La Légende du Grand Judo

by - juin 23, 2014


La légende du Grand Judo – Akira Kurosawa – 25 Mars 1943

Certains cinéastes se battent pour monter leurs projets, tandis que d'autres montent leurs projets dans des pays en guerres. Akira Kurosawa fait partie de la seconde catégorie, tout d'abord assistant réalisateur ou il toucha a presque tous les métiers du cinéma, il se lança en 1943 pour son premier long métrage « La Légende du Grand Judo ». Un long métrage a l'histoire traditionnelle, qui passa malgré tout par la case censure, avec 17 min en moins, une gageure pour un cinéaste qui se révèle si talentueux. Sugata Sanshiro est un jeune garçon sur le chemin de la maturité ! Il cherche à apprendre le Ju-Jitsu, l'un des arts martiaux phare du japon, mais au détour d'un affrontement, il tombe en admiration devant Shogoro Yano, maître d'une école de judo. Sanshiro abandonne rapidement pour apprendre le judo, un art dans lequel il va vite exceller, pour devenir un combattant des plus reconnus. Alors que le Ju-Jitsu est remis en cause, le dojo de Yano peut briguer la place d'art martial dominant, mais pour cela, Sanshiro va devoir affronter, celui qui était son maître … Le résultat final est plus qu'honorable, il est même très bon, tant il concilie respect des traditions et la modernité, véritable clé de voûte d'un récit initiatique. Akira Kurosawa adapte le roman de Tsuneo Tomita « Sugata Sanshiro », écrivain mais surtout fils de Tomita Tsunejiro, premier disciple de Kano Jigoro, le fondateur du Judo. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir le récit tournée autour du Judo, de sa rivalité avec le Ju-Jitsu, de son expansion et de l'impact que cela à dans la société japonaise, une rivalité matérialisé par le personnage de Sugata Sanshiro, véritable ovni dans un monde codifié a l’extrême. Oui car Sanshiro ne s'en tien pas a son premier engagement, il change d'école, de monde et d'ambiance pour embrasser le destin de judoka, ce qui est une premier preuve d'individualisme, voir d'exaltation personnelle, tout comme sa jeunesse, son insolence, prompt a lui faire dire un paquet d'idiotie mais c'est toujours contrebalancer par la réalité de la vie, des affrontements qu'il doit mener et de la responsabilité qui lui en incombe.
Akira Kurosawa livre un récit a la fois contemplatif, sombre et parfois désabusé, sur un milieu ou il n'y a jamais vraiment de gagnant, ni de perdant. La réalisation est de toute beauté, chaque plan (le Lotus et sa symbolique), chaque mouvement de caméra est utile, bien cadré et sert le récit comme il se doit, rajoutons à cela une photographie des plus brillantes signé Akira Mimura et une bande originale bien pensé de Seiichi Suzuki on obtient un film a l'équilibre brillant même si dans un coin de la tête, je ne peux m’empêcher au coupure qu'a du subir le film, qu'on ne retrouvera jamais …
Le film est aussi fort d'un bon casting, Denjiro Okochi, Ryunosuke Tsukigata, Takashi Shimura, Ranko Hanai mais aussi Susumu Fujita, le maladroit Sanshiro Sugata qui est vraiment crédible dans son rôle, un mélange qui allie force, naïveté et inattention chronique, pour un personnage qui gagne peu a peu en sympathie et en assurance. 

Une première oeuvre a ne pas rater !


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