Les Animaux Fantastiques

by - mai 30, 2017



LES ANIMAUX FANTASTIQUES
de David Yates



S'il y a des adaptations qui ne m'ont pas séduites ce sont celles des romans d'Harry Potter. Je crois qu'elles m'ont perdue au moment du prisonnier d'Azkaban. J'ai été séduite par les romans sauf par l'épilogue de cette saga, mais j'ai globalement difficilement trouvé ma place dans sa vision cinématographique.
L'annonce d'un nouveau personnage m'a intéressée. Je me souvenais bien de sa place et celui de son ouvrage dans les romans, puis on a annoncé sept autres épisodes. Et je me suis dit que ce serait sans moi.
Enfin c'était le cas jusqu'à ce que la douce Mélody,l'une des super héros de mon quotidien, nous le conseille fortement.

Norbert Dragonneau sorcier anglais débarque sur Ellis Island pour pouvoir joindre New York. Un douanier décide de fouiller sa valise qui refuse de se fermer correctement. Lorsqu'il l'ouvre, les effets bien rangés jurent avec le personnage, mais il peut entrer sur le territoire américain.
Ce film est la mise en place d'une nouvelle saga et d'une mythologie qui diffère légèrement de celle ou évolue Harry.
La première des choses c'est de la contextualiser. Un nouveau pays, et une autre époque, adieu le royaume uni contemporain et bonjour l'Amérique de 1926; on troc aussi ce pensionnat perdu pour le paysage urbain des années 20. Et ça permet toutes les libertés comme des immeubles qui se reconstruisent dans une chorégraphie de pierres avec un brin de magie. New York est une ville qui pousse, à quelques mois de la première crise boursière, des constructions conquièrent le ciel tout en cohabitant avec des battisses sombres. C'est visuellement un contexte assez gris qui contraste avec l'élégance caractéristique de ces années que ce soit dans l'architecture ou dans les silhouettes des personnages. C'est beau.

Pour asseoir ce nouvel univers, il y a un nouveau vocabulaire et de nouvelles règles. Il contribue à forger une cohésion. Ici nous, pauvres moldus nous devenons les non-mages; la magie et les sorciers sont gérés par le MACUSA (MAgical COngress of the USA). Mais l'un des principaux changement est que les sorciers ne se mélangent pas avec les non-mages. Ces derniers ne doivent pas se douter de leurs existences et ils sont systématiquement oubliétés lorsque leur existence est révélée.
A nouvelle saga, nouveau grand méchant. Ici c'est un mage noir, Gellert Grindewald dont l'ombre menaçante plane pendant tout le film sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. Car la menace ici c'est un obscurial, un sorcier qui héberge un obscurus. C'est à dire une entité parasite qui naît du refoulement de ses pouvoirs, pour faire simple un espèce de nuage noir. Ils sont hébergés par des enfants qui n'y survivent pas, ils sont une espérance de vie de dix ans et dévastent tout sur leurs passages.

Les personnages centraux sont aussi tout nouveaux et attachants. Celui avec qui il y a une filiation directe est le héros de la saga Norbert Dragonneau. Je me souviens très bien de la manière dont on l'évoquait dans les romans. Ce sorcier, ex élève de Poudlard ou il avait eu un parcours assez difficile et qui avait réussi et écrit un manuel sur les divers animaux fantastiques, manuel au combien difficile à dompter. Là on dresse le portrait d'un homme tout en délicatesse et en force. Il est un homme avec des connaissances et une ouverture d'esprit tout à fait originale dans ce pays. Eddie Redmayne se glisse parfaitement dans ce rôle. Son apparence, sa silhouette longiligne sont en adéquation avec tout ce qu'il est sensé représenté. Puis son jeu est tellement fort et puissant, il passe par les expressions de son visages et son regard.

