The Grandmaster

by - avril 19, 2013



Si « The Grandmaster » a mis près de quatre ans a se tourner, Wong Kar-wai a commencé bien plutôt a penser son film. On est en 1996, alors qu'il tourne en Argentine son film « Happy Together », il s’arrête au détour d'un kiosque, interpellé par la couverture d'un magazine qui avait Bruce Lee en une. Frappé de voir que 20 ans après sa mort, Bruce Lee avait toujours la cote, il se décide dans un premier temps pour faire un film sur Bruce Lee, mais en approfondissant l'histoire de Lee, il se fascine pour son maître, le célébrissime Yip-Man. Cet ainsi qu'il se met à creuser, à chercher, plongeant corps et âme dans des photos d'archives, de livres, pour découvrir un monde pleins de rivalités, de trahisons ou les maîtres s'affrontés entre eux. Pour mieux comprendre cet héritage, il se lance dans un périple de trois ans, dans plusieurs villes, a la rencontre de grands maîtres en Arts-martiaux qui lui racontèrent bien des choses. Conscient du patrimoine qu'on lui confiait, il se décida a rendre hommage aux écoles de Wing Chun, de Ba Gua, de Xing Yi et de Ba Ji dans un film qu'il voulait respectueux et spectaculaire

Le Grand maître Baosen qui est a la tête de l'Ordre des Arts Martiaux, voit le temps qui passe devant ses yeux et il doit maintenant choisir son successeur a la tête de l'ordre. Ip-Man Grand maître du Wing-Chun vit une vie prospère a Foshan, femme, enfants sans jamais se soucier de quoi que ce soi mais quand Baosen lors d'une fête en son honneur a Foshan leur demande de choisir un Maître qui l'affrontera en duel pour la tête de l'ordre, Ip-Man est désigné …. Mais rien n'est simple dans un monde ou les rivalités sont nombreuses et les dissensions fréquentes, Gong er la fille de Baosen est torturé entre l'idée de venger son père ou de fonder un foyer, La Lame souhaite échapper a son passé, Masan quand a lui espère la gloire puis reste Ip-Man qui des son arrivé a la tête de l'ordre a vu son existence plongé en enfer, la guerre, la perte de ses richesses, l'exil … Mais la question que tous se posent …. Comment respecter nos valeurs dans un monde qui évolue beaucoup trop vite ? Comment ne pas se trahir ???

Le piège de ce film, c'est de croire qu'il ne portait exclusivement sur Ip-Man comme l'étaient les films de Wilson Yip, car ici on est au delà de sa. Wong Kar-wai ne réalisé pas un biopic mais un film sur l'histoire des Arts-martiaux. Même si le fil conducteur reste la vie de Ip-Man, les 3 autres maîtres sont la pour illustre l'évolution de leur arts a travers les ages, certain sont bloqué par la tradition, d'autre par leur ambition ou encore leur déception, ils évoluent plus ou moins dans l'ombre, pour essayer de garder et transmettre ainsi leur patrimoine. Cet héritage est quand a lui bien mis en valeur, les quatres styles, le Ba Gua, le Wing-chun, le Ba Ji et le Xing Hi sont tous présent et chorégraphie avec élégance par Yuen Wo-Ping, qui travailla en étroite collaboration avec des consultants spécialisé dans chacune des 4 Disciplines, donnant lieu a des passages dantesque mais le seul hic c'est que certains échanges de coups sont a la limite du lisibles sans sa on aurait frôler la perfection …


Ce que j'ai apprécié avec le film de Wong Kar-wai et que ne possède pas a mon sens le film de Wilson Yip ces toute la dramaturgie de l'histoire, du personnage de Ip-Man et de la profondeur apportés a chaque personnages, comme dit si bien le personnage « Si la vie était une saison, mes premières quarante années sont mon printemps », un personnage qui est d'abord très discret, réservé qui parle peu, on suit ensuite son déclin, la perte de ses enfants, son éloignement progressif de sa femme et cet amour fraternel qu'il a pu noué avec Gong-Er, dont on ne peut décrocher les yeux a chaque présence de ce personnage a l'écran, éternelle rivale martiale elle sacrifiera sa vie pour son art, cet une relation fragile, intime et dure qui lie chaque personnage a sa discipline, qui les façonnent et qui les guident. C'est peut être le plus intéressant dans le film, ce subtil mélangé d'émotions et d'actions, de réflexions et de sacrifices qu'apportent sans cesse Wong Kar-wai malgré quelque faiblesse dans l'introduction de certains personnages, ou finalement la bonté d’âme, la passion se conjugue a merveille avec la rapidité du geste et de la pensé, pour ainsi magnifié de pur moments de kung-fu, la scène d'introduction par exemple, 30 jours de tournage, un rendu exceptionnel ainsi qu'une impression de puissance phénoménale, le tout et ceci pendant deux heures ou Philippe Le Sourd signe une photographie démentielle, détaillé, varié, bref un vrai bonheur pour les yeux


