Fast and Furious 8

by - avril 28, 2017


Maintenant que Dom et Letty sont en lune de miel, que Brian et Mia se sont rangés et que le reste de l’équipe a été disculpé, la bande de globetrotteurs retrouve un semblant de vie normale. Mais quand une mystérieuse femme entraîne Dom dans le monde de la criminalité, ce dernier ne pourra éviter de trahir ses proches qui vont faire face à des épreuves qu’ils n’avaient jamais rencontrées jusqu’alors. Des rivages de Cuba au rues de New York en passant par les plaines gelées de la mer arctique de Barents, notre équipe va sillonner le globe pour tenter d'empêcher une anarchiste de déchaîner un chaos mondial et de ramener à la maison l’homme qui a fait d’eux une famille.

Fast and Furious 8 – 12 Avril 2017 – Réalisé par F. Gary Gray

La franchise Fast and Furious (F&F) n'est pas vraiment connue pour sa qualité. Toutefois elle a presque toujours su livrer des films divertissants, voire correct ou carrément pas mal du tout (Fast Five). Et malgré la baisse constante de qualité depuis l'épisode 5, je me déplace au cinéma pour découvrir le suivant, mais surtout pour prendre des nouvelles de « La Famille ». Car la plus grande réussite de cette franchise se situe là, dans cette famille d'adoption que films après films on a appris à connaître, à apprécier ou à détester. Une équipe que l'on prend plaisir à revoir à chaque fois, à chaque nouveaux films et cela malgré les aléas de la vie. Revoilà donc Toretto pour un nouvel épisode de la franchise F&F, un huitième épisode qui marque le début d'une nouvelle trilogie

Deckard Shaw en prison, Mia, Brian et leur bébé mène une vie heureuse et rangée, loin de toutes illégalités. Dominic Toretto peut enfin convoler avec Letty en lune de miel à Cuba. Il y retrouve son cousin qui a quelques petites difficultés financières, mais voilà, on ne se refait pas et il accepte de l'aider en courant sur 2km face à son créancier. Une plongée récréative dans le monde des courses de rues qu'il n'a jamais vraiment quitté. Un matin, alors qu'il était parti chercher le café, il tombe sur Cipher, une cyber-terroriste de génie qu'il l'engage contre son gré, le mettant au défi de laisser tomber sa précieuse « Famille ». Bien loin de tout ça, Hobbs est l’entraîneur de foot féminin de sa petit fille et alors qu'il l'encourage après un haka électrisant, on vient le chercher pour une mission à haut risque. Quelques explosions plus tard près de Berlin, Hobbs, Toretto et la famille ont fait le job. Et contre toute attente, sur le chemin du retour Dominic Toretto agresse Hobbs et vole l'appareil qu'ils ont pris ensemble pour le ramener à Cipher …

L'opus numéro 7 avait un peu douché mon enthousiasme vis à vis de F&F, mais je l'admets que les circonstances n'ont pas aidés à faire quelques choses de bien. Ceci dit des la première bande-annonce de ce nouveau F&F, j'ai été conquis ! Plot twist intriguant, team-up de deux personnages antagonistes (Hobbs/Deckard), méchant féminin, de la démesure à tous les étages et un réalisateur (F. Gary Gray) déjà rompu aux poursuites en voitures (Braquage à l'italienne). Sauf qu'une fois les explosions finis et les coups portés par un Dwayne Johnson herculéen, il ne reste qu'une impression gâchis immense, que pour une première fois, la saga roule à vide …

En sept films, les personnages ont évolué, leurs priorités aussi et les films ont su amorcer le virage (plus ou moins réussis) de la même manière que ces personnages. Entraînant la franchise vers un ton plus « mature » ou l'enjeu n'est plus simplement d'avoir le « respect » d'un adversaire, mais bien celui de fonder ou non un foyer et d’arrêter tout bonnement les conneries. Attention, ce n'est que la direction prise par une franchise de blockbuster, qui n'est absolument pas réputée pour l'intelligence de son scénario, ni de son propos. Malgré tout ça, un univers s'est crée, avec ses règles et sa cohérence qui lui est propre, une cohérence que malheureusement Chris Morgan (scénariste des 5 derniers F&F et co-scénariste du n°3) ignore pour livrer un amas malheureux de scénettes perdues entre la générosité « over the top », le ton ridiculement sérieux et la philosophie de comptoir cher à Vin Diesel.