Porentina Goldstein devient l'une des acolytes de Norbert après une rencontre mouvementée que je refuse de raconter. On comprend très vite qu'elle aura une place dans la vie de ce dernier. Et il est bon de voir la naissance des sentiments entre ces deux personnages réservés. Katherine Waterston l'incarne à la perfection, elle est boudeuse et réservée à souhait.
Sa sœur dans l'histoire est Queenie Goldstein, et elle bouffe l'écran. Elle est l'élégance de cette époque par définition. Elle est ouverte sur ce qui se passe et n'est absolument pas inquiétée par les non-mages. Elle est forte et pleine de délicatesse. Cette sorcière est une légimens, elle lit dans les pensées et les sentiments des gens. Alison Sudol qui l'interprète est quasi métamorphosée elle incarne une époque autant qu'un personnage. Sa démarche, la manière dont elle pose sa voix, elle semble voleter au dessus de tout ce qui se passe.
Puis il y a un non-mage, qui complète le trio. Je choisi à dessein ce verbe, il permet aux uns et aux autres de dépasser ce qui les entravent dans leurs relations aux autres. Jacob Kowalski, est un personnage attachant, probablement le plus attachant . Sa jovialité, son ouverture d'esprit, il ne semble jamais réellement perdu dans ce monde qui lui est complètement étranger. Dan Folgler explose à l'écran.
Ils forment un couple en devenir avec Queenie ils sont attachants,et le coté amour impossible promet de belles choses pour les prochains films.

Ces personnages, bien que majoritairement des sorciers, s’intègrent parfaitement dans le décors des non-mages. Le monde des sorciers comme on peut l'imaginer vient des sorciers qui les entourent. Le travail sur les costumes est toujours impressionnant dans cet univers, ici par exemple ceux de Queenie sont à tomber mais ceux des sorciers installent leur univers. Il y a une richesse incroyables à ce niveau, les silhouettes sont multiples, mais en un coup d’œil vous savez que ce sont des sorciers. Et c'est bien fait, comme cela le film n'a pas à les présenter, car il est déjà super riche. Les acteurs comme Ezra Miller qui joue Croyance, et Collin Farrell ont eux aussi une identité visuelle qui parlent de qui ils sont.
Les animaux fantastiques sont le gros morceau du film. Et mon dieu ce qu'il sont attachants. Je ne veux pas en parler, pour ne pas spolier. Mais la course poursuite à travers New York pour récupérer quatre d'entre eux, est géniale. A la fin du film on aura rencontré plusieurs espèces et nous nous seront arrêtés plus ou moins sur sept ou huit. Tous créés avec une telle minutie qu'ils s'intègrent parfaitement dans le décors. Même les plus gros ne tranchent pas avec le reste. Ils détonnent dans le paysage mais semblent avoir une réelle existence. Les effets spéciaux sont vraiment impressionnants. Car en plus de chacune de ces «bestioles», la majorité du film a été créé sur fond vert. L'univers inventé et concocté semble palpable, et réel . C'est un travail d’orfèvre.
Chaque quette et chaque animal apporte quelque chose à une petite musique qui se dégage du film. 

Une musique qui dit qu'il ne faut pas être effrayé par eux, et qu'il faut bien les traiter. Car en les comprenant et en les traitant bien, il peut y avoir de bonnes choses à vivre avec eux. De l'interaction peut naître des bienfaits pour eux comme pour nous. Et cette réflexion prend une autre dimension avec le discours de Percival à la fin. Ceci nourri mes espoirs pour la prochaine saga. Il y a tant de chose en germe dans ce film que je suis impatiente de voir le prochain opus. Il n'y a ni lourdeur, ni temps morts. Le scénario est bien mené.



J'ai énormément aimé ce film. J'ai plein d'espoir quant aux cinq autres opus, et l'ajout de Dumbeldore dans le prochain épisode renforce mon attente. Je croise juste les doigts pour ne pas être perdue par une licence qui me prendrait juste pour une machine à cash.

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