Le Monde du Silence
LE MONDE DU SILENCE
de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle
de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle
Une
rencontre avec un film de plus de cinquante ans est toujours un
pari. Un pari sur notre ouverture d'esprit, mais aussi un pari sur le
discours du film, sur son authenticité, ou l'universalité de son
message, de sa forme. Il y a des dizaines de raisons pour que ce film
nous parle, et il y en a tout autant pour que jamais nous ne
puissions le rencontrer pleinement.
Scénarisé
par Jacques-Yves Cousteau, nous suivons la Calypso, bateau au combien
mythique du-dit commandant,et son équipage lors de l'une de ses
missions au milieu des années cinquante.
Ce
film est intéressant sur différents points.
Le
premier étant les prouesses techniques et les trésors
d'inventivités qui ont été mis en place pour pouvoir filmer les
fonds sous marins à cette époque, et pouvoir avoir un tel rendu
lors de ce visionnage. Il faut noter que seul un film avait déjà
relevé ce défit, c'était le sixième continent
en 1954. les images sont encore impressionnantes aujourd'hui. Et si
vous aimez les fonds marins et leurs découvertes vous y trouverez
surement votre compte même si ça a beaucoup vieilli.
L'aspect
technique est aussi exploité sous un angle didactique. En effet on
voit à quel point Cousteau aime parler et expliquer comment
fonctionnent ses jouets. Si certains sont fascinants comme le caisson
de décompression ou les scooters sous-marins, d'autres ont un coté
suranné qui peut être assez rébarbatif.
Car en effet ce film est dérangeant, si je le vois comme un marqueur qui permet de jauger l'évolution de la société sur l'écologie, mais aussi sur la manière de concevoir des documentaires, j'ai quand même beaucoup de mal à me détacher de certaines images.
Remettons
les choses dans leur contexte pour moi monsieur Cousteau est le
commandant Cousteau qui débarquait tous les dimanches après-midi
dans nos vies. J'étais petite, et je devais le trouver cool. Il
avait un bonnet rouge, faisait des trucs dans l'eau (oui j'étais très petite), il était le chantre du respect du monde aquatique et
d'une vision de l'écologie. C'était à peu prés trente ans après ce
film. Et c'était il y a au moins trente ans. Et ce que l'on voit
dans ce long métrage ne correspond plus du tout à notre vision. Les
choix des séquences que ce soit autour des requins, du baleineau, du
récif, du recensement des poissons aquatiques aujourd'hui nous hérisse le poil sur le dos. C'est inconcevable et difficile à voir.
Les
scènes jouées par l'équipage peinent à convaincre tant elle sonne
faux et sont mal jouées (chacun son métier), et vu qu'elles sont
régulièrement là pour nous expliquer comment fonctionne tel ou tel
outil de la calypso, ça casse quelque chose chez nous qui regardons
ce film, comme si sa légitimité s'érodée.
Le discours en voix off du Jacques-Yves Cousteau n'aide pas non plus, il utilise des métaphores de bon père de famille à des moments incongrus, qui m'ont plus d'une fois laissée pantoise devant ce film. Tout ceci est le symbole de quelque chose qui a mal vieilli. Il y a quelques moi l'oscar du meilleur documentaire allait à free solo. Nous n'en avons pas encore parler sur ce blog donc j'effleurerai juste le sujet, mais je trouve que c'est un parfait élément de comparaison. Une prouesse technique incroyable pour suivre un homme qui vit quelque chose de surhumain.
Le discours en voix off du Jacques-Yves Cousteau n'aide pas non plus, il utilise des métaphores de bon père de famille à des moments incongrus, qui m'ont plus d'une fois laissée pantoise devant ce film. Tout ceci est le symbole de quelque chose qui a mal vieilli. Il y a quelques moi l'oscar du meilleur documentaire allait à free solo. Nous n'en avons pas encore parler sur ce blog donc j'effleurerai juste le sujet, mais je trouve que c'est un parfait élément de comparaison. Une prouesse technique incroyable pour suivre un homme qui vit quelque chose de surhumain.
Pas
de place pour « jouer » des scènes, une nécessité
d'expliquer des choses pour les néophytes, une volonté de partager
et de protéger d'une certaine manière le milieu ou évolue Alex
Honold. Et des partis pris, des choix de réalisation de Jimmy Chin
tout à fait différent. S'il magnifie et respecte la nature comme
cathédrale, si les images sont à couper le souffle, le fond est
plus proche d'une forme de journalisme que d'un film scénarisé.
C'est cette évolution qu'il est bon de souligner.
Ce
film ne laisse pas indifférent, je trouve que les réactions
autour de lui sont passionnelles. J'ai aimé le considérer comme un
marqueur, le symbole d'une époque révolue. Une époque où la
jauge de testostérone était prête à exploser à tout moment, et
où l'homme cherchait à conquérir plus qu'à protéger.
Je
ne sais pas bien si je dois conseiller ce film. Je suis contente de
l'avoir vu une fois, une seule et unique fois. Il a dévissé l'homme
au bonnet rouge de son piedestal, et m'a fait réfléchir à ce
que j'attends d'un documentaire
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