Peter et Elliot le dragon

by - septembre 23, 2016


Peter et Elliot le dragon réalisé par David Lowery

Je ne me souviens absolument pas d'avoir un jour vu le premier Peter et Eliott, mais cependant il est là. Je connais son nom, je me souviens du personnage illustré à califourchon sur son dragon. C'est par hasard, au détour d'une séance ciné que je me suis retrouvée face à une bande annonce regroupant Peter, son dragon et Robert Redford, ça m'a tout de suite paru être un combo de rêve. Et à l'occasion d'un jeu avec mon amoureux (chacun amène l'autre à une séance ciné sans lui dire quel film on va voir) Je l'ai embarqué sur un dragon.

L'histoire a un petit air de déjà vue. C'est l'histoire d'un enfant perdu, seul dans la foret, suite a un accident de voiture dans lequel ses parents sont morts. Un enfant qui va être élevé par un animal sauvage. Lui ce ne sera pas un loup ou un ours , trop banal, ce sera un dragon, ce sera Elliot. Six ans après, alors que le petit garçon a une dizaine d'années, il est retrouvé lors d'une scène d'une mignonitude sans nom dont je ne vous dévoilerai rien.


Cette histoire, c'est un conte, un conte contemporain, avec les figures imposées qui vont avec. D'abord celui du héros, un petit garçon « le plus courageux que l'on est connu », petit bonhomme dont la foret est le royaume, il y règne, la traverse d'un bout à l'autre. Il n'a peur de rien sûrement car dans son ombre se trouve Elliot. Son fidèle compagnon vert. Qui si au début du film est son protecteur, deviendra par la suite sa mission, sa quette. Car a dix ans on ne sauve pas la veuve et l’orphelin. Mais on sauve son ami, menacé, qui se retrouve seul, sans maison, sans être qui lui ressemblent. Et dans ce film notre petit héro n’aura peur de rien. Arrêtons nous cinq minutes sur Elliot. dragon peluche aux longs poils verts qui ondulent dans le vent, et changent de couleurs lors de violentes émotions. C'est une vraie prouesse des studio WETA, il s’intègre parfaitement dans les magnifiques paysages du film. Il est entre l'animal de compagnie, et l'animal sauvage. Les expressions de son museaux sont super touchantes voire bouleversantes . Et c'est aussi ça qui fonctionne, dans le duo très hypnotique qu'il forme avec le petit Elliot, interprétait par le parfait et si mignon Oakes Fegey.

Alors il y aura des ennemis, des compagnons comme dans toute bonnes histoire, une princesse badass, la jolie Natalie qui prend les trais de oona Laurence. Elle incarne à la perfection le trait d'union entre le Peter et le reste du monde. On retrouvera aussi, un narrateur, un sage qui nous aidera à avoir une autre perception du film. Ici c'est Robert Redford, l'homme qui a la connaissance, de par son age, de par ce qu'il a vécu. Il arrive parfaitement a contextualiser l'histoire.

Car son personnage est un sculpteur sur bois. Il utilise les reste de bois pour le transformer en art et partager des histoires de dragons qu'il raconte également aux enfants qui l'entourent. Il essaie de faire passer un message. Regardez plus loin que le bout de votre nez; sortez des chemins battus et croyez à vos rêves. Un film qui porte cette philosophie comme un étendard ne peut pas avoir qu'une simple lecture et si c'est cette jolie histoire d'un prince et d'un dragon qui nous est raconté ce n'est pas que ça. C'est aussi une ode écologique. Le dragon n'apparaît qu'au moment ou les arbres sont coupés, et que la foret dépérit ne semble pas être une coïncidence. Les plus enclins à couper les arbres sont aussi les plus prompts à chasser le dragon. Rajouter à cela le design d'Elliot qui le rend très organique. Ses poils qui bougent dans le vent ressemblent violemment à de l'herbe, son aptitude à devenir invisible semble lui permettre de ne faire qu'un avec cette nature qui l'entoure, rajouter à cela son habileté dans les bois et sa maladresse dans un contexte urbain et la métaphore prend encore plus de sens. Cet adorable dragon devient l’emblème d'une foret persécutée et détruite, on ne sait pas bien pourquoi, dans l'espoir d'un profit, d'un prestige ou de quelque chose peu définit.
Si cette histoire est porteuse d'espoir c'est dans les enfants qu'il réside. Ils sont le plus sensibles aux histoires de dragons ; c'est Peter que notre Dragon aime, et la jolie Natalie n'est pas effrayée par lui. Cependant on ne peut s’empêcher de noter qu'alors que ce film n'a aucun lien avec son prédécesseur, le réalisateur décide de l'encrer quand même dans les années 70. Nous laissant avec cet amer constat, sur l'évolution de notre respect de la nature et des animaux.

Ce film n'est pas qu'un film pour enfants. C'est un film a plusieurs niveaux de lecture. Mais un film qui émeut toutes les tranches d'ages. J'ai du pleurer pendant une heure, sur 1h45 de film. Comme tous les gens autour de moi dans la salle de cinéma. Sous couvert d'une beauté hors du commun et d'un film Disney le discours est dure et violent et un brin désenchanté.

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1 commentaires

  1. C'était tellement mieux que la purge de 1977. Adios les chansons poussives, la guimauve pénible, les acteurs qui cabotinnent et le nawak total. En changeant totalement le cadre et l'intrigue (on retrouve deux trois points communs quand même), David Lowery réussit là où son aîné s'est planté. Les chansons folk donnent un vrai air d'americana, les acteurs jouent bien mieux et la relation Peter-Elliott est bien moins exploité, y compris l'utilisation de son invisibilité, enlevant toute schizophrénie improbable à l'enfant. Par contre désolé Cécile, mais la tronche d'Elliott est vraiment laide, sorte de gros bordel entre le chien, le dragon et l'improbable.

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