The Whole Truth

by - août 04, 2017


THE WHOLE TRUTH
de Courtney Hunt

The Whole truth (toute la vérité), est un film dont je n'attendais pas grand chose. Je ne l'ai vu que parce que son casting m'a interpellée.

Dans une ville de Louisiane débute le procès d'un jeune homme de dix sept ans jugé pour le meurtre de son père alors qu'il n'en avait que seize. Il refuse de dire un mot depuis ce meurtre. Son avocat essaie de le défendre et déploie tout son savoir faire pour le faire parler.
L'histoire commence après la sélection du jury et avec l'arrivée de l'avocat dans la salle.
La force de ce film est dans son scénario. Scénario est finement mené. 
Il utilise différents axes de narration. La voix off est celle de Ramsey, elle présente les faits et intervient ponctuellement. Mais on découvre aussi au cours du procès ce qui s'est passé lors des témoignages, que ce qui est dit à ce moment là soit vrai ou faux . Il y a un flash qui nous montre la vérité. Le spectateur détient à ce moment des données que l'avocat perçoit mais dont il n'a pas la pleine mesure.
Par moment la narration se fait plus consensuelle, plus habituelle. Elle est juste troublée par les dessins et les griffonnages de notre jeune accusé sur son bloc jaune...
cette manière de narrer l'histoire est à l'image de la réalisation. Elle n'est jamais là ou on l'attend. Elle prend les habits de la série B et nous balade de manière assez déconcertante. Par exemple assez rapidement on a des doutes sur ce qui a pu se passer. On a l'impression qu'une certaine personne est plus impliquée que ce qui nous est dit. Et fort de nos réflexes de cinéphiles on anticipe et on brode. S'en faire attention que c'est l'arbre qui cache la foret. La révélation de la fin du film je l'ai absolument pas vu venir.
Pour se permettre ce genre de choses, il faut que la réalisation soit d'un classicisme à tout épreuve.
Et à bien des égards elle est. Du lieu protocolaire et codifié qu'est un tribunal, avec ses us, ses coutumes, ses gens bien rangés à leurs places. Les décors sont sobres et coûteux, on sent que les matériaux sont nobles, les tapis hors de prix. Le luxe est partout présent. Le code couleur est sans fioritures, dans ses tons comme dans sa palette. Les costumes et les tailleurs constituent la majorité du vestiaire du film. Le seul moment ou apparaît une veste à capuche bleu roi, elle brise nos certitudes.
Le casting est à la hauteur du film. 
Gugu Mbatha-Raw et Gabriel Basso ont une présence à l'écran folle alors qu'ils ont des rôles peu parlant. James Belushi est lui aussi rarement à l'écran mais il a un charisme d'ogre. Il campe la victime et il vous terrifie.
Renée Zellweger est la femme qui disparaît. Elle sème parfaitement le spectateur. On ne sait pas quoi croire à son propos. Elle se sert parfaitement de son apparence physique pour incarner loretta.
Ramsey l'avocat est interprété par Keanu Reeves est parfait dans ce rôle, on a immédiatement confiance en lui, et on suit son combat avec beaucoup d’empathie.
Ce film a aussi la particularité de parler de la maltraitance physique et morale dans des milieux cossus, même si ce n'est qu'abordé ça le mérite d’être là et sans concession. A tel point qu'il a été interdit au moins de 16 ans aux usa aux moment de sa sortie

Ce film m'a surpris. Il est plus intéressant qu'il en à l'air. Sa finesse et son ton réaliste le font détonner à coté de la défense Lincoln et le maître du jeu que j'aime pourtant énormément.

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