Tony Leung Chiu Wai, Zhang Ziyi, Chang Chen et Zhang Jin représente les quatre maîtres du film au quatre style tout aussi différents et tous ont fournis une splendide performance. Tony Leung est excellent de bout en bout, incarnant un Ip-Man sérieux, calme et suffisamment réfléchis pour éviter les erreurs mais il y insuffle aussi beaucoup de malice, a plus de 50 ans il fait corps avec le personnage. Je n'ai jamais vu, a part dans ce film Zhang Ziyi aussi belle et mis en valeur par son réalisateur, une sensation de force omniprésente s'en dégage mais au fond si fragile qu'elle en est touchante. Les deux derniers sont tout aussi important mais bien moins présent a l'écran, dont Chang Chen qui joue le rôle de la Lame, d'ailleurs on en sais bien trop peu a son sujet et Zhang Jin qui interprète Ma San se révèle tout aussi intéressant, un personnage ambitieux, pétri de rancœur qui ne cherche qu'une seule chose la reconnaissance. Puis on peut compter sur eux Wong QingXiang dans le rôle de l'imminent Baosen, Shang Tielong en tant que garde du corps donc l'aspect rustre contraste avec la bon du personnage ainsi que Zhang Yongcheng dans le rôle ingrat de la femme de Yip-Man ….

Au final je suis conquis, le film possède quelques défauts qui sont loin d’être insurmontable, une histoire trop dense qui éclipse des personnages, des phases de combats parfois illisibles et même si je m'attendais a être plus surpris "The Grandmaster" fait son effet. Wong Kar-wai nous transmet avec énormément de sincérité et de passion un bout de l'immense patrimoine culturel chinois au travers des yeux Ip-Man

Le Kung-Fu !!! Deux mots, horizontal, vertical .. Celui qui le maîtrise restera seul debout  ..  Tu ne crois pas ?

THE GRANDMASTER
Réalisé par Wong Kar-wai
Sortie en salle le 17 Avril 2013

Synopsis :

Chine, 1936. Ip Man, maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-fu) et futur mentor de Bruce Lee, mène une vie prospère à Foshan où il partage son temps entre sa famille et les arts-martiaux. C’est à ce moment que le Grand maître Baosen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, cherche son successeur. Pour sa cérémonie d’adieux, il se rend à Foshan, avec sa fille Gong Er, elle-même maître du style Ba Gua et la seule à connaître la figure mortelle des 64 mains. Lors de cette cérémonie, Ip Man affronte les grand maîtres du Sud et fait alors la connaissance de Gong Er en qui il trouve son égal. Très vite l’admiration laisse place au désir et dévoile une histoire d’amour impossible. Peu de temps après, le Grand maître Baosen est assassiné par l’un de ses disciples, puis, entre 1937 et 1945, l’occupation japonaise plonge le pays dans le chaos. Divisions et complots naissent alors au sein des différentes écoles d’arts martiaux, poussant Ip Man et Gong Er à prendre des décisions qui changeront leur vie à jamais…

You May Also Like

16 commentaires

  1. Je veux le voir et la scène d'ouverture (4 mois pour la tourner!) m'excite particulièrement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. 30 Jours !!! Pour la scène sous la pluie

      Supprimer
    2. Perso j'ai entendu parler d'au moins 40 jours selon Tony Leung (oui j'ai mal lu!).

      Supprimer
    3. 30 ou 40 jours peu importe, Tony Leung en a vraiment bavé, jusqu'a en etre malade

      Supprimer
    4. Oui une grosse bronchite aigue je crois.

      Supprimer
    5. Est des fractures pendant son apprentissage

      Supprimer
    6. Ce qui arrive souvent sur un film de combats, mais Tony Leung n'est pas réputé pour ce genre de films.

      Supprimer
    7. Oui mais la je te parle avant de commencer a tourné, il se pete le bras une fois, on lui conseille de se reposer et de guerir, ce qu'il ne fait pas, jusqu'au jour ou il se le pète encore plus gravement

      Supprimer
    8. C'est ça le profesionalisme! C'est comme pour sa bronchite, il a attendu la fin du tournage de cette ouverture pour aller à l'hostau.

      Supprimer
    9. Ouai mais il doit avoir l'habitude avec WKW ce n'est pas son premier film

      Supprimer
  2. Je partage entièrement ton avis. Comme toi, le manque de développement de La Lame m'a gêné, pour les autres personnages ça allait. Visuellement c'est quasiment parfait, si on lui pardonne le montage parfois maladroit (mais bon, couper 2h30 de bobine, ça ne peut qu'affaiblir un film). J'ai adoré le propos humble et humaniste du film, teinté de spiritualité chinoise, et les dialogues en haïku sont un régal !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui ces bien dommage pour le montage, mais comme toi c'est le message, le propos du film, simple et plein d'humilité

      Supprimer
  3. Magnifique et magistral. Les ellipses et la construction non linéaire ajoutent à la poésie du film qui est parcouru de sublimes fulgurances visuelles et de grands moments d'émotion.

    RépondreSupprimer
  4. Sublime film dont la tagline "Il était une fois le Kung-Fu" prouve surtout que le réalisateur semble avoir beaucoup tergiversé quant au chemin à prendre. car au final il ne s'agit pas vraiement d'une bio de Ip Man d'où un scénario pas toujours fluide. Il n,'en demeure pas moins que ce film est une claque visuelle... 3/4

    RépondreSupprimer

Rechercher dans ce blog