Les Remplaçants

by - octobre 15, 2017


LES REMPLACANTS
de Howard Deutch

A Washington un jeune homme vit sur son bateau. Il gagne sa vie en nettoyant les coques d'autres bateaux. Alors qu'il remonte à bord du sien un coach de légende l'attend. Jimmy Mc Guinty, entraîneur émérite qui a été renvoyé pour s’être battu avec un joueur. On lui a demandé de rempiler avec pour mission de former une équipe pour remplacer l'équipe A des Washington Sentinels de football américain. Les joueurs ce sont mis en grève pour être encore plus payé.
Ce film s'il parle du sport, parle aussi des secondes chances et ce qu'implique de se réaliser dans la vie quelque soit les circonstances et les difficultés que l'on a à surmonter. Il utilise cette grève pour mettre en scène des hommes simples qui ont tout à prouver en opposition avec d'autres qui ont réussit.
Des longs métrages sur ce thème et avec une mécanique proche de celle de ce scénario, il y en a eu plusieurs. Mais celui diffère de par son ton, et par son ambiance. Pour moi il est une référence du genre. Il n'y a rien à lui reprocher. Parlons d'abord de son scénario.

L'histoire s'articule autours des quatre derniers matchs de la saison de football américain. S'il y a bien un sport auquel je ne comprends rien c'est celui là. Ça aurait du être un des points faibles de de ce film, mais il le transforme en point fort en ne se focalisant que sur les personnages. Et c'est avant tout eux que l'on suit, on comprend vite les moments ou ils célèbrent un point, ou le moment où un coup de pied va être décisif. On suit les matchs, nous nous exaltons, nous les comprenons, même sans intégrer les règles. L'histoire se focalise surtout sur l'équipe et ceux qui la compose. Le sport est avant tout un vecteur.
Ce film nous offre aussi de beaux personnages tous plus attachants les uns que les autres. Des personnages tous différents, et toujours bien écrits. Je ne pourrais pas parler de tous dans ce billet, mais même ceux auxquels on a accordé moins d'importance ont tout de même une vraie personnalité et un vrai soin a été consacré à leurs conceptions. Un quaterback, marqué par son passé, mais toujours prêt à se sacrifier pour son équipe, un prodige du football américain sourd et muet qui n'a pas le droit au lumière de l'équipe A à cause des on handicap, un sumo, un homme aussi rapide que drôle, une brute épaisse au grand cœur, un flic, un prisonnier, des frères gagngsta... Et des danseuses hautes en couleur. Cela aurait vite pu devenir juste un film chorale, mais non, l'équipe reste au centre du film. Et les individualités font bloc. Seul Shane et Annabelle sortent un peu du lot.

Ce film est drôle. Mais vraiment très drôle. Et ça pour plusieurs raisons. D'abord car le scénario n'est jamais ou on l'attend. L'exemple le plus frappant est une situation avec le pick up de Shane, nous nous attendons à un comique de répétition, et c'est ça pendant la moitié de l'action, puis ça part en vrille, et l'action n'en est que plus hilarante. On amorce une situation, on anticipe ce qui va se passer, et c'est rarement ce qui se déroule. Le scénario bouge vraiment les lignes et habillent l'espace libéré d'éclats de rires. La chorégraphie initiale sur I will survive est l'épisode le plus improbable, et on se demande à quel moment le scénariste est venu puis s'est dit alors il seront là,il chantera, puis ils se mettront à danser. Et pourtant quand on le voit, ça paraît évident.

La réalisation, utilise le même process; elle se pare du voile d'un travail classique mais le détourne légèrement. La photographie est belle, mais elle n'est pas très originale, ni dans sa construction, ni dans ses couleurs. Cependant elle s'attarde sur ces personnages. Sa caméra se dévoue et filme les acteurs toujours plus attachants, perçant leurs secrets et surtout les installant dans leurs singularités. Elle illustre aussi l'esprit de corps que partage ses hommes, les filmant soit en groupe soit par deux ou trois. Le plus souvent en tenue de footballeurs. Ce groupe est cohérent, et il l'est grâce à la manière dont le réalisateur les filme.
Puis il y a les valeurs que portent cette histoire. De jolies valeurs exprimées avec délicatesses qui parlent d'honneur, de cœur, d'investissements en oppositions à l'appel de l'argent roi.
ce long métrage brille par son casting. Il y a entre autres. Keanu Reeves qui interprète Shane. Difficile de trouver un acteur qui colle aussi bien au personnage d'homme bien capable de tout pour le groupe. Cet acteur lui, acceptera de sacrifier la majorité de son cachet pour que Gene Hackman interprète le rôle du coach.
Annabelle est interprétée par Brooke Langton, est rayonnante. Elle est un vent de fraîcheur dans ce film. Elle raccorde tous les pans de l'histoire de shane.
Ou encore Rhys Ifans hilarant à chaque fois qu'il apparaît à l'écran.

Ce film est un film comme on n'en a plus fait depuis longtemps et c'est bien dommage. C'est du bel ouvrage cinématographique et un bon moment garanti.



You May Also Like

0 commentaires

Rechercher dans ce blog