True Detective [Saison 1]

by - avril 19, 2014



TRUE DETECTIVE
Crée par Nic Pizzolatto


Réalisé par Cary Fukanaga

La première saison se déroule en Louisiane, en 1995, et narre l'enquête de deux inspecteurs de la Louisiana State Police, Rust Cohle et Martin Hart, chargés de résoudre le meurtre d'une jeune femme coiffée de bois de cerfs et tatouée de dessins sataniques. Alors qu'ils ont quitté la police, ils sont contactés en 2012 par deux autres inspecteurs alors qu'un meurtre similaire a été commis.






Le voyage fut tortueux, incertain et profondément dangereux, c'est ainsi ! Lorsque vous commencerez True Detective, ne pensez pas tomber sous le charme des paysages comme un certain chanteur, ou encore tomber sur Sawyer a la recherche de Tom mais plutôt à un voyage sinueux, le long du Missisippi, bercé par la chaleur du climat, sa moiteur ou encore par les rites ancestraux des personnes locales, proches, secrètes, qui ne se livrent que rarement … Excepter sous la plume de Nic Pizzolatto ou encore sous l’œil de Cary Fukanaga, deux éléments clé, indissociables de cette réussite grandiloquente.

Un format de série que l'on ne voit pas souvent, mais des le début, je savais que la qualité serait là. Pourquoi ? L'intuition je dirai mais aussi le casting, l'oscarisé Matthew McConaughey, l'impeccable Woody Harrelson, le format, une seule histoire, sur 8 épisodes, un début, une fin ainsi qu'un seul réalisateur, ce qui permet de garder une cohérence tout le long de la série, mais l'élément ce qui pour moi fut prépondérant, est l'histoire, concocté par Nic Pizzolatto, digne des meilleurs romans. 




La Louisiane s'éveille, lentement, doucement, sous une chaleur harassante, un lieu hors de tout, du temps, de l'usure, figée dans un coin de l’Amérique, avec ses codes, ses mœurs, ses croyances a la croisée de l'ombre et de la lumière. Alors que persiste la nuit, seul les sirènes de police percent, nombreuses et fortes, un crime horrible vient d' être commis, dépassé par ce qu'ils voient, deux inspecteurs chevronnés de la criminelle arrivent. L'un s'appelle Martin Hart, policier modèle, père dévoué, l'autre quant a lui, bien plus secret et réservé s'appelle Rust Coehle, tout deux enquête des maintenant sur le meurtre de Dora Lange, une affaire sordide, différente des autres, par sa violence, par sa complexité ainsi que par ce quelle semble soulever, les politiques sont nerveux, les religieux aussi, devant un meurtre rituel qui va déterrer de vil secret et sous les étoiles dévoiler les âmes …

Quand la saison se finit, on a passé17 ans dans la vie des inspecteurs, a raison de trois temporalités différentes. Un découpage de l'histoire très intelligent de la part de Nic Pizzolatto, qui nous balade a son gré dans cette histoire, tout en brouillant les pistes avec soin, tissant la toile d'une Louisiane malade, corrompu, pourri de l'intérieur, terrain de jeu efficace pour ses personnages. Car malgré les meurtres, l’enquête, les tueurs, c'est une histoire de personnes, hommes, femmes, mari, amant, prostitué, prêtre, une histoire de notre temps, a la fois moderne et ancienne dans ce quelle évoque, la lutte incessante entre le bien et le mal, ce que cela révèle au yeux de tous, les qualités et les défauts des hommes, notamment le duo d’enquêteurs, marqués chacun a leur manière par la vie.

Si l'histoire concocté par Nic Pizzolatto ne surprendra peut être pas tout le monde, elle n'en est pas moins prenante. True Detective, ce n'est pas qu'un auteur talentueux c'est aussi une réalisation digne d'un long métrage, grâce a des équipes techniques brillantes et surtout un Cary Fukanaga en phase avec le projet.