Amorcer une nouvelle trilogie, après la complexité du 7 en terme de production est une bonne idée. On solde les comptes, certains personnages sont écartés définitivement et on peut se concentrer sur l'instant présent. Hélas ce n'est pas ce qui est arriver, car là ou on aurait du partir sur un nouveau cycle, c'est à dire que ce qui était terminé précédemment ne devait pas revenir dans l'intrigue du numéro 8 (voir 9 et 10, j'anticipe), notamment les personnes décédées ! Mais bon Chris Morgan s'en cogne (Ainsi que Vin Diesel) et c'est bien là, le problème majeur de F&F8.

Premièrement, l'intrigue de ce film est en totale contradiction avec les films précédent et surtout les personnages principaux n'ont plus rien à raconter. Brian et Mia se sont retirés avec leur enfant, tandis que Dom et Letty peuvent enfin goûtés à une vie calmes, sans avoir à courir aux quatre coins du monde. La fin d'un cycle logique qui voit ces personnages accéder a une sorte de quiétude. Donc il aurait été logique de trouver l'angle adéquat et intéressant pour que l'on est un soupçon d’intérêt à les suivre de nouveau; à faire en sorte qu'on se dise, tient ils ont encore quelques choses à nous raconter ! Parce que le thème de la « famille » c'était bien vu dans le cinquième, mais là c'est devenu un running-gag qui n'apporte plus rien, ni à l'histoire, ni aux personnages. Au lieu de ça, il ramène sur le devant de la scène un personnage secondaire (Elena) dont on ne se souvient presque plus pour inventer à Toretto un enfant et être le prétexte de son changement ! Une construction totalement artificielle de l'intrigue qui annihile toute dramaturgie et toute émotion.

Deuxièmement, le personnage de Toretto devient un méchant ! Soit j'accepte même si le ressort scénaristique est pourri et que de facto, il n'est même pas méchant au final. Ce qui n'est pas étonnant, car il ne faudrait pas casser l'aura de Vin Diesel (Pique gratuite, je sais). Ensuite ce qui me gène, c'est que l'on fait de Dom un espèce de super agent rebelle, qui n'a jamais besoin de rien ni de personne. Ailleurs pourquoi pas, ça marche, mais ici c'est allez contre la nature du personnage qui quoiqu'il fasse (Hormis les courses) le fait à plusieurs, avec une équipe et vous pouvez reprendre tous les films précédent, c'est ce qu'il arrive, il ne peut gagner seul ! Car si c'est bien un leader, ce n'est pas le cerveau de leur équipe, alors le coup du je pense à tout et ça depuis le début, avec le plus grand des sérieux, moi ça me fait rire ...

Troisièmement, le point « Brian O'Conner » ! C'est un élément qui me gène ici, parce qu'on a beau savoir que l'acteur n'est plus, le franchise ne l'a pas digéré pour autant et malgré cet aspect « retraite-hommage » donné au personnage précédemment. Car oui Paul Walker n'est plus, mais son personnage existe encore bel et bien dans la franchise, ce qui rend des scènes atrocement gênante, la ou elle aurait du être poignante. Le film fait ouvertement référence deux fois à Brian, l'une juste après avoir était trahis pas Dom et l'autre à la fin. La première fait état du personnage en le mentionnant pour dire que lui serait ramener Dom à la raison. Un argument de poids qui met à mal en deux phrases l'intrigue toute entière, car qui d'autre que lui aurait était plus pertinent pour s'opposer à lui et lui dire qu'il merde ? PERSONNE ! Dans un monde parfait, l'idée était bonne, sauf qu'ici cela ne fait qu'appuyer l'idiotie de la référence et de l'histoire. En ce qui concerne la fin, personne n'est choquer de voir la « Famille » au bord des pleurs quand Dom appelle son fils Brian ? Quand le dit personnage est toujours vivant et heureux avec sa femme et son gosse dans l'univers F&F …

Un dernier pied de nez pour dire simplement « On fait ce qu'on veux tant que ça rapporte de l'argent » ! La cerise sur un scénario qui assume sans aucune honte de n’être qu'une succession sans âme de scènes d'actions, de blablabla philosophico-vindieselosophe et de petits instants cool ou la cohérence est absente ! L'introduction qui fait dans le beauf bien bas de plafond est risible du début à la fin; la scène du haka est géniale, mais cela pourrait être dans n'importe quel autre film qu'on s'en apercevrai pas; la mission à Berlin ? On la voit dans son intégralité dans les bandes-annonces, il y a zéro plus-value et on passe d'un lieu à l'autre comme ça, parce qu'il le faut pendant 2 heures et c'est tout.

