King Arthur: Legend of the Sword

by - février 10, 2018


Le réalisateur acclamé Guy Ritchie insuffle son dynamisme et son style au mythe légendaire d’Excalibur qui retrace l’ascension d’Arthur, des rues au trône. Lorsque le père du jeune Arthur est assassiné, son oncle Vortigern, s’empare de la couronne. Privé de son titre, Arthur, grandit dans les ruelles mal famées de la ville. Mais le jour où il arrache l’épée à la pierre, sa vie est bouleversée et il n’a d’autre choix que d’accepter son destin.

King Arthur: Legend of the Sword – 17 Mai 2017 - Réalisé par Guy Ritchie


Tout le monde ou presque connaît quelques éléments de la légende arthurienne, que ça soit la table ronde, Lancelot, Arthur, Merlin, Guenievre ou encore la fabuleuse épée « Excalibur » et chacun à son approche préférée, plus réaliste ou plus fantaisiste et c'est ce que le cinéma nous offre depuis moult années. Cependant, c'est loin d’être une légende qui passionne les foules, par exemple sur ces vingt dernières années, les deux films qui sont sortis au cinéma ont été des échecs aussi bien public que critique et malheureusement Guy Ritchie ne rompt pas cette spirale, malgré une approche que lui et seulement lui pouvait mener …

La cité de Camelot est assiégée par les armées du mage Mordred, qui cherche à établir la domination sur la grande Bretagne des magiciens et autres sorciers. Uther Pendragon en bon roi et chef aguerrie prend part au combat, armé de son épée magique, grâce à son intervention, il fait échec à Mordred. Mais en secret le frère du roi, Vortigern convoite le trône et pour ça, il sacrifie sa femme en l'honneur d'un démon pour qu'il puisse acquérir un grand pouvoir. C'est ainsi qu'une fois acquis, il prend le contrôle de Camelot et tue son propre frère, anéantissant la lignée de son frère. Sauf qu'il n'a pas vu, que le fils du roi, Arthur s'échappe sur une barque, qui vogue tranquillement en direction de Londinium, où il grandira auprès des prostituées de la ville. Bien des années plus tard, Arthur loin de son destin d'héritier du trône, est devenu le leader d'une bande qui fait sa loi dans les rues de Londinium, une vie faites de coups, de débrouille et de fraternité, que les hommes de son oncle vont bientôt venir troubler …

Son échec au box-office n'est clairement pas une surprise, parce que d'une le sujet ne fait pas recette, de deux le casting est loin d’être bankable
(ce qui n'est pas négligeable) mais surtout, il fut vendu de la pire des façons, à savoir qu'il n'a jamais assumé son ton! Tantôt d'une manière historique, tantôt fantastique, tantôt les deux, il ne m'a jamais été possible de me faire une idée sur le film et il n'y a rien de tel pour perdre le spectateur avant même que le film ne sorte. Une gageure de nos jours, tant il est crucial de savoir à qui l'on s'adresse, par exemple si on m'avait clairement dit qu'il s'agissait d'un mix entre les films de bandits à la « Ritchie » et de l'héroic fantasy (Ce que le film est) je m'y serais précipité sans sourciller!

« From nothing comes a king »

Cette tagline que l'on retrouve sur l'affiche synthétise à mon sens le meilleur de ce que le film a à nous offrir! Alors oui d'un coté on a tout le folklore de la légende arthurienne, mais de l'autre on a du « Guy Ritchie » qui apporte sa dose de folie et de bandits aux grands cœurs dans l'intrigue. C'est par ce biais qu'il va y apporter de l'humanité, en faisant d'un héritier du trône, un sans-nom, un « nobody » ! Donc plus de privilèges ni de facilités, juste un enfant qui deviendra un homme dans la rue, une rue fort peu docile et accueillante, qui sera à la fois son terrain de jeu favori et son principal professeur. Il apprendra ainsi la solidarité, l'humilité et surtout l'humanité, malgré une belle propension a vouloir régulièrement se battre. Et lorsqu'il sera déchiré entre ces deux vies, dont l'une qui lui tombe dessus sans prévenir, à voir au delà de ce qu'on lui demande et à envisage un monde en dehors des codes préétablis par son père. Le film prône un monde plus juste pour tous, ou les privilèges sont abolis et ou tout le monde à sa place, quelque soit son origine, son sexe ou sa religion ! 

Ce fond aussi inattendu qu'en phase avec notre monde, permet d'enrichir l'intrigue du film somme toute assez classique, bousculer il est vrai par l'aspect « bandit » et « sale gosse » de notre héros! Ce mélange de tonalité entre ces deux univers aussi diamétralement opposés est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse, car si cela guide une partie de la production design, cela peut sembler hors de propos pour une grande partie d'entre nous !

Mais voilà, le réalisateur c'est Guy Ritchie et cela se voit à l'écran, il ne dévie a aucun moment de sa façon de faire habituelle, notamment comme dans les « Sherlock », c'est très énergique, très « cut » et par moment la direction artistique tend vers des tons «sombres » (voir trop) on a du mal à comprendre ce qui se passe et même si j'apprécie tout les moments où Arthur se sert de l'épée, je trouve ça inabouti, voire carrément brouillon, notamment dans la finalisation des effets visuels. C'est regrettable car cela devient un problème récurrent dans les blockbusters de nos jours et ça entache tout le bon travail que l'on trouve autour. Par exemple les deux scènes avec le chevalier noir, ce sont des purs moments de fantasy, avec un parti pris graphique judicieux et habilement éclairé (Merci John Mathieson) ou lorsqu'il utilise l'épée aussi, il devient un pseudo « super-héros », qui devance et porte les coups avant que l'adversaire ne les porte. L’exécution n'est certes pas à la hauteur, mais je trouve personnellement l'idée excellente ! Ce sont toutes ces choses mises bout à bout qui font de ce film quelque chose de stimulant, en plus ce qui ne gâche rien, la bande originale signé Daniel Pemberton est un régal pour les oreilles !

Le casting quant à lui est étonnant ! Certains d'entre eux ne surprennent guère, comme par exemple Jude Law (Vortigern) plutôt à son aise en frère félon ou son coté suffisant irradie chaque seconde qu'il apparaît à l'écran ; Eric Bana (Uther) est un roi généreux, à l'image de son personnage d'Hector dans « Troie » ; Djimon Hounsou (Bedivere) incarne l'un des mentors de Arthur, enfin il essaye et c'est ce qui rend sa prestation touchante, car on le sent désarmé face à cet homme qu'il considère comme son roi. Puis il y a Aidan Gillen (Bill), Freddie Fox (Rubio), Craig McGinlay (Percival) ou encore Tom Wu (George) intriguant maître d'arme ! Kingsley Ben-Adir (Wet Stick) et Neil Maskell (Back Lack) les deux comparses de Arthur les plus sympathiques, vulnérables, forts voire un brin maladroits, ils suscitent l'adhésion sans forcer et apportent un semblant d'humanité à toute cette bande. Enfin il y a Astrid Bergès-Frisbey (The Mage) que j'ai trouvé épatante de bout en bout, à l’affût, hésitante ou encore impitoyable, elle incarne avec conviction cette mage. Et pour finir Charlie Hunnam (Arthur) qui est autant à l'aise dans le rôle d'un mauvais garçon, roublard, débrouillard et bagarreur, qu'en homme de bien, prêt à se sacrifier pour embrasser son destin, une belle performance à mettre à son actif !!!

Dommage, il n'y aura pas de suite ...

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