Tout d'abord moi qui ne suis pas « fan » des génériques, je ne peux rester insensible devant celui de True Detective, « Far From Any Road » de Handsome Familiy résonne et on plonge dans l'enfer de la Louisiane, enchaînant dessin, surimpression, symbole christique, le générique fait partie intégralement de la série, comme point de départ mais aussi comme mémo. Une entrée en matière réussit qui permet de basculer rapidement dans les épisodes, c'est ainsi qu'on découvre une direction artistique sans aucune faute de goûts, des décors aussi glauques qu'uniques, des costumes choisis avec goûts jusqu'à la photographie de Adam Arkapaw; ils viennent appuyer la réalisation de Cary Fukanaga, posée, ample, qui prend le temps de capter les décors, l'instant pour bien nous faire ressentir le climat qui y règne, il se montre tout aussi a l'aise quand il s'agit de mettre en scène ses acteurs, les dialogues (tous très bons) mais aussi pour chorégraphier d'intenses fusillades et croyez moi, il y en a une qui vous coupera le souffle...

Le succès de la série, se base donc sur trois choses; le talent d'écrivain de Pizzolato, celui de Fukanaga a la réalisation, mais aussi sur deux interprètes qui éclairent la télévision américaine en ce début d'année, les talentueux Matthew McConaughey et Woody Harrelson. Si le second est bon, ils ne fait pas le poids face a Rust et Marty, Matthew McConaughey est tellement impliqué, que Rust semble être le prolongement de son interprète, accroc a son travail, intense dans sa traque et complètement transfiguré par la douleur de la vie, une composition a fleur de peau qui fait partir McConaughey sur de très bon rails des 2014. Son collègue n'est pas en reste, Woody Harrelson est a l'aise dans le personnage de Marty, sanguin, nerveux, impulsif, en somme très humain, tout l'opposer de Rust et c'est ce qui fait que le duo fonctionne, ils se complètent a merveille et ils font ressortir le meilleur de chacun …

C'est pour moi la série de ce début d'année, bien écrite, bien réalisé, très bien joué et qui rapproche encore plus le cinéma de la série télé. 


Et si t'est pas content !!! Rust et Marty te disent fuck ! 





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6 commentaires

  1. Très intéressé et dès qu'elle sort en DVD (c'est pour juin je crois) je me la prends. Surtout que les critiques sont vraiment excellentes, la tienne en est la preuve. Et puis cela me changera des daubes Glee et Taxi Brooklyn.

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    1. Vers le 11 juin normalement !
      Oui, c'est vraiment la série qui a presque mis tout le monde d'accord. Ensuite les plus accroc au série, lui rapproche un manque d'originalité, de ressemble a Twin Peaks ...
      Mais dans l'ensemble, c'est unanime ...
      Et pour tout te dire, cela fait longtemps que je n'avais pas autant pris mon pied sur une série

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    2. J'ai vraiment hâte. Moi je vois beaucoup d'excellentes séries en ce moment je n'ai pas à me plaindre que ce soit Breaking Bad, Game of thrones, Boardwalk empire, American Horror story ou Homeland. En fait je regarde un peu leur côte et j'achète ou regarde (ce qui est plutôt rare même si je l'ai fait avec Homeland) au moins la première saison et si je suis convaincu, je regarde le reste. Mais quand une série est finie j'achète souvent l'intégrale. Pour Breaking Bad j'ai vraiment saisi l'ocaz.

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    3. J'en ai entendu que du bien celle dont tu parles, hormis Homeland que j'ai laché au bout d'une saison. Mais la je regarde des séries car au cinoche je trouve qu'il n'y a rien de fantastiques ...

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  2. Oui les séries commencent sérieusement à dépasser le cinéma. Quand tu vois Game of thrones c'est juste énorme au niveau des décors ou des effets-spéciaux. Même au niveau du récit, c'est le meilleur récit de fantasy depuis Le seigneur des anneaux.

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    1. C'est une évidence qu'on vit un très bel age pour les séries !

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