Le réalisateur F. Gary Gray que j'apprécie depuis son sympathique « Braquage à l'italienne » ne peut faire grand chose pour donner un semblant de relief à l'ensemble, si ce n'est de mettre le paquet sur les scènes d'actions. Pour ça il peut compter aussi sur Spiro Razatos qui est le coordinateur des cascades et le réalisateur de seconde équipe, un imminent spécialiste qui nous donne ensemble la joie, mais pas l’allégresse que l'on peut attendre. Pourtant c'est bien là, les seules choses d'intéressantes que recèlent le film. Hormis le coup des voitures zombies à New-York qui est l'une des séquences les plus inutiles, mal fichue et inintéressante que la saga est pu faire, le film à quand même droit à ses moments d'anthologie ! Et ce sont toujours les scènes d'actions ou l'on retrouve Dwayne Johnson en action (Qui n'a presque aucune scène avec Vin Diesel) avec un Jason Statham plus en forme que jamais. Tous les deux révèlent une force comique apaisante, ainsi qu'une complicité qui bouffe l'écran à chaque fois qu'ils sont à l'écran. C'est ainsi que tous les deux électrisent la séquence de l'émeute en prison (bien trop courte à mon goût), le premier se révèle toujours aussi costaud à New York et à le moment le plus badass dans la séquence monumentale finale. Mais Statham à droit un solo dans l'avion de la méchante à la fois drôle, bien rythmé et habilement chorégraphié. Des bouffés d'oxygène indispensable, pour que le film ne sombre pas et surtout pour compenser un antagoniste extrêmement faible.

Quant au casting, il arrive aussi à bout de course. Vin Diesel n'est plus que l'ombre de lui même, il est en roue libre complet et surjoue à mort n'importe quelle scènes, de la plus légère à la plus grave. Michelle Rodriguez n'a plus rien à raconter, si ce n'est d’être l'éternelle fille qui dit toujours avec un air concerné « Non ce n'est pas le vrai dom ». Puis il y a aussi Ludacris, un personnage sympathique mais trop peu exploité; Tyrese Gibson est le sidekick rigolo qui n'avance plus, faute de lui donner autre chose à jouer que le bouffon de service.Nathalie Emmanuel n'a aucun place non plus pour s'exprimer, hormis les quelques scènes avec Ludacris et semble déjà rincée! Charlize Theron est calamiteuse dans le rôle de Cipher, une méchante bas de gamme qui se rêve comme Blofeld mais qui devient une enfant capricieuse des qu'elle n'a pas ce qu'elle souhaite. Sinon on peut toujours compter sur la prestance étonnante et la facilité qu'a Dwayne Johnson à prendre le leadership, puis sur la présence de Jason Statham qui fait un duo jubilatoire avec lui. Et pour finir un petit mot sur Helen Mirren qui prend à première vue énormément de plaisir à jouer maman Shaw; tout comme Kurt Russell qui revient aussi pour apporter sa petit touche de coolitude et son enseignement envers un Scott Eastwood qui sert de punching-ball, a défaut d'autre chose … 

Les bolides sont en pannes et Vin Diesel ne fait plus illusion. La saga n'a plus rien à dire et accumule les mauvais choix. Dommage de ne pas avoir suivi la voix ouvert par le cinquième volet ... 

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2 commentaires

  1. J'y reviendrais plus longuement chez moi vendredi mais déçu quand même. Si j'ai toujours du plaisir à voir un nouvel opus de Fast and furious, que la bande m'amuse toujours autant, il y a des problèmes. On ne regarde plus des mecs lambdas dans des situations extraordinaires mais des super héros. Le fameux twist est tiré par les cheveux et le pire ça pue le cgi de partout. Et pas des beaux en plus.

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    1. Plus le temps passe, plus Diesel persiste et la saga dégringole ...
      Je n'ai pas hate de voir le prochain !

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