Sweet November

by - septembre 25, 2017


SWEET NOVEMBER
de Pat O'Connor


Traumatisée par ma mère et love story dans ma prime enfance, je fuis les comédies romantiques et dramatiques comme la peste. Si j'ai donné sa chance à celle là c'est à cause de son casting.

Nelson est le publicitaire du moment ses pubs innovantes et impertinentes sont partout, il collectionne les prix. Mais tout ceci à un coût. Il n'est disponible pour rien d'autre, son appartement est froid, il n'a pas le temps pour sa copine . C'est un courant d'air sure de lui. Un jour il est obligé de repasser son permis et il le fait perdre à une très jolie jeune femme, arrivée en retard et brisant le calme de cet examen. Elle doit attendre un mois avant de le repasser. Mais ce n'est pas grave car après avoir volé quelques heures sur l emploi du temps surchargé,de cet homme pressé; elle décide d'en faire son mois de Novembre. Pendant un mois elle sera toute à lui et lui apprendra à vivre.
Ce film qui divise le monde des amoureux du cinéma, est pour moi une jolie petite chose. Le film se déroule à San Fransico, ce qui implique des décors extérieurs qui font rêver. La plage ensoleillée et accueillante (je tiens à préciser que si vous regarder ce film avec le maître des clefs de ce blog, il cherchera Alcatraz pendant cette scène). Des maisons et des architectures toujours plus belles et plus colorées les unes que les autres avec des loggias, le funiculaire toutes ces petites choses qui nous font trouver ce paysage familier.
Les décors intérieurs sont tout aussi beaux. Si l'appart de Nelson est l'incarnation de la fonctionnalité et de la froideur, celui de Sara où se passe majoritairement l'histoire est plein de couleurs chaleureuses avec un agencement qui lui est propre. Ils sont le reflet de leurs personnalités.
Car les personnages sont assez prévisibles, mais cependant plaisants et jamais monolithiques. Et les décors de leurs maisons ne sont pas les seuls marqueurs de qu' ils sont. Les habits font parti de ce tout . Lorsqu'il exerce Nelson a un vrai uniforme «costume hors de prix», des costumes que Sara donne et il finit avec les habits tout à fait normaux qui ne tiennent plus de la représentation. Les couleurs sont chaudes et ces habits semblent si confortables que je n'ai aucun mal a imaginer mon homme se lover dans les hoodies ou moi dans les châles et les écharpes de Sara.Ils sont colorés et chauds. Elle est adepte de la superposition des habits et des grosses chaussures. Pour une fille de ma génération ses fringues sont un cocon visuel.
L'histoire évolue, et les passages importants sont symbolisés par des couleurs. Le plus marquant étant le filtre bleu de la fin du film. Mais l'inondation des couleurs est aussi présente à d'autres moments. La prédominance du noir lorsque notre publicitaire présente les pubs sur le hot dog (ce qui est un tournant de l'histoire), le bleu chirurgical lorsqu'il se réveille le matin, ou les jaunes et les verts lorsqu'il est invité à souper chez Chaz. Le réalisateur utilise les couleurs comme pour surligner le plus souvent avec délicatesse les moments charnières. 
Cela aide à mettre en place cette histoire et son discours. 
En premier lieu un plaidoyer pour ne pas gaspiller sa vie. Si sara se donne corps et âme à des hommes pendant un mois c'est avant tout pour qu'ils profitent de leurs vies. Elle aide celui d'octobre à combattre sa timidité, et espère bien ouvrir les yeux de Nelson sur son comportement égo centré qui ne cherche que le profit et ne pense même pas à en profiter, leur première nuit, le voyage en funiculaire en sont les parfaits exemples. 
Puis il y a l'amour et la manière dont on l'accepte ou pas dans nos vies. Ce que l'on peut faire pour lui, ce que l'on peut accepter (de le mériter, le perdre ou de vivre différemment). En découle une manière de le percevoir et d'appréhender la vie en générale. Ce qui influe sur comment on considère les autres ce n'est pas qu'une question de sauvetage de chiot, c'est la manière dont on considère les gens et tout ce qui nous entourent, l'empathie et la sympathie que l'on dégage. Et finalement que voulons nous faire de notre temps sur terre?
Pour interpréter ce film il y a avant tout Charlize Theron qui est sublime et terriblement lumineuse. Elle arrive à tenir ce rôle assez peu réaliste et nous donner envie d'avoir une personne comme elle dans nos vies. Elle est si expressive,une moue et elle change la face du monde.
Keanu Reeves interprète Nelson . Il a la scène d'introduction la plus improbable pour un film romantique de tous les temps, à base de «ma saucisse est bonne» et de filtre bleu. Il est toujours attachant et même dans ces moments plein de testostérone dans la publicité, il arrive à laisser une petite brèche ou l'on perçoit son humanité qu'on a envie de gratter.
Liam Aiken est super touchant. Vous me direz un enfant acteur à Hollywood ça sait vous faire vaciller. Mais Abner m'a arrachée le cœur avec ses grands yeux, et son attitude. Et s'il est loin d’être le personnage principal, on a vraiment envie de savoir ce qui va se passer pour lui.
Jason Isaacs est excellent en meilleur ami qui survient des qu'on ne l'attend pas. Il incarne l'humanité et la bienveillance du film. Et ses choix sont la mise en action de ce que prône le scénario.

Ce long métrage n'est pas le film du siècle, ni de l'année. Mais il ne mérite pas le tombereau de haine et de mauvaise foi qui l'accompagne. Oui on voit venir certaines choses, mais c'est un genre très codifié. Et ce n'est pas non plus prévisible à l’extrême. Il est fluide, et bienveillant. Et le plus important, c'est un moment agréable, et très efficace, et vous laissera pleurant pendant quelques temps.  


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1 commentaires

  1. Salut,
    Sweet November n’est pas le film de l’année, mais ça fait plaisir de voir Keanu Reeves dans un différent registre. L’histoire est simple et les personnages sont très attachants. C’est le genre de long-métrage qui redonne le sourire.:)

    A+

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