SWEET NOVEMBER
de Pat O'Connor
Traumatisée
par ma mère et love story dans ma prime enfance, je fuis les
comédies romantiques et dramatiques comme la peste. Si j'ai donné
sa chance à celle là c'est à cause de son casting.
Nelson
est le publicitaire du moment ses pubs innovantes et impertinentes
sont partout, il collectionne les prix. Mais tout ceci à un coût.
Il n'est disponible pour rien d'autre, son appartement est froid, il
n'a pas le temps pour sa copine . C'est un courant d'air sure de lui.
Un jour il est obligé de repasser son permis et il le fait perdre à
une très jolie jeune femme, arrivée en retard et brisant le calme
de cet examen. Elle doit attendre un mois avant de le repasser. Mais
ce n'est pas grave car après avoir volé quelques heures sur l
emploi du temps surchargé,de cet homme pressé; elle décide d'en
faire son mois de Novembre. Pendant un mois elle sera toute à lui et
lui apprendra à vivre.
Ce
film qui divise le monde des amoureux du cinéma, est pour moi une
jolie petite chose. Le film se déroule à San Fransico, ce qui
implique des décors extérieurs qui font rêver. La plage
ensoleillée et accueillante (je tiens à préciser que si vous
regarder ce film avec le maître des clefs de ce blog, il cherchera
Alcatraz pendant cette scène). Des maisons et des architectures
toujours plus belles et plus colorées les unes que les autres avec
des loggias, le funiculaire toutes ces petites choses qui nous font
trouver ce paysage familier.
Les
décors intérieurs sont tout aussi beaux. Si l'appart de Nelson est
l'incarnation de la fonctionnalité et de la froideur, celui de Sara
où se passe majoritairement l'histoire est plein de couleurs
chaleureuses avec un agencement qui lui est propre. Ils sont le
reflet de leurs personnalités.
Car
les personnages sont assez prévisibles, mais cependant plaisants et
jamais monolithiques. Et les décors de leurs maisons ne sont pas les
seuls marqueurs de qu' ils sont. Les habits font parti de ce tout .
Lorsqu'il exerce Nelson a un vrai uniforme «costume hors de prix»,
des costumes que Sara
donne et il finit avec les habits tout à fait normaux qui ne
tiennent plus de la représentation. Les couleurs sont chaudes et ces
habits semblent si confortables que je n'ai aucun mal a imaginer mon
homme se lover dans les hoodies ou moi dans les châles et les
écharpes de Sara.Ils sont colorés et chauds. Elle est adepte de la
superposition des habits et des grosses chaussures. Pour une fille de
ma génération ses fringues sont un cocon visuel.
L'histoire
évolue, et les passages importants sont symbolisés par des
couleurs. Le plus marquant étant le filtre bleu de la fin du film.
Mais l'inondation des couleurs est aussi présente à d'autres
moments. La prédominance du noir lorsque notre publicitaire présente
les pubs sur le hot dog (ce qui est un tournant de l'histoire), le
bleu chirurgical lorsqu'il se réveille le matin, ou les jaunes et
les verts lorsqu'il est invité à souper chez Chaz. Le réalisateur
utilise les couleurs comme pour surligner le plus souvent avec
délicatesse les moments charnières.
Cela
aide à mettre en place cette histoire et son discours.
En premier
lieu un plaidoyer pour ne pas gaspiller sa vie. Si sara se donne
corps et âme à des hommes pendant un mois c'est avant tout pour
qu'ils profitent de leurs vies. Elle aide celui d'octobre à
combattre sa timidité, et espère bien ouvrir les yeux de Nelson sur
son comportement égo centré qui ne cherche que le profit et ne
pense même pas à en profiter, leur première nuit, le voyage en
funiculaire en sont les parfaits exemples.
Puis
il y a l'amour et la manière dont on l'accepte ou pas dans nos vies.
Ce que l'on peut faire pour lui, ce que l'on peut accepter (de le
mériter, le perdre ou de vivre différemment). En découle une
manière de le percevoir et d'appréhender la vie en générale. Ce
qui influe sur comment on considère les autres ce n'est pas qu'une
question de sauvetage de chiot, c'est la manière dont on considère
les gens et tout ce qui nous entourent, l'empathie et la sympathie
que l'on dégage. Et finalement que voulons nous faire de notre temps
sur terre?
Pour
interpréter ce film il y a avant tout Charlize Theron qui est
sublime et terriblement lumineuse. Elle arrive à tenir ce rôle
assez peu réaliste et nous donner envie d'avoir une personne comme
elle dans nos vies. Elle est si expressive,une moue et elle change la
face du monde.
Keanu
Reeves interprète Nelson . Il a la scène d'introduction la plus
improbable pour un film romantique de tous les temps, à base de «ma
saucisse est bonne» et de filtre bleu. Il est toujours attachant et
même dans ces moments plein de testostérone dans la publicité, il
arrive à laisser une petite brèche ou l'on perçoit son humanité
qu'on a envie de gratter.
Liam
Aiken est super touchant. Vous me direz un enfant acteur à Hollywood
ça sait vous faire vaciller. Mais Abner m'a arrachée le cœur avec
ses grands yeux, et son attitude. Et s'il est loin d’être le
personnage principal, on a vraiment envie de savoir ce qui va se
passer pour lui.
Jason
Isaacs est excellent en meilleur ami qui survient des qu'on ne
l'attend pas. Il incarne l'humanité et la bienveillance du film. Et
ses choix sont la mise en action de ce que prône le scénario.
Ce
long métrage n'est pas le film du siècle, ni de l'année. Mais il
ne mérite pas le tombereau de haine et de mauvaise foi qui
l'accompagne. Oui on voit venir certaines choses, mais c'est un genre
très codifié. Et ce n'est pas non plus prévisible à l’extrême.
Il est fluide, et bienveillant. Et le plus important, c'est un moment
agréable, et très efficace, et vous laissera pleurant pendant
quelques temps.
1 commentaires
Salut,
RépondreSupprimerSweet November n’est pas le film de l’année, mais ça fait plaisir de voir Keanu Reeves dans un différent registre. L’histoire est simple et les personnages sont très attachants. C’est le genre de long-métrage qui redonne le sourire.:)
A+