2010 - 20192016Courtney HuntCritiqueGabriel BassoGugu Mbatha-RawJames BelushiKeanu ReevesRenee Zellweger
The Whole Truth
THE WHOLE TRUTH
de Courtney Hunt
The
Whole truth (toute la vérité), est un film dont je n'attendais pas
grand chose. Je ne l'ai vu que parce que son casting m'a interpellée.
Dans
une ville de Louisiane débute le procès d'un jeune homme de dix
sept ans jugé pour le meurtre de son père alors qu'il n'en avait que
seize. Il refuse de dire un mot depuis ce meurtre. Son avocat essaie
de le défendre et déploie tout son savoir faire pour le faire
parler.
L'histoire
commence après la sélection du jury et avec l'arrivée de l'avocat
dans la salle.
La force de ce film est dans son scénario. Scénario est finement mené.
Il utilise différents axes de
narration. La voix off est celle de Ramsey, elle présente les faits
et intervient ponctuellement. Mais on découvre aussi au cours du
procès ce qui s'est passé lors des témoignages, que ce qui est dit
à ce moment là soit vrai ou faux . Il y a un flash qui nous montre
la vérité. Le spectateur détient à ce moment des données que
l'avocat perçoit mais dont il n'a pas la pleine mesure.
Par moment
la narration se fait plus consensuelle, plus habituelle. Elle est
juste troublée par les dessins et les griffonnages de notre jeune
accusé sur son bloc jaune...
cette
manière de narrer l'histoire est à l'image de la réalisation. Elle
n'est jamais là ou on l'attend. Elle prend les habits de la série B
et nous balade de manière assez déconcertante. Par exemple assez
rapidement on a des doutes sur ce qui a pu se passer. On a
l'impression qu'une certaine personne est plus impliquée que ce qui
nous est dit. Et fort de
nos réflexes de cinéphiles on anticipe et on brode. S'en faire
attention que c'est l'arbre qui cache la foret. La révélation de la
fin du film je l'ai absolument pas vu venir.
Pour
se permettre ce genre de choses, il faut que la réalisation soit
d'un classicisme à tout épreuve.
Et à
bien des égards elle est. Du lieu protocolaire et codifié qu'est un tribunal, avec ses us, ses coutumes, ses gens bien rangés
à leurs places. Les décors sont sobres et coûteux, on sent que les
matériaux sont nobles, les tapis hors de prix. Le luxe est partout
présent. Le code couleur est sans fioritures, dans ses tons comme
dans sa palette. Les costumes et
les tailleurs constituent la majorité du vestiaire du film. Le seul
moment ou apparaît une veste à capuche bleu roi, elle brise nos
certitudes.
Le
casting est à la hauteur du film.
Gugu Mbatha-Raw et Gabriel Basso
ont une présence à l'écran folle alors qu'ils ont des rôles peu
parlant. James Belushi est lui aussi rarement à l'écran mais il a
un charisme d'ogre. Il campe la victime et il vous terrifie.
Renée
Zellweger est la femme qui disparaît. Elle sème parfaitement le
spectateur. On ne sait pas quoi croire à son propos. Elle se sert
parfaitement de son apparence physique pour incarner loretta.
Ramsey
l'avocat est interprété par Keanu Reeves est parfait dans ce rôle,
on a immédiatement confiance en lui, et on suit son combat avec
beaucoup d’empathie.
Ce
film a aussi la particularité de parler de la maltraitance physique
et morale dans des milieux cossus, même si ce n'est qu'abordé ça
le mérite d’être là et sans concession. A tel point qu'il a été
interdit au moins de 16 ans aux usa aux moment de sa sortie
Ce
film m'a surpris. Il est plus intéressant qu'il en à l'air. Sa
finesse et son ton réaliste le font détonner à coté de la défense
Lincoln et le maître du jeu que j'aime pourtant énormément.
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