The Man From U.N.C.L.E
The Man from U.N.C.L.E
de Guy Ritchie
J'aime
pas les films de Guy Ritchie, en général. Je n'aime pas sa manière
de mettre en scène ses acteurs, cette espèce de surenchère
permanente la manière de les pousser à en faire des tonnes pour
gonfler les ego, les leurs ou le sien je ne sais pas. Je n'aime pas
la charte de ce qui est devenu sa marque de fabrique. Mais plus que
tout je n'aime pas toute cette testostérone mal gérée, qui
transforme ses films en combat de coqs. Mais dans cette maison et sur
ce blog, on a un principe. Si on voit plusieurs films d'un
réalisateur ou un long métrage et sa suite on se les partage, pour
que vous ayez le sentiment de chacun d'entre nous. Donc si on
prend en compte que je n'ai jamais écrit sur ce réalisateur et
qu'en plus c'est encore moi qui est demandé au key maker de voir Man
of U.N.C.L.E vous comprendrez pourquoi c'est moi qui écrit!
Ce
film est avant tout l'adaptation d'une série des années soixante
avec robert Vaughn. Série qui est à l'origine une idée de Ian
Flemming, qu'il vendit à son ami producteur pour une livre
symbolique. Je ne vous étonnerai pas, si je situe ce film dans
les années 60 en pleine guerre froide. Après une première
rencontre épique, qui donne une première partie du film
particulièrement rythmée deux agents secrets Napoleon Solo
l'américain et Illya Kouriakine le russe doivent faire équipe pour
trouver le père de la charmante Gaby qui a créé une arme atomique
et qui a disparu.
Guy
Ritchie dans ce film fait du Guy Ritchie et il reprend tous ses tics
de réalisions.
Très rapidement il positionne ses acteurs pour une
surenchère digne de «regarde comme j'ai un plus beau plumage que
toi», combien j'ai un plus gros pistolet, je tire plus loin, je suis
plus malin... je suis le plus grand. C'est tellement caractéristique
que c'est à ce moment là, que j'ai compris qui était le
réalisateur du film. Avant je n'avais pas lu la jaquette du br.
Il y
aura bien sur un moment split-screen, moment qui n'amène rien au
film, qui ne dynamise même pas l'histoire, mais il faut bien marquer
son territoire d'une manière où d'une autre.
Il y a toujours aussi
ses plans élaborés, ici c'est notable autour du coffre. Je suis
sure, que si moi je n'ai pas trouvé ça extraordinaire ou mémorable
d'autres le percevrons autrement, tout est question de sensibilité.
Et le split-screen m'ayant déjà sorti du film, la gymnastique
autour de ce plan ne m'a pas touchée.
Nous
avons présents à l'appel également, les flashbacks qui lui sont
précieux, et là utilisés avec parcimonie et une maîtrise
parfaite ils s'intègrent à l'histoire et lui amène quelque chose.
Un rythme qui nous conduit ailleurs et autrement que ce que nous
attendions pour conclure cette histoire. Et ça tombe bien car le
scénario qui oscille entre poncifs du combat de coqs, et d'espions
et des petits moments délicieux et dépaysants. Et ce sont eux qui
me séduisent.
D'abord
ce que j'appelle ici un combat de coqs mais que j'appelle beaucoup
plus crûment d'habitude, trouve son apogée dans le premier quart du
film par un combat dans des «pissotières» publiques. Après ce
n'est plus qu'un jeu de dupes, certes un peu ennuyeux parfois, voire
téléphoné mais qui reste à bas bruit et ne parasite pas
l'histoire.
Les
décors et les costumes sont extrêmement stylisés, très années 60,
très habillés, très classes. Le tout dans une Italie lumineuse qui
nous ramènent aux classiques de l'époque tel que vacances romaines.
Cela créé univers très confortable où il est bon de se laisser
aller et de se perdre en suivant les personnages.
Car
pour moi ce sont eux la clés avec leurs interprètes, du pourquoi
j'ai aimé le film. Je ne dissocierai pas Armie Hammer et Henri
Cavill, car leur travail sur le binome est ce qui me touche le plus
dans ce film. La volonté de chacun de ne pas vouloir prendre le lead
à l'écran. Ne pas profiter du terrain propice pour en faire des
tonnes est le bon point. Ils ne cherchent pas à dépasser le
scénario. Les personnages sont en compétitions mais pas tant que
cela au final, vu qu'ils sont juste les deux cotés d'une même
pièce. Les acteurs jouent bien, jouent juste, ce qui amènent un
surplus de distinction à ce film. Une classe typique des années
soixante, avec des accents de John Steed.
J'ai
un vrai problème avec le personnage de Gaby , elle m'a parfois
séduite, émue, l'écriture de ce personnage était intéressant,
puis régulièrement elle basculait et devenait la faible femme à
sauver, une jeune fille en détresse. Mais Alicia Vikander est
sublime et incarne parfaitement le personnage.
Ce
film est sans conteste celui de ce réalisateur que je préfère, ce
qui fait probablement de lui pour ses fans celui qu'ils
aimeront le moins.
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