Julieta

by - janvier 10, 2017



Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.
Julieta – 18 Mai 2016 – Réalisé par Pedro Almodovar

Ce mois-ci, j'ai découvert plusieurs films de Pedro Almodovar. Il y a eu « Tout sur ma mère », « Parle avec elle » et enfin l'excellent « Volver ». Trois films qui viennent enrichir le regard que j'avais sur Almodovar, après avoir seulement vu « La Piel que Habito ». Un cinéaste exigeant, à l’esthétique colorée; aux thèmes récurrents et aux personnages bigarrés que l'on retrouve régulièrement en haut de l'affiche et comme j'étais lancé, j'ai découvert à la suite de Volver, son dernier film en date, le bien nommé « Julieta ».

Des le début on sent la nostalgie qui gagne Julieta, elle est pensive, secrète, mais elle est occupée par son futur déménagement de Madrid avec son nouveau compagnon ce qui fait qu'elle ne s’appesantit pas sur son sort. Toutefois quand elle sort de chez elle, elle tombe fortuitement sur une ancienne camarade de sa fille « Béa », qui lui donne des nouvelles de sa fille, ce qui déstabilise Julieta. Car cela fait des années qu'elle n'a pas vu sa fille qui du jour au lendemain a décidé de purement l'effacer de sa vie et cette rencontre n'a fait que raviver une blessure qu'elle penser avoir cicatrisé. Chamboulée, elle ne veut peux plus partir parce qu'elle ce folle espoir de la retrouver enfin. C'est ainsi qu'elle se met à lui écrire tout ce qu'elle ne lui a jamais dit, la replongeant bien des années en arrières …

Sur cinq films vu de Almodovar, je place sans hésiter « Julieta » dans ceux que j'aime le moins. Et je ne comprend pas ! Pourtant tous les signaux étaient aux verts pour que j'apprécie le film, une histoire de femme comme il sait si bien le faire, mais aussi une reconnaissance critique que son précédent film avait échappé. Bref de quoi être enthousiasmé par le film du réalisateur espagnol et espérer passer un moment agréable devant. Sauf que ce fut pas le cas.

Cette adaptation d'un recueil de nouvelle de Alice Munro était un projet qu'Almodovar mûrissait depuis « La Piel que Habito », qu'il a d'abord développer en langue anglaise avant de faire volte-face et de le penser en langue espagnole. Un choix sans doute plus facile pour pouvoir le mener à bien et se détacher un tant soi peu de l’œuvre originale. Il conte alors de nouveau une histoire ou les femmes sont les actrices de leurs destins. Une histoire faites de morts, de disparitions, puis de silences, de douleurs et d'incompréhensions. Des thèmes qui sont chers au réalisateur, mais qui ici ne trouve pas le même écho qu'habituellement, la faute en partie a un scénario linéaire qui ne cherche même pas à cacher sa prévisibilité. Ce n'est qu'un enchaînement de flashbacks qui se succèdent, sans rythme, sans tempo, ni imagination ou on est captif de la mollesse de Almodovar qui nous entraîne dans la catatonie de son personnage principal.

Cependant je salue les deux actrices principales qui portent le film sur leurs épaules. Tout d'abord on a Adriana Ugarte qui joue Julieta jeune. Une actrice révélée à la tv espagnole qui trouve ici son premier grand rôle au cinéma. Elle fait preuve d'une grande adaptabilité et révèle une grande sensibilité. Et celle qui joue Julieta adulte est une actrice fort talentueuse mais bien trop discrète qui ne nomme Emma Suarez. Elle donne ce qu'il faut de caractère et de tempérament pour nourrir au mieux le personnage de Julieta. Une performance à l'unisson de celle de sa partenaire qui colle à merveille et ou l'on ne doute jamais que c'est le même personnage. 


Décevant !


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