1980 - 19891989CritiqueDianne WiestJoaquin PhoenixKeanu ReevesMartha PlimptonMary SteenburgenRick MoranisRon HowardSteve Martin
Parenthood
PARENTHOOD
de Ron Howard
Un
film avec Steve Martin qui parle de famille, clairement ça m'a fait
peur sur le papier. Mais je me suis dite qu'il fallait donner sa
chance au produit. Surtout car le maître des clés avait galéré
pour le trouver la quette dans les solderies a été rude, puis parce
qu'un film avec Keanu Reeves ça fait toujours plaisir. Quand j'ai vu
le titre français «portrait caché d'une famille modèle» ça a
provoqué une petite rechute. Mais,n'écoutant que notre courage on
s'est mis devant et nous ne l'avons pas regretté.
Au
lieu de vous parler du film, raconter son début ou le pitcher. Je
vais vous faire un arbre généalogique dans les années 50 un couple
décide de fonder une famille. Naîtrons successivement, une fille
Helen, un garçon mal aimé Gil, Julie, puis Larry le dernier hyper
protégé. A la fin des années 80. ils ont tous les quatre des
enfants. Chacun fait face à son quotidien et à ses problèmes
parentaux. C'est ainsi qu’après
un divorce, un le père a décide d'oublier sa première
famille, et que son jeune fils doit faire face à cet abandon; qu'une
jeune fille veuille vivre son amour pleinement, que des enfants
surprotégés aient du mal à s'adapter, qu'une poupée de quatre
cinq ans soit entraînée par son père pour être le prochain petit
génie du XXIe, et qu'un enfant pas désiré soit délaissé. Tout
ceci dresse un tableau assez complet d'une société et de son
rapport à la parentalité.
Ce
film est une comédie, et une bonne. L'humour est avant tout
situationnel. Jamais méchant, surtout provoqué par un décalage
entre les réactions des enfants et les choix éducatifs des parents.
C'est bien veillant. Le plus touchant étant Gil, qui pour améliorer
l'estime de son fils, se met à entraîner son équipe de base ball,
se transforme en cow boy et fait des cascades improbables. Ces
moments sont drôles mais ne se départissent d'émotion. Car cet
amour inconditionnel semblent pouvoir bouger des montagnes.
Le
scénario est malin, il sait partir dans tous les sens, sans pour
autant nous perdre ou oublier son fil conducteur. Nous suivons quatre
cellules familiales, en fonction de nos sensibilités nous serons
plus touchés par l'une ou par l'autre. Il y a une famille de trois
enfants, un homme qui découvre qu'il a un enfant et qui le dépose
chez ses parents, un couple avec un enfant auquel le mari se consacre
en oubliant son épouse, et une femme qui élève seule un jeune ado
qui se renferme chaque jour un peu plus et sa grande sœur sur le
point d'entrer en fac et
qui vit une histoire
d'amour passionnelle avec un jeune homme qui a eu une enfance
malmenée.
C'est
ce dernier groupe qui nous a le plus touché. Helen qui est
interprétée par Dianne Wiest, inspire la sympathie et bien
qu'épuisée elle ne lâche rien. Elle est à la fois rayonnante,
réconfortante. Julie est sa fille aînée, très rapidement
va faire entrer dans son clan Tod l'homme qu'elle aime. C'est
cette arrivée qui fera bouger les choses pour sa mère, et Gary son
petit frère.
Julie
est interprétée par Martha Plimpton. Elle oscille avec aisance
entre colère et amour. Elle respire la force et l'assurance. Gary
est le petit frère , il prend les traits du tout jeune Joaquin Phoenix. Il est extrêmement touchant avec sa bouille fermée et son
regard fixant le sol. Puis éclatant de jeunesse, de fougue, et de
bétises lorsqu'il commence à interagir avec son beau frère, Tod.
Tod est joué par Keanu Reeves, personnage hyper attachant dans sa
relation avec chacun des membres de sa famille et dans ce qu'il dit
de son passé. Le tout est caché derrière une apparence de sombre
idiot qui vole vite en éclat.
Si
j'avais des bémols ils porteraient sur le scénario. Alors que ce
film est chorale souhaitant montrer les différentes manières
d’être parent ainsi que les concession qui vont de paire avec ça.
La famille que l'on suit est très blanche, à l'exception d'un des
enfants qui a un contexte de vie très différent des autres petitoux
du film. Et ce que l'on dit de sa maman est dévalorisant.
Quant
à la vision de la contraception elle est symbolisée avec une scène
autour d'un diaphragme, gênante que ce soit pour ce que cela dit de
la femme, et de son « désir » d'enfant, et de
l'homme et ça volonté de contrôle.
idem
au moment ou le scénario aborde l'avortement. la femme y tient
toujours la même place. Ce qui permet finalement au couple de
prendre une décision est dans un premier une analogie sur les
manèges du plus ridicule, puis une situation parfaite pour une
comédie mais qui ne peut pas être éclairante pendant un tel
dilemme.
Au
casting, il y a en plus des acteurs dont je vous ai déjà parlé.
Steve Martin, clown sensible jusqu'au bout des ongles. Mary
Steenburgen lui donne la réplique et équilibre ce couple virtuel.
Rick Moranis est exquis dans le rôle de père qui pousse sa fille.
Puis
il y a une armada de bouchons, tous plus attachants.
J'ai
aimé ce film, qui est un instantané de la fin des années 80, ça
ne correspond finalement que peu à ce que l'on vit aujourd'hui. Mais
c'est drôle et les personnages
sont vraiment attachants. C'est un moment sympathique !
0 commentaires