délecter




Critique par Frédéric !


A mon plus grand regret, je ne connais que très peu les films d'animations du studio « Ghibli » ! Pourtant sa renommée a vite dépassé son pays d'origine, porté par deux géants dans leur domaine, Isao Takahata et Hayao Miyazaki ! Malgré ça, je n'ai vu qu'une part infime de la filmographie de ce studio, que j'ai peu à peu oublié ...

C'est ainsi que j'ai découvert pour la seconde fois « Porco Rosso » ! Un film que je n'avais pas vu depuis au moins 15 ans, si bien qu'il n'a pas du tout eu la même saveur …

Nous sommes dans l'Italie de l'entre-deux-guerres ! Bloqués entre l'Adriatique et la Mer Méditerranée, les derniers aventuriers de cette époque profitent aux mieux d'un pays pris par la récession économique et la montée du fascisme. D'un coté des brigands qui rançonnent des qu'ils le peuvent divers bateaux, alors que de l'autre on trouve des mercenaires, des chasseurs de primes aux valeurs chevaleresques qui au péril de leurs vies aident les plus démunies. Porco Rosso le plus emblématique d'entre eux, est un as du pilotage qui ne prend que peu de repos, si ce n'est sur cette plage dans une île au milieu de la mer ou dans la propriété de la belle Gina, son amour de jeunesse …

Son amie à la voix de velours, tient un hôtel ou se réunissent les pilotes d'hydravions de tout bord, bons comme méchants tous sont les bienvenus. Un jour Porco Rosso a des ennuis, les pirates qu'il tient en échec constamment engagent un mercenaire américain pour l'abattre.



Lorsque je l'avais vu la 1er fois, j'avais aimé le film dans son ensemble mais cela restait pour moi quelques chose d'assez « mou » ! Et je dois faire mon mea culpa, car « Porco Rosso » est bel et bien une œuvre majeure du cinéma d'animation. Véritable témoignage d'une époque, cette histoire à la poésie manifeste, allie a merveille romance, émotion et aventure que magnifie le regard sans équivalent d'Hayao Miyazaki ! L'auteur qui pratique la mise en abîme avec beaucoup d'efficacité fait parcourir son récit d'une nostalgie l'attente, lui qui signait ici son dernier film entièrement à la main, nostalgie qui se couple quant a elle à celle de Porco et de Gina, qui pleurent en secret une époque révolue !

Celle ou « Porco » était « Marco », un pilote de l'aviation italienne. Un homme plein de valeur qui a vu son humanité disparaître quand témoin de la folie des hommes, il a vue ses amis mourir les uns après les autres pour une guerre qui les entraîne tous vers le même chemin. Et c'est dans une séquence absolument parfaite, ou la violence sourde des combats et la poésie de l'instant se conjugue à la justesse du propos profondément pacifiste.

Il faut aussi ajouter à cela, la place qui est faites aux femmes dans ce film. Hayao Miyazaki montre quelles charges elles ont eu a assumer pendant l'entre-deux-guerres, l'Atelier Piccolo en est le plus bel exemple, leurs responsabilités à rester chez elle, a ne pas fuir devant la difficulté, la superbe Fio qui représente l'avenir et qu'elle porte a bout de bras, puis il y a cette force quelles ont devant des hommes lâches et au combien immatures !!! Une chose que j'ai peu vu dans des films d'animations et qui montre bien toutes l'empathie et la modernité de l'homme d'exception qu'est Hayao Miyazaki !



Un classique à voir et à revoir sans aucune modération.



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8 commentaires

  1. Un petit bijou que ce film.
    Merci de l'avoir évoqué (à deux voix).

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  2. Je me suis régalé à la lecture de toutes vos cochonneries :-) C'est vrai que ce film est, comme dans pratiquement tous les films du maître de Ghibli, placé sous le signe de la femme. Il porte en lui une forte charge nostalgique, à travers un récit qui s'installe dans le flottement tragique de l'entre-deux guerres. Revoir "Porco Rosso ne peut que renvoyer immédiatament vers le dernier chef d'œuvre de Miyazaki, "le vent se lève", qui se laissait lui-aussi aller au souvenir ému d'un temps à jamais révolu.

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    1. Tu me donnes très envie de voir "Le vent se leve", comme presque tout ses films que je n'ai pas vu.

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  3. Un de mes tout préférés. La violence de la guerre racontée en une séquence, les personnages irresistibles, la beauté de la Méditerranée, le récit véritable aventure... Monumental et un des premiers films de Miyazaki san à avoir émerger dans nos contrées.

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  4. C’est un fait ! Miyazaki est un génie qui ne réalise que des chefs-d’œuvre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai vu ce film d’animation à plusieurs reprises. Je trouve que l’histoire de ce pilote est merveilleuse et elle réserve bien des surprises au spectateur.

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